L'HYMNE NATIONAL SIONISTE
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L'HYMNE NATIONAL SIONISTE
par Dr. Abdul Wahab Al Msiri
Shlomo Afinri, politien israélien, et l’un des plus importants conseillers au ministère des affaires étrangères sionistes, a évoqué, dans le journal « Yediot Ahranot » daté du 30 mai 2005, les réserves des citoyens arabes d’« Israël » envers le chant Hatekfah (l’espoir). L’hymne du mouvement sioniste, est devenu l’hymne national israélien.
Ce chant évoque l’espoir du peuple juif d’accéder à la « liberté » dans sa nation, et affirme que cet espoir vit dans l’âme du peuple juif depuis des millénaires. Ce genre d’hymne exclu d’emblée les citoyens arabes d’« Israël » qui ne peuvent donc ressentir aucune affection vis-à-vis de l’hymne national israélien, ni même le respecter.
La même chose est vraie pour tous les symboles juifs qui entourent le citoyen israélien. En effet, le drapeau sioniste est flanqué de l’étoile de David, symbole du judaïsme et des juifs, les religieux l’interprètent d’ailleurs d’une manière religieuse qui donne une place spéciale au peuple juif. Le slogan de l’Etat c’est le Chandelier, qui est également un symbole juif possédant des significations religieuses et soufis profonds puisqu’il installe les juifs au centre de l’univers et ne se différencie pas, à ce niveau là, de l’étoile de David. Le nom même de l’Etat est « Israël », ce qui signifie, dans l’une des interprétation : « celui qui a combattu Dieu et qui l’a vaincu » (Isra : lutter ou vaincre, Iil : Dieu.), ce sont tous des symboles juifs plongés dans la religion, et seul le colon sioniste peut s’y identifier. Mais est-il possible pour le citoyen palestinien, qui a perdu sa terre et qui en a été expulsé, de s’identifier et de respecter ces symboles ? Shlomo Afinri répond à cette question par l’affirmative ; défendant cette position, il dit : « dans plus de cinq Etats européens, la croix apparaît comme le symbole de l’Etat : la Suisse, le Norvège, le Danemark, la Suède et la Finlande, alors qu’ils sont parmi les Etats européens les plus sains et les plus libéraux. Le drapeau britannique est composé de pas moins de trois croix : la croix anglaise de Saint Georges, la croix écossaise de Saint André, et la croix irlandaise de Saint Patrick. » il ajoute : « est-ce qu’il vient à l’esprit de qui que ce soit, qu’un citoyen juif ou musulman de l’un de ces pays prétend son incapacité à interagir positivement avec cet Etat car une croix se trouve sur le drapeau ? Je n’ai jamais entendu parler d’un citoyen juif ou musulman qui ai demandé de modifier les drapeaux de leur pays.
L’hymne national britannique débute par une prière à Dieu de protéger la reine, étant à la tête de l’Eglise Anglicane. Il ne fait aucun doute que tout citoyen britannique catholique, juif ou musulman aura un problème avec ce texte, de même que tout républicain athée ne pourra peut-être pas agréé la situation. Mais y a-t-il un seul juif ou un seul musulman qui ont demandé la modification de l’hymne britannique ? L’hymne national et le drapeau reflètent les ressentiments et les penchants de la majorité dans un état-nation : ces symboles ne peuvent être impartiaux, car ainsi ils perdront toute signification et seront sans contenu. Il est clair qu’il est difficile pour un arabe israélien de chanter « une âme juive révolutionnaire », de même qu’il est difficile pour un autre en Grande Bretagne de chanter « God save the queen », mais le musulman en Grande Bretagne, même s’il ne chante pas les paroles de l’hymne national, il le respecte en restant immobile et silencieux… Ce qui est susceptible d’être demandé aux juifs et aux musulmans des pays européens et démocratiques, peut être demandé aux arabes citoyens en Israël, de la même manière que les minorités musulmanes ou juives dans tout Etat sain et démocratique ».
Ce que fait Shlomo Afinri, c’est présupposé que l’Etat sioniste est un Etat normal et naturel comme tout les autres Etats, et que la minorité arabe qui y vit ne diffère pas des autres minorités qui peuvent exister dans tout autre Etat ; ceci est donc un appel à la « normalisation », et c’est le comble de la falsification.
En effet, la minorité arabe dans l’Etat sioniste n’est pas comme les autres minorités islamique dans les Etats occidentaux,car les minorités islamiques ont immigré dans ces pays de leur propre volonté et y ont vécu avec l’autorisation des pays d’accueil, pliés à leurs lois. Quand aux membres de la « minorité » arabe en Palestine occupée, ce sont les possesseurs originaires de la terre, et ils constituaient une majorité absolue avant 1948. Mais ils ont été expulsés avec leurs familles, et beaucoup furent massacré, leurs villages ont été détruits. Il ne reste d’eux qu’une minorité oppressée sous le joug du pouvoir militaire sioniste, sous le blocus sécuritaire et l’oppression institutionnalisée.
L’article de Shlomo présuppose, par ailleurs, qu’Israël est un Etat légitime, or ceci est loin de la réalité. En effet, l’Etat sioniste demeure un regroupement colonial et non un Etat de citoyens vivant au sein de ses frontières. La « loi au retour » donne le droit à tout juif du monde de « retourner » en Palestine occupée, en considérant qu’elle est la patrie de ses ancêtres qu'ils ont quittée depuis plus de 2000 ans. Ce même droit est refusé au palestinien réfugié qui a été obligé de quitter la Palestine il y a quelques années seulement. D’un autre coté, la perversité institutionnelle se propage dans la relation entre l’Etat sioniste et l’Organisation Sioniste, ainsi que dans sa relation avec l’Agence Juive. C’est une relation perverse qui n’a pas sa pareille dans d’autres Etats. « Israël » est le seul Etat au monde qui bénéficie d’une candidature conditionnée au sein des Nations Unies. Et la condition de son acceptation aux Nations Unies, c’est le rapatriement des réfugiés palestiniens, chose qui n'est pas envisagée dans l’avenir proche.
La perversité institutionnelle d’« Israël » transparaît véritablement dans sa relation avec les palestiniens et dans sa volonté continuelle de les encercler, de les étouffer, d’abolir leur présence nationale, de les frapper durement, et de les exploiter, les considérant d’un point de vue « matériel » comme des produits de vente sur le marché. Cette perversité transparaît aussi dans sa relation avec le monde arabe qu’elle évoque en tant que « région », c'est-à-dire un endroit sans Histoire ni repère.
C’est pourquoi il ne voit dans le monde arabe qu’un marché de produits, ou une source de matières premières et de main d’œuvre peu chère. « Israël » pose alors le marché « moyen-oriental » comme remplacement au marché arabe commun. De plus, cette poche de colonisation reçoit de la part des Etats-Unis et de l’Occident un appui politique, militaire et économique jamais vu précédemment dans l’époque contemporaine. Cet appui est devenu la colonne vertébrale de l’Etat sioniste, et il n’est pas possible à cet Etat de continuer ou même d’exister sans cet appui.
L’article de Afinri évoque clairement le plan sioniste qui vise à modifier l’Histoire et à effacer la mémoire. Mais la résistance palestinienne rappel à tout le monde que « Israël » est un état colonisateur colonialiste et occupant, que le peuple palestinien est toujours présent et qu’il ne renoncera pas à ses droits légitimes.
Et si l’article de Shlomo Afinri est clair, attirant et imbriqué d’une bonne dose de fausse logique, son drôle discours ressemble à celui du grand Rabbin de Grande Bretagne qui appelle les palestiniens à oublier la Nakbah, alors qu’il souligne au monde entier que les juifs n’oublient pas le « Erz Israël » (c'est-à-dire la Palestine) malgré 2000 ans passés ! Le grand Rabbin considère que la persévérance des palestiniens à ne pas oublier est en fait ce qui oblige (le pauvre et misérable) « Israël » à construire le mur de séparation racial afin de se protéger contre les palestiniens ! Les sionistes ont réussi, en effet, à répandre leur vision et leur plan, au point que l’un des sondages d’opinion réalisé en Ecosse révèle que 60% des gens considèrent que les israéliens vivent dans leur patrie et que les palestiniens essaient de l’attaquer !
http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/press/new8/ale3laam.htm
Sources : CENTRE INFORMATION PALESTINIEN
Posté par Adriana Evangelizt