C’est un sombre avenir qui attend la France

Publié le par Adriana Evangelizt

C’est un sombre avenir qui attend la France


Par Al-Quds al-Arabiyy


Editorial d’Al-Quds al-Arabiyy (Londres)

Les Français sont allés voter massivement en ce deuxième tour des élections présidentielles, pour choisir le futur président de la république qui dirigera leur pays pour les cinq années à venir. La victoire de Sarközy est désormais certaine, l’opinion publique française s’étant majoritairement ralliée à la droite.

Ceux qui, hier, ont voté Sarközy disent l’avoir fait « pour le changement », après des années de marasme de la présidence Chirac, mais il risque fortement de s’agir d’un changement pour le pire.

Sarközy risque en effet d’être le président qui amènera l’instabilité et les affrontements sanglants à la France, en raison de sa politique de droite visant à l’affrontement avec les couches paupérisées de la France, composées en majorité d’immigrés et de leurs enfants, et aussi en raison de son engouement pour le capitalisme spéculatif n’ayant pour toute ambition que les seuls profits, en particulier ceux de ses trusts géants, recherchés par les actionnaires qui ne cessent de s’enrichir (en dormant).

Le profit est légitime, il en va de même de la richesse, dès lors qu’ils ne sont pas au détriment de la société [ ? ndt], de sa stabilité et de sa sécurité politique et sociale. Mais le nouveau président français a déclaré la guerre, avant même sa victoire, aux pauvres, aux déshérités et aux habitants des banlieues, adoptant une politique susceptible de totalement défigurer le visage humaniste qui était celui de la France, de par sa façon de traiter ses propres citoyens et ses partenaires du monde extérieur.

Sarközy tient à succéder au Premier britannique Tony Blair en tant que premier allié du président américain George W. Bush, sans comprendre, manifestement, que la participation enthousiaste de son prédécesseur aux guerres de l’administration américaine en Irak, en Afghanistan et en Palestine est un des éléments déterminants de sa chute et de la dilapidation de la plupart de ses succès.

Le plus grand danger qui menace aujourd’hui la France et sa stabilité, c’est une manière provocatrice et raciste de considérer la question de l’immigration, les immigrés en France étant majoritairement originaires d’Afrique du Nord – politique provocatrice et raciste consistant par exemple à les priver de leurs droits à la citoyenneté, et à douter de leur loyauté vis-à-vis de la France, en les contraignant à choisir entre aimer la France ou la quitter, comme Sarközy n’a cessé de le répéter tout au long de sa campagne électorale.

La France tombe à droite précisément au moment où la droite est confrontée à une défaite magistrale aux Etats-Unis, et où elle s’apprête à faire face à des déconfitures humiliantes tant en Iran qu’en Afghanistan, ce qui ne peut que susciter l’inquiétude devant l’avenir obscur vers lequel elle se précipite, les yeux bandés, du fait du petit jeu auquel s’est livré Sarközy avec les sentiments des Français, et en particulier du fait qu’il a attisé les braises couvant chez eux, celles du racisme envers tout ce qui, de près ou de loin, est étranger [comprendre : non-américain !!! ndt].

Il n’y a personne, en France, qui ne désire en finir avec la criminalité et abaisser le taux de chômage, ni qui ne désire reconnaître la juste valeur du travail – autant de slogans lancés par Sarközy et son état-major de campagne.

La question, en revanche, est celle de savoir quelle méthode Sarközy va mettre en œuvre à ces fins, et ce qu’il pourrait bien apporter aux pauvres et aux déshérités peuplant les zones de misère qui entourent la capitale française et les grandes villes de France, où vivent des dizaines de milliers de jeunes chômeurs, immigrés de première, de seconde, de troisième ou de quatrième génération.

Plusieurs gouvernements ont essayé la grosse matraque, sans même recourir à la moindre carotte, dans leur « traitement » de ces jeunes chômeurs en déshérence, et ils ont récolté les troubles et les affrontements quasi armés. Les troubles à San Francisco, à New York et à Los Angeles, aux Etats-Unis, restent présents dans toutes les mémoires. Il en va de même des émeutes récentes des banlieues, précisément en France.

Sarközy joue avec le feu. Et il s’agit d’un incendie qui, au cas où il s’allumerait, s’étendrait considérablement. Ce feu ne brûlera pas que les doigts de Sarközy, mais bien la France dans son ensemble. Que Sarközy n’oublie pas qu’on n’affronte pas l’extrémisme par les mesures sécuritaires, ni les menaces, ni par la suppression des droits des immigrés et des Français indigents, mais bien au moyen de politiques sociales humanistes, de longue haleine, basées sur la patience, l’égalité et le sang froid.

Il faut que le nouveau président français comprenne bien, même dans l’euphorie de sa fiesta pour sa victoire, que sa politique extrémiste de droite, au cas où l’appliquerait conformément aux « promesses » de sa campagne électorale, précipiterait une écrasante majorité des huit millions d’immigrés vivant en France dans les bras d’organisations violentes et extrémistes, tant islamistes que de gauche.

Aucun doute là-dessus : celui qui se réjouit plus que quiconque au monde de la victoire de Sarközy, c’est le chef d’Al-Qa’ida, ainsi que ceux de la branche de cette organisation dans le « Maghreb musulman », qui vient d’annoncer sa constitution. En ce sens, Madame Royal, la candidate recalée à la présidence française, avait raison, lorsqu’elle a fait état de ses craintes pour l’avenir de la France.

Source : Al-Quds al-Arabiyy

Traduction : de l'arabe par Marcel Charbonnier

Sources ISM

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LA FRANCE COMPLICE

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