L'enlisement au Liban a raison de la popularité d'Ehoud Olmert

Publié le par Adriana Evangelizt

L'enlisement au Liban a raison de la popularité d'Ehoud Olmert

 

Jérusalem -- Pas de victoire militaire évidente, grogne des officiers, cote de popularité en chute libre, opposition requinquée: un mois après avoir engagé la guerre au Liban, le premier ministre israélien, Éhoud Olmert, traverse une passe politique difficile.

Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies s'apprêtait hier à ordonner un arrêt des hostilités, l'armée israélienne ne pouvait se prévaloir d'aucun succès décisif contre le Hezbollah.

Certains officiers israéliens se plaignent d'être contraints d'attendre passivement à la frontière l'issue des tractations diplomatiques au lieu de lancer l'offensive terrestre massive qu'ils préconisent.

Et, pour corser le tout, la cote de popularité du successeur d'Ariel Sharon plonge, alors qu'elle était au plus haut au début de la guerre. «Olmert doit s'en aller», titrait le quotidien de gauche Haaretz.

Selon une enquête d'opinion publiée par ce quotidien, seuls 48 % des Israéliens sont satisfaits de la politique d'Olmert, alors qu'ils étaient plus de 75 % au début de l'offensive israélienne.

Sondage

Un sondage du Yedioth Ahronoth donne des chiffres différents mais confirme cette baisse de popularité du premier ministre, qui s'explique par le nombre croissant de victimes israéliennes et la poursuite des tirs de roquettes du Hezbollah.

Selon l'étude du Haaretz, seulement 20 % des personnes sondées pensent qu'Israël pourrait se déclarer vainqueur si le conflit cessait aujourd'hui.

«Si Olmert se retire maintenant de la guerre qu'il a engagée, il ne pourra demeurer premier ministre un jour de plus», peut-on lire dans un éditorial signé dans le Haaretz par Ari Shavit.

«On ne peut pas faire entrer en guerre un pays entier, n'obtenir qu'une humiliante défaite et demeurer au pouvoir.»

Les dirigeants de l'opposition de droite sont de cet avis, estimant que le projet de résolution au Conseil de sécurité reviendrait à une victoire du Hezbollah.

«Nous allons oeuvrer à la chute du gouvernement», a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères, Silvan Shalom, un des leaders du Likoud.

«Je demande au gouvernement israélien de démissionner et

d'organiser de nouvelles élections», a renchéri Yuval Steinitz, autre dirigeant de l'ancien parti d'Olmert.

Certains officiers reprochent ouvertement à Olmert d'avoir mis en veilleuse l'extension de l'offensive terrestre approuvée mercredi par le cabinet restreint sur recommandation des responsables de la Défense.

Conditions favorables

Ils accusent, sous le sceau de l'anonymat, le chef du gouvernement d'avoir ainsi dénié à l'armée la chance de progresser davantage sur le terrain de façon à obtenir des conditions de cessez-le-feu plus favorables.

Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, «va continuer à se moquer de nous et, au bout du compte, il y aura une autre guerre», a ainsi confié un officier à Haaretz.

Le ministre israélien de la Justice, Haïm Ramon, a dû monter au créneau au micro de Radio Israël pour défendre la stratégie d'Olmert : «La guerre pour la guerre n'est pas un objectif. Le cabinet restreint et le gouvernement ont fixé des objectifs diplomatiques.»

«Faute d'une victoire ou d'avoir fait payer le prix approprié, les Israéliens ne vont pas passer par pertes et profits ce mois écoulé durant lequel des milliers de roquettes ont été tirées sur Israël, tuant 123 civils et militaires», estimait Ben Caspit, éditorialiste du Maariv.

Sources : LE DEVOIR

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Ehud Omert

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