Netanyahou fait planer la peur

Publié le par Adriana Evangelizt

Et l'autre fada continue à raconter n'importe quoi. Il peut toujours parler, il n'aura pas le trône.

«Fort face au Hamas», slogan unique du Likoud de Netanyahou
 
par Serge Dumont

Rival de toujours d'Ariel Sharon, l'ancien premier ministre «Bibi» Netanyahou entend jouer de la peur des islamistes pour faire remonter son parti dans les sondages.

«Fort face au Hamas.» C'est avec ce seul slogan que le Likoud - l'ancien parti d'Ariel Sharon désormais présidé par Benyamin Netanyahou - fait campagne pour les élections législatives du 28 mars prochain. Avant la victoire des islamistes aux élections palestiniennes du 25 janvier, les sondages n'accordaient pas plus de quinze élus à la formation nationaliste israélienne. Mais la victoire inattendue du Hamas et la désignation d'Ismaïl Haniyeh (son chef de file dans la bande de Gaza) à la fonction de premier ministre de l'Autorité palestinienne (AP) ont brouillé les cartes.

Kadima, la formation de centre droit dirigée par le premier ministre Ehoud Olmert commence à perdre des plumes. Quant au Likoud, les sondages constatent un frémissement de l'opinion en sa faveur. Pour l'heure, ils lui accordent en tout cas «dix-sept sièges au moins».

Du pain bénit pour Netanyahou qui mise sur la peur des Israéliens de la rue pour effectuer une percée dans les dernières semaines de la campagne. Surnommé «Bibi le tchatcheur», l'ex-premier ministre fait en tout cas feu de tout bois. «Le Hamas n'est pas une organisation palestinienne locale mais la filiale d'un mouvement djihadiste mondial financé par l'Iran et par le Hezbollah», déclarait-il mardi devant quelques correspondants de la presse étrangère invités à Jérusalem. «Les activités sociales dont on vous rebat les oreilles ne sont qu'une couverture. La vraie vocation du Hamas, c'est le terrorisme.»

Aucun compromis

Selon lui, le Likoud «ne permettra aucun compromis avec ces gens-là» s'il devait participer à un nouveau gouvernement au lendemain des élections du 28 mars. «Au contraire, nous mettrons tout en œuvre pour les contenir et pour empêcher la création d'un Etat islamique radical qui s'étendrait des frontières de l'Irak jusqu'aux faubourgs de Tel-Aviv», proclame-t-il. «Car même si le Hamas tient pour le moment un discours modéré pour plaire à l'Europe, il n'a qu'un seul objectif final: la disparition d'Israël.»

Concrètement, le leader du Likoud propose donc de «résister au djihadisme», en déplaçant le mur de séparation vers l'intérieur de la Cisjordanie «afin de mettre notre aéroport international Ben Gourion ainsi que l'une de nos principales autoroutes hors de portée des roquettes Kassam et des tireurs du Hamas». Dans la foulée, il propose également la création de «zones de sécurité fortifiées en Cisjordanie pour empêcher l'infiltration de terroristes formés en Iran». A en croire l'ex-premier ministre, ces no man's land préalablement vidés de leur population palestinienne «seront établis dans le «désert de Judée» (ndlr: dans la région de Jéricho, en Cisjordanie) ainsi que tout le long de la vallée du Jourdain où les implantations juives seront maintenues». «L'histoire nous apprend que lorsque quelqu'un dit qu'il veut détruire les juifs, il faut le prendre au sérieux», poursuit Netanyahou. «C'est pour cela que je crois chaque mot de ce qui disent le Hamas et les Iraniens en la matière. C'est également pour cela que j'anticipe le danger. Je sais que les Occidentaux ne comprennent pas ce comportement mais pourtant c'est ce qu'il faut faire.» C'est au nom de cette «prudence» que Netanyahou affirme s'opposer à la création d'un Etat palestinien indépendant qui serait selon lui un «Etat Hamas dans lequel les milices feraient la loi».

Comptes à régler

Fier d'avoir tenté de faire liquider le leader de la branche politique du Hamas Khaled Meshal en 1998 (l'opération lancée par le Mossad à Aman avait pitoyablement échoué), Netanyahou affirme à ce propos que «tous les comptes n'ont pas été réglés». Il se déclare d'ailleurs prêt à employer les moyens militaires contre l'Autorité palestinienne puisque «le terrorisme ne se combat pas seulement avec des mots». «Lorsque j'étais premier ministre, j'ai menacé Yasser Arafat de démanteler l'AP et de le renvoyer en Tunisie (ndlr: où il avait passé plusieurs années en exil) si les attentats se poursuivaient. Je lui ai coupé les fonds et la leçon a rapidement été comprise. C'est cette méthode qu'il faut continuer à appliquer avec Mahmoud Abbas et avec le Hamas.»

Sources : LE TEMPS

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Netanyahou

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