Ehoud Olmert, le visage hideux de la corruption

Publié le par Adriana Evangelizt

Comme si Olmert était le seul corrompu en Israël. Il n'y a que de ça là-bas dans la politique et pas que... ce sont les champions du monde de la corruption et tout le monde le sait.



Ehoud Olmert, le visage hideux de la corruption


Yigal Sarna
Yediot Aharonot


Le témoignage, mardi 27 mai, de l'homme d'affaires israélo-américain Morris Talansky affirmant avoir remis des milliers de dollars au Premier ministre a provoqué une vive émotion dans le pays. Le commentaire acerbe du quotidien Yediot Aharonot.

Le vieux Talansky peut maintenant envisager sereinement le jour où il paraîtra devant son Créateur parce que lorsqu'il sera là-haut, entouré des anges, il pourra raconter ce qu'il a dit à la Cour et entrer au paradis. Si Talansky a accompli une bonne action dans sa vie, déjà bien remplie d'entreprises charitables et commerciales, d'aumônes et d'enveloppes pleines de billets, c'est bien sa déposition devant les juges relatant son amitié monétaire avec Ehoud Olmert. En faisant cela, Talansky s'est acheté une place au paradis plus sûrement qu'avec n'importe quel don parce qu'il a aidé à nettoyer le pays de cette chose qui fait pourrir les Etats, accélère leur décomposition et s'avère plus mortelle encore que les agissements d'un espion nucléaire : les politiciens corrompus.

En comparaissant devant la Cour et en s'asseyant dans la salle d'interrogatoire, Talansky a soulevé un lourd couvercle. Et lorsque nous avons regardé ce qu'il y avait dessous, nous avons été pris de la même envie de vomir que lorsqu'on soulève une vieille bouche d'égout et que l'on découvre un monde grouillant d'insectes, de rats et de toutes ces choses cachées juste sous nos pieds : on sait que ça existe, mais ce n'est pas la même chose que le voir de nos propres yeux. J'écris ces mots avec colère, pris par une furieuse envie de flanquer hors du pays que mon père a construit cet homme influent et dont la cupidité, la perversité, l'arrogance et l'insensibilité allait nous conduire au bord du désastre.

Pendant toutes ces années, il a agi à sa guise, au point de perdre tout sens des limites et de jeter toute prudence aux orties. Il a escroqué la patrie, enflammé les esprits à Jérusalem et déchaîné la colère contre nous. Il a autorisé des chantiers sur des montagnes inhabitées et la construction de tours qui ont détruit des paysages millénaires. Et il a vécu comme un roi, même dans les temps les plus durs.
Une fois nommé Premier ministre, il a confié avec la même arrogance suicidaire les portefeuilles de la Défense et des Finances aux candidats les moins aptes à s'en charger : Peretz et Hirchson. Ce seul péché aurait dû suffire à le démettre de ses fonctions.

"Qui suis-je ? Tony Soprano ?" [héros d'une série télévisée, Tony Soprano, parrain tourmenté de la mafia du New Jersey, a du mal à concilier les intérêts de sa famille et ceux de son clan professionnel. Les séances avec son psychanalyste sont au coeur de la série], a demandé récemment Ehoud Olmert qui tentait ainsi de surfer sur la vague de sympathie dont bénéficie ce personnage de série télé, tout comme il essaie aussi de se faire porter par les vagues de sympathie suscitées par son cancer de la prostate, les pourparlers de paix avec la Syrie, ou encore le retour des otages enlevés durant son mandat marqué par l'échec.

C'est un habitué des rumeurs, des mensonges et des fausses promesses. Et bientôt, il va se montrer avec sa cour d'avocats prétentieux, mal rasé et coiffé d'une kippa noire, et demander la considération de la Cour parce qu'il est devenu religieux. Olmert n'a pas le charme fatal de Tony et ressemble davantage à son parent, le vieil homme malin qui échappe toujours à l'arrestation. Comme pour Tony, un vague nuage de soupçons a toujours plané sur Ehoud. Parfois, il arrivait que quelqu'un dans la foule crie quelque chose : on le faisait taire immédiatement et sortir de la salle. Ainsi, un jour, un jeune kibboutznik à l'air étrange a lancé au beau milieu d'un meeting : " Vous êtes un voleur !" avant d'être jeté dehors. C'est Ze'v Boim [ministre de la Construction et du Logement, un proche d'Olmert], qui accompagnait Olmert, qui m'a parlé de ce type. "Il a raison, non ?", lui ai-je dit. Boim a couru se plaindre à Olmert et Olmert à mon directeur, qui l'a éconduit.

Il a toujours eu l'habitude du secret et de la dissimulation, et cela lui a réussi pendant de nombreuses années. Si sa cupidité ne l'avait pas emporté sur la prudence, et s'il ne s'était pas retrouvé dans le fauteuil de Premier ministre, il aurait laissé après sa mort le souvenir d'un homme bon, et légué toute sa fortune et ses appartements à ses enfants. Mais il a voulu être roi.

Sources
Courrier International

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Ehud Omert

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