Israël ne peut pas couper le courant à Gaza, selon un conseiller

Israël ne peut pas couper le courant à Gaza, selon un conseiller

par Adam Entous

JERUSALEM (Reuters) - Le conseiller juridique du gouvernement israélien, Menachem Azuz, a fait savoir lundi aux autorités que l'Etat hébreu ne pouvait pas suspendre le courant à la bande de Gaza dans le cadre de sanctions contre le Hamas.

Israël a commencé dimanche à appliquer des sanctions économiques en réponse aux tirs palestiniens de roquettes sur son territoire à partir de Gaza.

La Cour suprême israélienne a demandé au gouvernement de s'expliquer sur ses projets concernant Gaza et Menachem Azuz a estimé qu'il fallait examiner plus en détail l'éventuelle interruption des approvisionnements en électricité compte-tenu de ses répercussions sur la population.

"Le conseiller juridique du gouvernement approuve la décision du conseil des ministres d'activer une série de mesures économiques (...) mais il faut examiner plus en profondeur la suspension du courant en raison de ses implications humanitaires sur la population civile", a précisé le ministère de la Justice.

De son côté, l'Union européenne a mis en garde Israël contre les conséquences néfastes d'une telle "punition collective".

Israël a commencé dimanche à réduire ses livraisons de carburants en représailles aux tirs de roquettes des activistes palestiniens de Gaza sur le territoire israélien.

Le Premier ministre Ehud Olmert a promis qu'il ne permettrait pas une "crise humanitaire" mais le Hamas, qui contrôle Gaza depuis la mi-juin, a dénoncé un "chantage" israélien.

"Les efforts pour étrangler le peuple palestinien vont provoquer une déflagration qui (...) affectera la région tout entière", a affirmé dimanche Faouzi Barhoum, porte-parole du mouvement islamiste.

ASSEZ DE CARBURANT

"Nous comprenons le désarroi causé en Israël par la poursuite des attaques à la roquette à partir de Gaza", a déclaré Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, après une rencontre à Jérusalem avec Olmert.

Mais, a-t-elle estimé, les sanctions israéliennes "auront de très graves conséquences pour la vie de la population locale" et renforceront le Hamas et les autres mouvements radicaux. "Il ne doit pas y avoir de punition collective", a-t-elle déclaré à Reuters.

Selon les chiffres palestiniens et israéliens, la bande de Gaza consomme 200 mégawatts, dont 120 sont directement fournis par l'Etat juif, 17 proviennent d'Egypte et 65 sont produits par une centrale électrique locale.

Des responsables palestiniens ont indiqué dimanche que les fournitures de diesel et de fioul ont été réduites dans des proportions de 25% à 50%.

Un responsable de l'UE, qui finance l'achat de fioul pour la seule centrale électrique du territoire, a fait état d'une réduction dimanche d'environ un quart des fournitures.

Mais il a précisé que la centrale disposait d'une semaine de stocks et des responsables israéliens ont promis qu'elle recevrait suffisamment de combustible pour continuer à opérer.

Au ministère israélien de la Défense, des responsables ont affirmé que la centrale électrique recevrait suffisamment de combustible pour continuer à être opérationnelle.

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt