Assassinat du général syrien Mohammad Sleiman, bras droit de Bachar el-Assad
Le crime a eu lieu dans une station balnéaire de Tartous
Assassinat du général syrien Mohammad Sleiman, bras droit de Bachar el-Assad
L'article de Patricia KHODER
Plusieurs médias, notamment des sites d’informations de l’opposition syrienne, ont rapporté l’assassinat en Syrie d’un haut responsable militaire, qui aurait été un général servant d’agent de liaison entre le régime de Damas et le Hezbollah.
Le quotidien al-Hayat basé à Londres cite des « sources informées » dans la capitale britannique pour écrire qu’un haut responsable militaire syrien a été trouvé mort et que « les circonstances de l’incident ne sont pas claires ». Les sources suggèrent qu’il était « chargé de dossiers sensibles et avait des liens étroits avec la haute hiérarchie militaire syrienne », ajoute-t-il.
La chaîne de télévision al-Moustaqbal a indiqué pour sa part que Sleiman est un conseiller militaire auprès du président syrien Bachar el-Assad, soulignant que son corps avait été retrouvé dans un hôtel du port de Tartous.
Al-Bawaba, un site d’information panarabe, identifie de son côté la victime comme Mohammad Sleiman et le qualifie d’« officier de liaison de la Syrie avec le Hezbollah ». Le site ajoute qu’il a été abattu vendredi soir par un tireur d’élite dans la ville de Tartous et qu’il devait être enterré dimanche dans son village natal de Driekesh, dans la même région.
Le site La Syrie Libre, relevant le Front de salut national syrien de Abdel-Halim Khaddam, souligne que « Sleiman était le chef du service de sécurité du palais présidentiel et le bras droit du président syrien Bachar el-Assad ». Selon ce site, « Sleiman faisait partie de la même promotion que le fils aîné de l’ancien président syrien Hafez el-Assad, Bassel. Il était devenu son bras droit et quand Bassel el-Assad est mort, Sleiman est resté proche de son frère Bachar, pour devenir quasiment son ombre ».
Toujours selon La Syrie Libre, « Sleiman a joué un rôle prépondérant dans les nominations au sein du directoire du Baas, en 2000 et en 2005. C’est à lui que l’on doit la nomination de Mohammad Hussein comme membre du directoire du parti et comme ministre du Tourisme », précise le texte, soulignant que « le militaire a été touché à la tête à partir d’un yacht qui abritait un sniper, dans la station balnéaire al-Rimal al-Zahabiya, à Tartous ».
Le site indique enfin que Sleiman était responsable de la sécurité du palais présidentiel, il était chargé du courrier présidentiel et de la correspondance avec l’armée. C’est lui qui prenait les décisions pour l’état-major et le ministre de la Défense.
De son côté, le site syrien al-Shark souligne que « le général assassiné était un important officier des services de renseignements syriens et s’occupait de dossiers sensibles relatifs au Liban ». Ce site indique que « l’assassinat rappelle le décès, le 12 octobre 2005, de l’ancien ministre syrien de l’Intérieur Ghazi Kanaan. Le pouvoir syrien avait qualifié ce décès de suicide, une version contestée par la famille du défunt ».
Sleiman « supervisait les arrestations »
Pour sa part, le site syrien Les Libres de la Syrie souligne que « Mohammad Sleiman était officier d’ingénierie, diplômé en génie mécanique avant de rejoindre l’école militaire, où c’était un brillant élément, ce qui lui a permis de se rapprocher de Bassel el-Assad. Il a été nommé à un haut poste de la garde républicaine avant d’être envoyé en formation en Russie où il a reçu un doctorat en matière de développement de l’artillerie ».
Toujours selon ce site, « de retour à Damas, il a été nommé chef du bureau de Bassel el-Assad, et faisait auprès de lui office de conseiller militaire. Il était également membre du comité militaire syrien spécial chargé notamment de l’achat et du développement des armes ». « À la mort de Bassel el-Assad, il était devenu conseiller de l’actuel président syrien et son chef de bureau. Il était notamment responsable d’une cellule spécialisée dans la mutation et l’exclusion des officiers de l’armée syrienne. Il a mis également en place une autre cellule, et ce en coopération avec le bureau d’information du palais présidentiel, s’occupant de la situation interne, relative au fonctionnement des ministères et des organes partisans », poursuit le texte.
Toujours selon le site des Libres de la Syrie, « à la mort de l’ancien président Hafez el-Assad, Sleiman était le chef d’une cellule gérant tous les services de sécurité. Il supervisera plus tard toutes les arrestations qui se produisaient en Syrie ».
Interrogé par L’Orient-Le Jour, l’ancien député syrien Ma’moun Homsi opposant au régime et résidant au Liban depuis deux ans, a indiqué que « cet assassinat entre dans le cadre des dissensions qui existent au sein du clan au pouvoir », rappelant que la situation actuelle en Syrie est instable.
« Ainsi, pour le régime, les événements se succèdent, allant des négociations de paix avec Israël à l’assassinat du leader hezbollahi Imad Moghniyé, en passant par le tribunal spécial pour le Liban… » ajoute-t-il.
Il affirme également que, selon des informations qui lui sont parvenues de Syrie, « le général Mohammad Sleiman avait été assassiné, contrairement aux informations de la presse et des sites Internet, dans son propre chalet estival de la station balnéaire de Tartous, sous les yeux de sa femme et de ses enfants ».
Interrogé au sujet du militaire assassiné, un responsable du Hezbollah a déclaré ne pas connaître Sleiman et ne pas avoir entendu parler de sa mort.
Cet assassinat survient six mois après l’attentat à Damas contre Imad Moghniyé, l’homme-clé des opérations militaires du Hezbollah, et à 48 heures du sommet libano-syrien.
Le gouvernement syrien n’a pas encore commenté l’information.
Sources Lorient le Jour
Posté par Adriana Evangelizt