Entêtement israélien

Publié le par Adriana Evangelizt

Vue d'Egypte - La marine israélienne a, une fois de plus, arraisonné un cargo d’aide irlandais en route pour la bande de Gaza, et a pris le contrôle du navire. L’incident s’est, cette fois-ci, déroulé sans violence, mais il entrave toute tentative d’une relance des négociations de paix.

 

 

 

 

Entêtement israélien

 

 

par Maha Salem

 

 

 

 

 

Pour la deuxième fois en une semaine, les forces israéliennes ont encore arraisonné un navire transportant des aides humanitaires pour Gaza, mais cette fois sans violence, et les passagers du Rachel Corrie, le navire irlandais, et ses occupants ont été expulsés par Israël dimanche dernier. Cet événement a eu lieu quelques jours après l’incident meurtrier de la semaine dernière, lorsque l’arraisonnement d’une flottille d’aide humanitaire par l’armée israélienne dans les eaux internationales au large de l’enclave palestinienne de Gaza s’est transformé en acte de piraterie, avec morts et blessés. Cet incident a plongé Israël, condamné de toutes parts, dans une grave crise diplomatique et a suscité la colère de la communauté internationale. Malgré cela, Israël a averti qu’il empêcherait tout navire de briser le blocus imposé à Gaza. Plusieurs pays insistent toutefois à envoyer des aides humanitaires pour sauver les Palestiniens. Le Croissant-Rouge iranien a annoncé, lundi dernier, son intention d’envoyer trois bateaux et un avion chargés d’aides humanitaires à cette région. Selon le directeur international du Croissant-Rouge, Abdolrauf Adibzadeh, l’envoi des deux bateaux se fera en coordination avec le gouvernement turc. Selon lui, le Croissant-Rouge iranien va également « envoyer un avion chargé de 30 tonnes d’aides humanitaires à Gaza via l’Egypte ».

 

Expliquant cette décision iranienne, le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Ramin Mehmanparast, a expliqué que « l’envoi de tels bateaux par différents pays sera transformé en un mouvement de protestation contre le blocus de Gaza et les crimes du régime sioniste. Ce sera un des plus grands échecs de ce régime ».

 

Partageant le même avis, une délégation du Parlement arabe, une institution émanant de la Ligue arabe, s’est rendue dimanche dernier dans la bande de Gaza en solidarité avec le territoire palestinien. Elle a emprunté le terminal de Rafah, frontalier de l’Egypte, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël. Le terminal, habituellement fermé, a été ouvert le 1er juin sur décision du président égyptien Hosni Moubarak, au lendemain du raid meurtrier de la marine israélienne.

 

Mitchell tente l’impossible

 

Ces événements coïncident avec la tentative de l’émissaire américain George Mitchell de relancer la roue du processus de paix bloqué depuis plusieurs années. Le président palestinien Mahmoud Abbass a fait état de « difficultés » dans les négociations indirectes avec Israël sous l’égide des Etats-Unis. « Nous menons des négociations difficiles avec les Israéliens. Il y a beaucoup d’obstacles », a déclaré Abbass. « Nous sommes confrontés quotidiennement à ces obstacles qu’ils dressent devant nous. Mais cela ne va pas nous détourner de notre objectif de créer une nation libre et de réaliser notre rêve d’établir notre Etat indépendant », a-t-il encore déclaré.

 

Des discussions indirectes, dites « de proximité », se tiennent depuis le 9 mai dernier entre Israël et l’Autorité palestinienne, par l’intermédiaire de l’émissaire américain George Mitchell. Le département d’Etat a affirmé que Mitchell avait eu cette semaine des entretiens « constructifs et substantiels » dans la région, dans le cadre du dialogue indirect entre Israéliens et Palestiniens. « Les deux parties ont réitéré leur engagement à atteindre notre but de paix commun ».

 

Le rôle de l’émissaire consiste à faire la navette entre Israéliens et Palestiniens, dans l’espoir de déboucher sur la reprise de véritables négociations suspendues depuis fin 2008. A cet égard, le dirigeant palestinien, Abbass, est attendu à la Maison Blanche le 9 juin, il rencontrera le président américain Barack Obama. L’émissaire américain a appelé à ne « pas laisser la tragédie de cette semaine déraper hors de tout contrôle et saper les progrès limités mais réels qui ont été accomplis ». Abbass avait annoncé qu’il demanderait à Obama « des décisions courageuses pour changer la face » du Proche-Orient. Lors d’une rencontre avec M. Mitchell, il a également, selon le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, « réclamé au président Obama un changement complet de politique, à commencer par la levée du siège de Gaza ».

 

Sans aller jusqu’à condamner l’assaut, le président Obama a affirmé que « le statu quo était intenable ». Mahmoud Abbass aborde donc cette rencontre dans une position de force relative, par rapport à la partie israélienne, dont le premier ministre a annuler in extremis le 31 mai son déplacement à Washington.

 

Sources Al Ahram

 

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Israel-EGYPTE-Soudan

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