Confiscation de terres palestiniennes : Washington opte pour le silence
Confiscation de terres palestiniennes:
Washington opte pour le silence
Les Etats-Unis se sont abstenus de tout commentaire après la décision par Israël de confisquer des terres palestiniennes près de Jérusalem, annoncée à quelques jours d'une nouvelle tournée dans la région de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.
"Je suis encore en train de me renseigner", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, interrogé pour la quatrième fois en deux jours à ce sujet.
"Je veux avoir une meilleure compréhension des faits avec l'aide de nos gens sur le terrain. Je ne l'ai pas encore. Dès que je l'aurai, je serai heureux de vous donner une réaction", a ajouté le porte-parole.
Cette prudence contraste avec les réactions des gouvernements français, égyptien et jordanien, lesquels ont dénoncé la décision israélienne, qui fait craindre une relance de la colonisation juive des Territoires palestiniens au moment où Israéliens et Palestiniens sont censés discuter du processus de paix.
Or, la colonisation juive est l'une des principales questions sur lesquelles ont buté les précédentes négociations entre Israël et les Palestiniens et l'Etat hébreu s'était engagé en 2005 auprès des Etats-Unis à geler un vaste projet de construction dans ce secteur.
La décision israélienne devrait compliquer la tâche de Mme Rice qui quitte jeudi Washington pour une tournée devant la conduire en Russie et au Proche-Orient, où elle souhaite faire avancer les préparatifs de la conférence sur le Proche-Orient que les Etats-Unis veulent organiser en novembre.
La chef de la diplomatie américaine a prévu de passer cinq jours entre Jérusalem, Ramallah, Charm el-Cheikh et Amman pour des entretiens avec les dirigeants israélien Ehud Olmert et palestinien Mahmoud Abbas, mais aussi avec le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie.
Déjà lors de son précédent voyage, Mme Rice avait vu sa tâche compliquée par la décision israélienne, annoncée juste après son arrivée à Tel Aviv, de déclarer la bande de Gaza "entité hostile", assortie de menaces de couper la distribution de plusieurs services publics aux habitants de ce territoire palestinien désormais contrôlé par le Hamas.
Dans une lettre ouverte au président George W. Bush publiée mercredi à Washington, huit ancien parlementaires et conseillers des présidents Jimmy Carter, Bill Clinton, George Bush père et John Kennedy ont justement souligné l'importance pour Mme Rice d'obtenir d'Israël un gel de la colonisation.
"Il est de la plus haute importance, si on veut donner une crédibilité quelconque à cette conférence, qu'elle coïncide avec un gel de l'expansion de la colonisation israélienne", indiquent ces anciens responsables dont Zbigniew Brzezinski, Brent Scowcroft, Thomas Pickering et Lee Hamilton.
Les signataires félicitent l'administration américaine pour sa décision d'inviter la Syrie à la conférence de novembre et l'encouragent à faire de même avec le Hamas, mouvement que les Etats-Unis considèrent comme terroriste.
"Nous pensons qu'un dialogue franc avec cette organisation est de loin préférable à son isolation", ajoutent-ils.
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt