Les mystères de Nes Ziona

Publié le par Adriana Evangelizt

Alors quand on lit cet article, les choses sont plus claires... vraiment.

 

Les mystères de Nes Ziona

Officiellement, l'Institut israélien de recherches biologiques de Nes Ziona n'existe pas. Officiellement, pendant dix longues années, Avraham Marcus Klingberg, son directeur adjoint, n'existait pas non plus. Le scientifique de renommée internationale, auteur de savants ouvrages et conférencier courtisé, s'était volatilisé, un matin de janvier 1983.

Il fallut attendre 1993 pour apprendre ce qui lui était arrivé. Arrêté pour espionnage au profit de l'ex-URSS, Marcus Klingberg fut jugé à huis clos, secrètement condamné à vingt ans d'enfermement et embastillé au pénitencier d'Ashkelon sous une fausse identité. Il fallut plusieurs appels de la presse israélienne auprès de la Cour suprême de l'Etat juif pour que le secret soit partiellement levé et que commence l' "affaire Nes-Ziona".

C'est une petite ville de banlieue, à 18 km au sud-est de Tel-Aviv. Lorsque Israël décide, quatre ans après sa fondation, en 1952, de se doter d'un centre de recherches sur les armes chimiques et biologiques, Nes-Ziona n'est encore qu'un gros bourg de quatre mille habitants. Aujourd'hui, c'est un faubourg, avec trente mille résidents. En 1998, inquiet pour la santé de ses concitoyens, le maire s'est opposé à l'agrandissement du complexe. Sans succès. Le complexe est placé depuis toujours sous le contrôle direct du premier ministre.

Que fabrique-t-on derrière les hauts murs parsemés de projecteurs et de censeurs électroniques qui cernent l'endroit ? Mystère. " Au moins quarante-trois types d'armements non conventionnels, des virus aux toxines de champignons en passant par les bactéries et les poisons de synthèse ", affirmait une enquête du Nouvel Observateur en janvier 1994.

Signataire, en 1993, de la convention internationale bannissant les armes chimiques, Israël – qui se refuse également à adhérer au traité de non-prolifération nucléaire – ne l'a finalement jamais ratifiée. Le contraire l'obligerait à révéler tous ses programmes et à détruire les armes. Pas question.

Les révélations en 1998 du quotidien israélien Ma’ariv, selon lesquelles au moins quatre personnes ont été tuées et vingt-cinq blessées dans des accidents de manipulation à Nes Ziona, sont niées. Il est pourtant une population qui n'ignore plus, elle, les dangers mortels que recèle Nes-Ziona. C'est celle de Bijlmer, un faubourg d'Amsterdam.

Au soir du 4 octobre 1992, un avion-cargo de la compagnie israélienne El-Al s'écrase sur la ville. Bilan : au moins 42 morts et des centaines de blessés. Israël s'excuse, paie les dommages, jure que l'avion ne contenait que des magnétoscopes et des parfums. Mais plus de 800 survivants de Bijlmer sont malades, certains perdent leurs cheveux, développent des cancers. Il faudra sept ans d'enquête et l'acharnement de la presse locale pour approcher la vérité. Le vol El-Al LY1862 transportait dix tonnes de produits chimiques divers, dont du diméthyl méthylphosphonate (DMPP), l'un des composants-clefs du gaz sarin. Fourni par une société américaine de Pennsylvanie (Solkatronic Chemicals Inc.), le produit était destiné au complexe de Nes-Ziona...

Article paru dans le Monde le 28 octobre 2002

Sources : GEOSTRATEGIE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LE NUCLEAIRE

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