Israël lance une guerre totale contre le Hamas

Plus que jamais les islamistes du Hamas sont dans la ligne de mire d'Israël. Après l'arrestation de huit ministres de cette formation en Cisjordanie, l'attaque du siège du ministère de l'Intérieur, c'est le bureau du premier ministre palestinien, Ismail Hanyieh, qui a été la cible d'un raid aérien à Gaza. L'attaque menée ce week-end de nuit avait surtout pour but d'intimider le Hamas.

L'objectif officiel est de forcer la branche militaire du principal mouvement islamique palestinien de libérer un soldat israélien enlevé la semaine dernière. Arrivé sur place pour constater les dégâts, Ismaïil Hanyieh a dénoncé «la loi de la jungle que fait régner Israël» et lancé un nouvel appel au secours à la communauté internationale.

Menaces d'assassinat du premier ministre

Nullement impressionné, le premier ministre israélien, Ehud Olmert, est décidé à poursuivre le forcing. «J'ai ordonné à l'armée et aux services de sécurité de continuer à frapper les terroristes avec la plus grande énergie», a-t-il averti. Des liquidations ciblées contre les dirigeants du Hamas, y compris Ismaïl Hanyieh, pourraient constituer la prochaine étape de cette campagne. «Nous allons nous en prendre à tout ce qui est lié aux institutions et au gouvernement du Hamas», a d'ailleurs averti Roni Bar-On, le ministre israélien de l'Intérieur, un proche d'Ehud Olmert.

Tout aussi inquiétant: aucune sortie de crise n'apparaît pour le moment à l'horizon. Ehud Olmert rejette publiquement toute libération de prisonniers palestiniens en échange du soldat israélien. De l'autre côté, les ravisseurs du militaire ont tendance à brouiller les pistes. Ils exigent qu'Israël relâche un millier de détenus sans garantir que le militaire sera rendu sain et sauf. L'Egypte a tenté malgré tout une mission de bons offices, notamment auprès de Khaled Mechaal, le secrétaire général du bureau politique du Hamas. Basé à Damas et chef de file de la tendance la plus intransigeante, il est considéré par Israël comme le véritable «cerveau» de l'enlèvement du soldat. Pour le moment, ces contacts en coulisses n'ont pas abouti, aucun des protagonistes ne voulant donner l'impression de céder d'un pouce.

Sur le front intérieur israélien, cette tactique adoptée depuis le début de l'opération militaire, surnommée «pluies d'été», commence à susciter quelques interrogations. Dans un éditorial au vitriol, le quotidien libéral Haaretz affirme que le gouvernement «a perdu la tête». «Il ne faut pas oublier que le but de notre intervention est de ramener un de nos soldats dans ses foyers et non pas de remodeler la face du Moyen-Orient», souligne le journal. D'autres commentateurs relèvent les contradictions d'Ehud Olmert qui assure vouloir tout faire pour libérer le soldat tout en refusant de relâcher des prisonniers palestiniens alors qu'Israël a déjà accepté, par le passé, de se livrer à ce genre d'échanges.

«Casser» le Hamas

Bref, Ehud Olmert est soupçonné de vouloir surtout «casser» le Hamas, un mouvement qui ne reconnaît pas Israël. L'opposition de droite lui reproche en revanche de ne pas avoir donné carte blanche à l'armée pour réoccuper ce week-end le nord de la bande de Gaza. Mais ce n'est peut-être que partie remise. Sur le terrain, des milliers de soldats et des unités de blindés n'attendent que le feu vert du gouvernement pour se mettre en marche.

Sources : 24 heures

Posté par Adriana Evangelizt