Le «calme» selon Israël

Publié le par Adriana Evangelizt

Le «calme» selon Israël

 


Le « calme » = la démocratie pour les Juifs, une oppression brutale pour les Palestiniens. Le mot « calme » incarne le point de vue du pouvoir. Une protestation de masse contre l’oppression constitue, pour les maîtres, une atteinte à l’ordre. La norme, c’est une situation « calme », même si cela signifie une violence gouvernementale pour imposer le « calme ».

Le mot « calme » est une traduction automatique de la manière dont la majorité des Israéliens juifs (et leurs médias) traitent la situation d’oppression permanente qu’Israël impose aux Palestiniens, depuis 40 ans.

Évidemment, l’oppression du peuple palestinien est destinée à poursuivre sa dépossession de sa terre. Mais sur l’autre face du régime d’oppression, il y a, pour les Juifs, une démocratie dont jouissent aussi les opposants à l’occupation.

Grâce à cette démocratie pour les Juifs, des centaines de milliers d’Israéliens juifs pourraient participer à l’action contre cette oppression : lois et décrets d’apartheid, offensives militaires, blocus économique, confiscation de terres, expansion de colonies et autres. Pas un cheveu de leur tête ne serait touché. Je veux parler de ceux qui se déclarent favorables à une solution de paix, d’un État palestinien à côté d’Israël. Mais visiblement, leur interprétation de la participation à la démocratie consiste à se rendre aux urnes toutes les quelques années et à protester mollement dans son salon.

Ils feignent d’ignorer l’autre face de la démocratie-pour-les-Juifs, c’est-à-dire le régime militaire qu’elle impose aux Palestiniens. Ce régime met en échec le dernier espoir qui reste à la dite solution : retrait total des territoires et création d’un État palestinien.

Les citoyens juifs profitent de l’oppression des Palestiniens: terre à bon marché et logement de qualité, sources en eau supplémentaires et autres privilèges. Telle est la situation de « calme » que même les partisans - à leurs yeux - de la paix s’abstiennent de désorganiser.

Dans l’Afrique du Sud raciste, l’opposition à l’oppression se payait au prix fort et on peut dès lors comprendre les opposants qui choisissaient de ne pas agir. Mais en Israël, puisqu’il s’agit d’une démocratie pour les Juifs, une lourde responsabilité individuelle pèse et pèsera à l’avenir sur tous ceux qui se croisent les bras et détournent le regard de ce qui se fait, aujourd’hui, en leur nom.

La responsabilité n’est pas seulement celle des chefs d’état-major et des généraux. Y ont part tous ceux qui s’opposent théoriquement à l’oppression, à la discrimination et aux expulsions, mais ne participent pas activement à la lutte visant à faire tomber le régime d’apartheid qu’ Israël a créé et qui se développe.

Adaptation de « Que se passe-t-il les jours de calme ? » par la journaliste israélienne Amira Hass, dans le quotidien israélien Ha’aretz le 9 octobre, 2007.

Texte complet : http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2893

Distribué par PAJU (Palestiniens et Juifs unis)

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