Danse du ventre de la France pour l'Union Pour la Méditerranée
Danse du ventre de la France pour l'Union Pour la Méditerranée
Cette "Union Pour la Méditerranée" ce week-end, objectif prioritaire de Nicolas Sarkozy, rassemblera un certain nombre de gouvernements du Moyen-Orient, une danse de séduction largement rectifiée par l'Allemagne.
Comme elle l'avait souhaitée et exprimée, la France va se transformer ce week-end en carrefour diplomatique de l'Europe et du Proche-Orient, avec une série de rencontres controversées samedi entre des dirigeants du Moyen Orient et Nicolas Sarkozy, pour le lancement le 13 juillet de "l'Union pour la Méditerranée".
Les relations diplomatiques avaient été gelées après l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri : le retour en grâce du Président syrien Bachar el-Assad doit consacrer la normalisation des relations entre Paris et Damas. Et ce malgré les protestations d'opposants au régime et de défenseurs des droits de l'Homme, et après sa mise en quarantaine par les autres puissances occidentales : les multiples atteintes syriennes à l'indépendance concrète du Liban ne sont pas aujourd'hui la preuve que ce régime manifeste une intention démocratique perceptible.
Les risques de faux-pas
En déclarant que "on ne peut pas travailler qu'avec des démocrates" et qu'il faut "encourager" ceux qui peuvent contribuer à la paix, Paris persiste donc dans une volonté de "dialogue". Une position qui l'avait déjà conduit à inviter le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour un séjour qui s'était traduit par l'annonce de plusieurs millions d'euros de contrats militaires et civils qui tardent pourtant à se concrétiser aujourd'hui.
Reconnaissant, Khadafi a fait savoir à Nicolas Sarkozy qu'il ne tenait pas à cette idée d'Union pour la Méditerranée en raison de la présence d'Israël dans cette alliance. Et en soulignant que cette Union n'était qu'une machination destinée à replacer les Arabes sous la coupe des Européens.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert fait partie des invités, mais devrait certainement garder une bonne distance avec ces dirigeants qui n'ont pas l'habitude de courir après une poignée de main avec Israël. Seul habitué de l'exercice : le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, même si les Palestiniens menacent de suspendre les pourparlers de paix avec l'Etat hébreu en raison de la poursuite de la colonisation.
Ce sommet, coprésidé par M. Sarkozy et le président égyptien Hosni Moubarak, se tiendra sous haute surveillance policière au Grand Palais et ne durera que trois heures dimanche après-midi.
Il donnera naissance à une Union d'au moins 43 membres regroupant quelque 765 millions de personnes: les 27 de l'UE, dix pays du sud -Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie et Turquie- et l'Autorité palestinienne, ainsi que l'Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco.
La naissance de l'UPM, projet phare de M. Sarkozy, a été laborieuse et de nombreux doutes persistent sur son avenir.
La chancelière allemande Angela Merkel a refusé tout net le projet initial du président français, limité aux seuls pays du pourtour méditerranéen. Elle a obtenu que l'UPM intègre les 27 de l'UE et se place dans la continuité du "processus de Barcelone" enclenché en 1995.
De fait, la "partie politique" de la déclaration de l'UPM qui sera adoptée dimanche devrait être "la moins politique possible", notamment sur le processus de paix au Proche Orient, a reconnu un diplomate européen.
Sources Eitb 24
Posté par Adriana Evangelizt
Une Union Pour la Méditérannée largement "re-chorégraphiée" par Angela Merkel.