Le Hamas crie à la vengeance contre Israël

Publié le par Adriana Evangelizt

Le Hamas crie à la vengeance contre Israël
par Serge Dumont

Le mouvement islamiste va reprendre ses opérations militaires contre l'Etat hébreu après la liquidation du chef des Comités de la résistance populaire.

«Chaque organisation palestinienne a le droit de répondre à cet assassinat comme elle l'entend.» C'est ainsi que le Hamas a annoncé vendredi matin la reprise de ses opérations militaires contre Israël en riposte à la liquidation de Jamal Abou Samhadana, le leader des Comités de la résistance populaire (CRP) récemment promu à la «Force de sécurité» créée par l'organisation islamiste dans la bande de Gaza.

Pulvérisé par une roquette israélienne alors qu'il s'entraînait, dans la nuit de jeudi à vendredi, avec plusieurs dizaines de ses fidèles, dans un camp de Rafah (sud de la bande de Gaza), Abou Samhadana était une figure emblématique de l'Intifada. Un ancien du Fatah connu sous le nom de guerre d'«Abou Ataya» et expulsé de ce parti par Yasser Arafat en raison de son extrémisme. Accusé par Israël d'avoir assassiné une famille de colons de Goush Katif (cinq morts) et soupçonné par les Etats-Unis d'avoir attaqué l'un de ses convois diplomatiques en octobre 2003 (trois morts), l'homme avait déjà été la cible de deux tentatives de liquidation. Il savait que ses jours étaient comptés et il s'en vantait à l'occasion de ses nombreuses interviews par les médias locaux.

Certes, le 21 avril dernier, sa nomination de «superviseur des polices de la bande de Gaza» avait été annulée par le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, mais le militant avait continué à diriger en sous-main la «Force de sécurité» créée par le Hamas. Dans le même temps, il a poursuivi avec les CRP les tirs quotidiens de roquettes Qassam sur la ville israélienne de Sderot et sur la banlieue d'Ashkelon.

«Nous te vengerons par le sang, tu es le Zarqaoui de la Palestine», ont en tout cas scandé les milliers de manifestants - miliciens armés et civils - qui ont accompagné, à Rafah, Abou Ataya et trois de ses compagnons des CRP également tués par la frappe israélienne jusqu'à leur dernière demeure. Mais, dans les mosquées de Gaza-City, de nombreux imams ont également appelé à «faire payer les sionistes pour leurs crimes».

«Les Israéliens ne veulent pas nous laisser vivre dans le calme», estime Abir Zein, un commerçant établi dans le quartier populaire de Zeitoun. «Que vont-ils retirer, Ehoud Olmert et Amir Peretz, de la mort d'Abou Ataya? Rien, car un autre a déjà pris sa place.» Et d'ajouter: «Le chef des CRP était populaire. Le fait qu'il soit devenu un chayid (ndlr: martyr) poussera sans doute des dizaines de jeunes à s'engager sur la même voie que lui. De plus, il occupait une fonction officielle dans l'administration palestinienne. Son assassinat ne pourra donc pas rester sans réponse. Le Hamas va obligatoirement chercher à le venger.»

Une menace prise au sérieux par Mahmoud Abbas, qui a annulé le voyage officiel en Indonésie qu'il comptait entamer ce week-end, mais également par la police et par les services de sécurité de l'Etat hébreu, qui ont été placés en état d'alerte avancée. Selon leur porte-parole, 92 «alertes chaudes» seraient actuellement en cours de traitement.

A Ramallah, la liquidation d'Abou Samhadana place en tout cas Mahmoud Abbas en position difficile. Parce qu'elle renforce le Hamas face au Fatah (son parti), et parce qu'elle survient au moment où la présidence de l'AP promulgue un décret fixant au 31 juillet prochain la date du référendum grâce auquel les Palestiniens pourront se prononcer sur un document en dix-huit points prévoyant notamment la reconnaissance d'Israël dans ses frontières de 1967.

Paradoxalement, les responsables de l'Etat hébreu ont décidé de durcir leur politique militaire dans les Territoires - surtout dans la bande de Gaza - alors que 76% des Palestiniens se déclarent favorables à ce texte établi par Marwan Barghouti et par les autres leaders des Palestiniens détenus en Israël. «Ce référendum est une affaire intérieure palestinienne qui ne nous concerne en aucune façon», déclare par exemple le député travailliste et ancien directeur général du Shabak (Sûreté générale) Amy Ayalon. «Abou Samhadana devait être éliminé et l'armée a raison de liquider les autres lanceurs de Qassam. Est-ce que ces opérations influeront sur le résultat du référendum? Je n'en sais rien, mais ce n'est pas le problème d'Israël.»

Outre Abou Samhadana et ses trois collaborateurs, 10 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été tués vendredi par des frappes israéliennes (lire encadré). Selon l'entourage du ministre de la Défense, Amir Peretz, ces opérations se poursuivront «autant que nécessaire et sans tenir compte du référendum palestinien».

Sources : LE TEMPS

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans HAMAS

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