Israël menace le Liban
Une lourde menace pèse donc sur le Liban mais là, rien d'étonnant car s'ils ont fait déguerpir la Syrie c'est pour mieux investir le terrain à leur tour. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent...
Israël menace le Liban : « Nous avons le bras long »
Moins de vingt-quatre heures après les tirs de Katioucha sur la localité de Kyriat Shmona, dans le nord de la Galilée, Israël a menacé le Liban de représailles au moment où la majorité parlementaire accusait la Syrie d’avoir commandité cette attaque, à travers ses instruments dans le pays. Si le Hezbollah et les groupuscules palestiniens s’étaient empressés de nier toute implication dans ces tirs, le groupe terroriste d’el-Qaëda en Irak les a revendiqués hier, assumant ainsi, pour la première fois, la responsabilité d’une opération militaire qui se déroule en territoire libanais. Cette revendication a été cependant accueillie avec circonspection par le Liban ainsi que par les États-Unis.
Au niveau israélien, le ministre de la Défense, Shaul Mofaz, a menacé hier les autorités libanaises d’une opération militaire d’envergure si elles n’étendent pas leur autorité sur la partie sud du pays. Dans le même temps, le commandant de la région nord d’Israël, le général Udi Adam, affirmait que Tel-Aviv ripostera « en temps voulu et de manière calculée » aux tirs de roquettes. « L’armée israélienne a le bras long. Elle peut tout atteindre. Si le gouvernement libanais ne prend pas les mesures qui s’imposent à l’encontre de ceux qui ont pilonné le nord d’Israël, nous le ferons à sa place. Je considère le Liban comme un pays qui parraine des organisations terroristes », a-t-il ajouté dans une déclaration à la radio israélienne. « J’espère que notre message sera compris. Nous n’accepterons pas que les tirs de Katioucha reprennent contre nos localités », a-t-il encore dit, au moment où le président de la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité à la Knesset invitait le gouvernement israélien à imposer un blocus maritime de Beyrouth et à bombarder des installations vitales libanaises.
Si l’État hébreu a fait assumer directement au Liban la responsabilité de ces attaques, il n’en demeure pas moins qu’il a mis également en cause la Syrie et ses alliés dans le pays. Le chef des renseignements militaires israéliens, le général Aaron Zeevi Farkash, a ainsi accusé la Russie d’avoir livré à la Syrie des roquettes qui sont parvenues au Hezbollah. « La Russie a vendu ces roquettes à la Syrie après avoir promis qu’elles ne parviendraient pas au Hezbollah, mais ce dernier utilise bel et bien ces armes contre nous », a-t-il affirmé, dans une interview publiée par le Yédiot Aharonot.
Il a révélé que lors d’un accrochage le 21 novembre dans le secteur controversé des fermes de Chebaa à la frontière israélo-libanaise, le Hezbollah a utilisé « des roquettes RPG-29 très dangereuses que la Russie a vendues ces dernières années à la Syrie ». « C’est la raison pour laquelle Israël s’était opposé (en avril) si vivement à la vente à la Syrie de missiles antiaériens SA-18 russes », a-t-il ajouté.
Mais au moment où Israël pointait un doigt accusateur en direction du Hezbollah et de la Syrie, le groupe terroriste d’el-Qaëda a créé la surprise en revendiquant sur Internet les tirs de roquettes contre Israël depuis le Liban « Un groupe de lions de l’Organisation d’el-Qaëda en Mésopotamie a lancé (...), après une période de planification et d’observation, une nouvelle conquête contre l’État hébreu (...) en tirant dix roquettes depuis la terre des musulmans au Liban contre des objectifs ciblés dans le nord de l’État juif », lit-on dans un communiqué mis sur un site Internet islamiste.
Le texte, dont l’authenticité ne peut être établie, ajoute que « les frères ont mené l’opération comme prévu et se sont retirés ».
« Cette louable conquête est intervenue en application par les moujahidine du serment du combattant, cheikh Oussama Ben Laden, émir du réseau el-Qaëda, que Dieu le préserve », ajoute le texte, en référence aux déclarations répétées de Ben Laden de ne pas laisser les Israéliens jouir de la sécurité tant que les musulmans n’en jouissent pas.
« Le pire est à venir », conclut le communiqué, signé du porte-parole du groupe, Abou Mayssara al-Iraki.
Le Premier ministre, Fouad Siniora, ainsi que le Hezbollah se sont abstenus de commenter ce communiqué. Dans l’entourage de M. Siniora (qui s’était engagé mercredi, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, d’ouvrir une enquête « pour découvrir les auteurs des tirs, les poursuivre et œuvrer pour empêcher la répétition de tels actes »), on indique cependant que le gouvernement, tout en s’étonnant de cette revendication, la première contre Israël de ce groupe terroriste, entend l’examiner sérieusement dans le cadre de l’enquête ouverte sur les auteurs des tirs.
Les États-Unis se sont également abstenus de confirmer la présence d’el-Qaëda au Liban mais ils ont estimé que le Hezbollah est, « au minimum, complice » des tirs de roquettes contre Israël. « Nous n’avons aucune information pour corroborer les affirmations d’el-Qaëda qui se dit responsable de ces attaques », a déclaré un porte-parole du département d’État, Adam Ereli.
« Ce que nous savons, c’est que ces attaques venaient du Liban-Sud et que ceux qui contrôlent le Liban-Sud sont des groupes terroristes », a déclaré le porte-parole, citant le Hezbollah et les mouvements armés palestiniens, qui disposent d’un fort soutien dans les camps de réfugiés au Liban. « Qu’ils aient été impliqués directement ou indirectement, cela n’aurait pas pu se produire sans leur implication tactique, au minimum. Et c’est déjà trop », a ajouté M. Ereli.
Les États-Unis « soulignent également la nécessité pour la Syrie et l’Iran de cesser de fournir des armes, d’entraîner et de soutenir les groupes terroristes au Liban-Sud », a-t-il poursuivi.
Ces événements ne font que « souligner la nécessité » de démanteler les mouvements armés libanais et d’étendre l’autorité du gouvernement libanais sur l’ensemble du territoire national, comme le prévoit la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU, a conclu M. Ereli.
C’est ce que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a également prôné, en affirmant que le ministère de l’Intérieur « sait parfaitement qui a lancé les roquettes ». Selon M. Geagea, les tirs de roquettes ont causé davantage du tort au Liban qu’à Israël puisqu’ils ont, entre autres, « montré que l’État libanais est absent et qu’il n’a aucun contrôle sur son territoire ou sur ce qui s’y passe ».
Sources : LORIENT LE JOUR
Posté par Adriana Evangelizt