Mahmoud Abbas recherche le soutien des Européens

Publié le par Adriana Evangelizt

Mahmoud Abbas recherche le soutien des Européens


L’Humanité/Le Monde
publié le dimanche 25 février 2007.


Le président de l’Autorité palestinienne cherche un appui à la relance d’un véritable processus de paix.


Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, arrive en France aujourd’hui, ultime étape d’une tournée européenne qui l’a emmené à Londres et à Berlin. Il doit rencontrer demain, en fin de matinée, Jacques Chirac, puis le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.

« L’objectif de la visite est la relance d’un véritable processus de paix au Proche Orient qui doit résoudre les questions relatives au statut final du conflit, ainsi qu’aboutir à la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de juin 1967 », explique-t-on à la délégation générale de Palestine en France. Le récent accord entre le Hamas et le Fatah pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale devrait être évoqué, Mahmoud Abbas souhaitant « clarifier cet accord, en vue de rétablir le soutien international, à la fois politique et économique ».

Mahmoud Abbas est à Paris quelques jours après une rencontre à Jérusalem avec le premier ministre israélien, Ehud Olmert, et la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, qui n’avait abouti à rien et au lendemain d’une réunion du « quartet » (États-Unis, ONU, Russie et Union européenne) qui devait définir sa position face au gouvernement palestinien d’union nationale et qui, en réalité, a dû constater ses divisions sur le sujet.

Ces deux événements peuvent se lire de deux manières. Soit un constat négatif : rien n’avance, les Palestiniens sont toujours floués. Soit, plus positivement, les États-Unis, malgré leur puissance et leur pression, ne parviennent pas à faire plier les Palestiniens et ne trouvent pas un soutien sans faille du côté de leurs alliés. Certes, les membres du « quartet » ont réitéré leurs demandes de renonciation des Palestiniens à la violence, de reconnaissance d’Israël et de respect des accords conclus par le passé (alors que la feuille de route qu’ils avaient eux-mêmes élaboré prévoyait la création d’un État palestinien avant la fin 2005 !)

Le ton de Condoleezza Rice était plus tranchant que celui de ses homologues russe et européen. « Comment se pourra-t-il que vous ayez des discussions sur la paix si l’une des parties n’accepte pas le droit de l’autre partie à exister. Comment pourra-t-on avoir des discussions sur la paix si l’une des parties ne renonce pas à la violence ? », a-t-elle demandé pour expliquer son refus de toute discussion avec un gouvernement dans lequel se trouvent des membres du Hamas.

Pourtant, même Tony Blair a laissé entendre qu’il pourrait être prêt à adopter une position moins tranchée ! Les Européens semblent favorables à davantage de flexibilité et voient dans le gouvernement palestinien d’union nationale un moyen d’éviter une guerre civile qui découlerait des tensions entre factions rivales dans les territoires. La Russie souhaite de son côté que le « quartet » soutienne l’accord palestinien de coalition et rechigne à maintenir un embargo sur l’aide aux Palestiniens, en vigueur depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir en mars dernier. Dans ce cadre, la position de la France est d’une importance cruciale. Va-t-elle donner le signal d’un positionnement permettant d’alléger les souffrances des Palestiniens et d’avancer vers la résolution du conflit ? C’est ce qu’il faut espérer.

Pierre Barbancey

L’Humanité, édition du 23 février

Sources CCIPPP

Publié dans LA FRANCE COMPLICE

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