Le point presse du Gouvernement
Alors voilà le "point presse" du gouvernement aujourd'hui, au sujet de l'incursion israélienne à Gaza. Vous allez voir, le journaliste pose les questions (en gras) et le porte-parole répond sans répondre. C'est un peu comme si un de mes amis arrivait chez moi pour me demander "pourquoi tu n'es pas venue au rendez-vous ?" Et que je répondais en disant "Tu sais qu'Alfonsine m'a appelée ?" Pour noyer le poisson dans l'eau, y'a toujours moyen. Et bien en ce qui concerne la Palestine et Israël, c'est la même chose. Notre gouvernement a une position de cigogne. A vous de voir ce que cela signifie.
5 - PROCHE-ORIENT
Nous déplorons l'incursion terrestre israélienne à Gaza, territoire sous contrôle de l'Autorité palestinienne.
Nous appelons l'Autorité palestinienne à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les tirs de roquettes en direction du territoire israélien.
Nous appelons les deux parties à l'arrêt de toutes les violences et au retour au calme et à la retenue.
(Israël a invoqué le droit d'intervenir de façon préventive.
Quelle est l'interprétation de la France de cette justification d'intervention à Gaza de façon si violente ?)
Nous constatons d'abord que cette incursion israélienne était la première opération terrestre depuis le retrait israélien de Gaza l'an dernier.
Comme nous le disons dans la déclaration que je viens de faire, Gaza est un territoire sous contrôle de l'Autorité palestinienne. Nous déplorons donc cette opération terrestre israélienne. Je ne vais pas entrer dans un débat sur le point de savoir ce qui a motivé cette opération. Ce qui est important, et nous le disons également, c'est bien sûr que l'Autorité palestinienne prenne toutes les mesures pour éviter qu'il y ait des tirs de roquettes depuis Gaza en direction des territoires israéliens et que, de part et d'autre, on fasse preuve de retenue.
(Un ministre israélien a annoncé qu'il demandait à trois députés du Hamas et à un ministre, le ministre de Jérusalem, de démissionner du Parlement et du gouvernement sous la menace de les expulser et de les empêcher de séjourner à Jérusalem. Avez-vous une réaction ?)
Nous avons vu cette annonce et nous attendons de voir quelle suite lui sera réservée. Du côté français, nous sommes très attachés au respect des textes régissant le statut de Jérusalem et nous sommes également particulièrement soucieux de la protection des droits civiques des résidents arabes de Jérusalem. Nous demeurons opposés à toute mesure qui préjuge du statut final de la ville qui devra résulter d'une négociation entre les parties. Voilà ce que je peux vous dire pour l'instant sachant que ce n'est qu'une intention qui a été exprimée et nous allons voir si cette intention se confirme.
(Les Israéliens ont donné 30 jours pour régler la situation, c'est-à-dire qu'au bout de 30 jours les Palestiniens seront expulsés ou devront démissionner.)
Encore une fois, il faut voir ce qui sera décidé du côté israélien mais je crois que ce que je viens de dire est parfaitement clair :
nous sommes attachés aux textes qui régissent le statut de Jérusalem et aux droits civiques des résidents arabes de Jérusalem et nous sommes opposés à toute décision qui préjuge du statut final de la ville. C'est à partir de ces critères que nous allons apprécier les actions qui pourraient être décidées du côté israélien.
(A Bruxelles, rien n'a été décidé concernant l'aide aux Palestiniens ?)
Le Conseil aura lieu en juin. Il a été convenu la dernière fois que la Commission devait faire des propositions. Elle est en train d'y travailler.
Elle le fait en liaison avec d'autres organismes ou organisations, notamment la Banque Mondiale puisque l'une des idées est que le fonds fiduciaire soit adossé à la Banque Mondiale. Nous attendons ces propositions de la Commission. Il y a des réunions techniques qui ont lieu. Ce que nous souhaitons est que cela aille assez vite car il y a urgence à mettre en place ce mécanisme.
(Autrement dit, jusqu'à maintenant, toutes les aides européennes restent bloquées ?)
Nous avons déjà eu l'occasion de parler de cela. Tout n'est pas bloqué, car il y a beaucoup de choses qui avaient été engagées en réalité juste avant la suspension. Il ne faut donc pas avoir une vision trop noire des choses. Il y a une grande partie de l'aide qui avait déjà été engagée. Ce qui est suspendu pour l'instant, c'est une centaine de millions d'euros. Encore une fois, il ne faut pas vivre dans l'idée qu'aucune aide n'a été déboursée en 2006, ce serait faux.
(Malgré cela, on parle depuis des semaines de ce fonds, on parle depuis des semaines d'une solution. On en a discuté. On peut déployer des moyens d'urgence pour l'Indonésie, qui sont bien mérités évidemment, mais pour une situation comme Gaza, il n'y a pas moyen de déployer des moyens d'urgence en attendant que la Commission décide d'un côté ou de l'autre ?)
Nous sommes bien conscients de l'urgence de la situation. Il y a eu d'ailleurs un rapport de la Banque Mondiale tout dernièrement, au début du mois de mai, qui décrivait la situation et qui montrait que les choses étaient effectivement très préoccupantes dans différents domaines, en matière de santé, d'éducation, donc nous sommes bien convaincus de la nécessité de faire quelque chose. Encore une fois, l'Union européenne avait déjà déboursé un certain nombre de crédits avant la suspension. Les aides humanitaires ne sont pas concernées par cette suspension. Par ailleurs, nous faisons également pression sur les uns et sur les autres pour que ces aspects humanitaires soient pris en compte. Lorsque le ministre est allé en Israël par exemple, il a plaidé auprès du gouvernement israélien pour que les fonds qui étaient gelés puissent être déboursés. Vous avez vu que les Israéliens ont décidé de dégeler une partie de ces fonds. Mais nous sommes bien d'accord sur le fait qu'il y a urg!
ence à mettre en place ce mécanisme. C'est la France qui l'a proposé. L'Union européenne doit faire des propositions plus précises maintenant et il faut que cela se mette en place assez vite.