Israël menace la création d'un état palestinien
Israël menace gravement la création d'un état palestinien
par Xav
Le premier ministre israélien Ehud Olmert a annoncé à deux semaines seulement des législatives que son parti politique (Kadima) souhaitait l'instauration de frontières définitives avec la Cisjordanie d'ici à 2010. Le premier ministre par intérim a isolé sa formation politique de la volonté de la communauté internationale en précisant que ces nouvelles futures frontières incluraient les territoires occupés illégalement aujourd'hui en Palestine.
Le premier ministre israélien a déclaré que ce plan de dessin de frontières définitives inclurait les colonies illégales d'Ariel, du Goush Etzion, de Maalé Adoumim et seraient " agrémentées " d'une zone de sécurité dans la vallée du Jourdain.
Ehud Olmert a affirmé vouloir poursuivre le projet qu'avait entamé Ariel Sharon et qui consistait en la construction de plus de 3500 logements entre Maalé Adoumim et Jérusalem, ce qui avait provoqué la colère des dirigeants de l'Autorité Palestinienne à cette période encore composée majoritairement de députés du Fatah. La communauté internationale considère quant à elle le " projet Maalé Adoumim " comme est une étape de plus de l'état hébreu dans sa quête coloniale, et a pour but de relier Jerusalem-Est à Israël afin d'en faire sa capitale dans le cadre de la construction du " Grand Israël " qui programme l'annexion de la Cisjordanie.
La Maison Blanche avait qualifié le projet d'extension de la colonie de Maalé Adoumim de véritable coup d'arrêt au plan de paix promu par la feuille de route, et les européens avaient estimé que cette initiative compromettrait définitivement les espoirs de paix avec les palestiniens car rendrait alors impossible la création d'un état palestinien continu en coupant la Cisjordanie en deux parties distinctes.
Le premier ministre israélien de l'époque, Ahmed Qoreï, avait estimé que si le projet de Maalé Adoumim était mené à bien par les israéliens, il signifierait l'arrêt de toute négociation avec les israéliens et remettait gravement en cause la création d'un état palestinien dont la définition de territoire continu avait été imposé par l'ONU à l'état hébreu. Toutes les implantations en Cisjordanie occupée sont considérées comme illégales par la communauté internationale. Il est peu probable que les radicaux du Hamas aient un jugement plus modéré suite à cette annonce.
Ehud Olmert a encore précisé qu'il était hors de question de rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas à ce sujet car il était aujourd'hui le représentant d'un parlement dominé par le Hamas, une formation politique qui n'a toujours pas renoncée au terrorisme et qui appelle à la destruction de l'état hébreu.
Rapellons que la feuille de route américaine inclut entre autre le gel de toutes les colonies israéliennes de Cisjordanie et que l'état hébreu met donc un coup d'arrêt au processus de paix dans la région en annonçant cette mesure. Kadima, qui était mis en avant comme comme un parti de centre droit, se présente aujourd'hui avec une politique radicale, grignote une part du gâteau politique extrémiste juif et espère gagner ainsi le terrain du radicalisme qui avait été abandonné à Benyamin Netanyahou après que Ariel Sharon eût quitté le Likoud.
Le porte parole de l'autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a déclaré que "les frontières ne peuvent être déterminées que selon la légitimité internationale. Nous n'accepterons aucun règlement qui nous priverait d'un seul pouce des territoires occupés en 1967".
Le négociateur palestinien Saëb Erekat a ajouté que "la Feuille de route est la seule voie qui peut conduire à la paix, et Israël doit l'appliquer.(...) La paix ne passe pas par l'unilatéralisme, la construction de murs et de colonies, mais par la reprise des négociations sur un statut permanent".
Les élections législatives palestiniennes remportées par le Hamas apportent la dernière pierre à l'édifice des partisans de l'écrasement de la Palestine et des palestiniens et le premier ministre Ehud Olmert le sait bien : il n'aura pas de meilleure occasion pour parfaire la politique de colonisation d'Israël et empêcher définitivement la création d'un état palestinien, et la communauté internationale, divisée et empêtrée dans d'autres conflits internationaux critiques n'aura sans doute pas le poids ni la volonté nécessaire pour s'opposer à ce projet.
Sources : BISMI INFO
Posté par Adriana Evangelizt