La politique d’enfermement d’Israël lui est nuisible

Publié le par Adriana Evangelizt

Voyez le commentaire laissé par un de nos Amis -David Essen- en bas de l'article de Colombani. Le Cercle des Juifs de Conscience va s'investir avec d'autres associations contre l'Apartheid et la colonisation pour combattre les mensonges... à suivre...  

 

 

 

 

La politique d’enfermement d’Israël lui est nuisible

 

 

 

 

par Jean-Marie Colombani

 

 

Challenges

 

 

 

 

Après l’arraisonnement sanglant (neuf morts) de la flottille humanitaire pro-palestinienne qui cherchait à forcer le blocus de Gaza, Israël se trouve isolé et confronté à une vague de critiques sans précédent. Personne, en effet, n’a pris la défense d’une action illégale au regard du droit international, puisqu’elle s’est déroulée hors des eaux territoriales. Plus grave sans doute : ce que cet épisode révèle de l’enfermement israélien et des conséquences de plus en plus dommageables qu’il pourrait générer.


L’intervention en elle-même suscite la stupéfaction et la consternation, tant était visible le piège tenduà Israël : il s’agissait d’une sorte d’Exodus à l’envers, du nom de ce bateau chargé de femmes et d’enfants juifs expédié d’Europe en Palestine à l’été 1947 pour bien souligner la responsabilité et la culpabilité du Royaume-Uni qui limitait l’immigration juive dans la région. Cette fois-ci, il s’agissait de remettre en évidence le blocus de Gaza, transformé en « prison à ciel ouvert », par Israël. L’intervention des commandos de la marine israélienne a donc amplifié ce message.


Mais que le gouvernement israélien ait pris ce risque conduit à s’inquiéter de l’enfermement grandissant des autorités de ce pays : elles raisonnent de façon de plus en plus solitaire, devenant prisonnières d’une posture radicale, selon laquelle Israël ne peut compter que sur ses propres forces et est seul à pouvoir définir ses options de sécurité. Cette conception est le résultat des deux évacuations unilatérales – du Liban Sud et de Gaza – qui ont conduit à deux guerres et au renforcement de deux ennemis, le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza. Là où Israël attendait la paix!


Cette situation a conduit à la victoire électorale du camp nationaliste, lequel prend systématiquement le contre-pied de ce qu’attendent la communauté internationale et, surtout, les Etats-Unis. Ainsi du camouflet infligé par Netanyahou au vice-président Joe Biden lorsque fut annoncée, en pleine visite de ce dernier, la relance d’un programme de colonisation à Jérusalem Est. Dans ces conditions, on voit mal ce qui retiendrait Israël d’agir seul contre l’Iran, malgré un quasi-veto du gouvernement américain. Ce qui élargirait le champ de la tragédie. Enfermement psychologique et politique ne signifie pas cependant isolement. Bien sûr, les Nations unies ont aussitôt demandé la libération des participants à cette expédition, retenus en Israël. Mais, à ce stade, le Conseil de sécurité s’est contenté d’une demande d’enquête. Car même ceux qui protestent le plus fort, comme la Russie, ne peuvent pas aller jusqu’à condamner le blocus de Gaza, puisqu’ils pratiquent eux-mêmes ce genre de politique. En revanche, les chancelleries n’ont sans doute pas prêté une attention suffisante au revirement historique de la Turquie. Depuis que ce pays, allié principal d’Israël dans la région, est gouverné par les islamistes de l’AKP, il est passé de la brouille à l’hostilité. En témoigne le fait que le Marmara, qui a fait l’objet de l’assaut sanglant, était principalement aux mains d’une organisation turque proche du Hamas.

Sources Challenges

Posté par Adriana Evangelizt

 

 

Publié dans Turquie-FLOTTILLE

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