100 000 bombes n'ont pas encore explosé au Liban
100 000 bombes n'ont pas encore explosé au Liban
Les Libanais les appellent "bombes à fragmentation", alors qu'il s'agit de "bombes à sous-munitions". Depuis l'arrêt des hostilités, le 14 août, entre Israël et le Hezbollah, treize personnes ont été tuées et 52 autres blessées au Liban par l'explosion de ces engins.
Comme l'a expliqué, vendredi 1er septembre au Monde, Nadim Houri, représentant de l'organisation Human Rights Watch (HRW) au Liban, il s'agit d'obus qui contiennent, dans la majorité des cas, 88 petites bombes, mais dans d'autres, 644 engins explosifs. Leur utilisation est interdite dans des zones peuplées car le rayon des dégâts provoqués par leur explosion est très large, ajoute M. Houri.
En 1982, 1993 et 1996, l'armée israélienne a tiré des bombes à sous-munitions sur le Liban. Elles sont fabriquées par l'Etat juif, ou importées des Etats-Unis. Leur taux d'échec, c'est-à-dire de non-explosion immédiate, est très élevé, ce qui en fait des sortes de bombes à retardement. Au Liban, de 14 % à 20 % de celles que l'armée israélienne a lancées durant la "guerre de juillet" ont "échoué".
CHAMPS DE MINES
Avec l'arrêt des hostilités et le retour des habitants dans leurs foyers, les villages et les terrains de culture sont de véritables champs de mines. Dès le début de la guerre, le 12 juillet, les enquêteurs d'HRW ont été les premiers à signaler ces engins dans l'arsenal d'une unité militaire israélienne à la frontière avec le Liban.
Les démineurs des Nations unies ont demandé à l'Etat juif de leur fournir les plans des zones sur lesquelles ces bombes ont été tirées. Mais les plans procurés sont imprécis. Ils indiquent des zones "qui pourraient receler des munitions non explosées", sans dire si elles incluent des bombes à sous-munitions, rapporte Amnesty International. Israël a dit qu'il pourrait y avoir d'autres zones touchées, mais sans fournir de plans. Les démineurs de l'ONU ont déjà identifié 400 régions ciblées par les bombardements recelant 100 000 engins non explosés.
Amnesty a constaté au Liban sud la densité de ces bombes retrouvées parfois à l'intérieur des habitations. Elle cite les cas de deux blessés graves : le petit Abbas Youssef Chibli (6 ans) blessé à l'abdomen dans le village de Blida, après avoir ramassé ce qu'il a pris pour "une bouteille de parfum" et l'étudiant Hussein Qadouh (19 ans) blessé dans la localité de Soultaniyé, tapissée de bombes à sous-munitions. HRW et Amnesty ont séparément demandé à l'ONU la formation d'une commission d'enquête internationale sur les possibles violations du droit humanitaire et des conventions de Genève par Israël et le Hezbollah.
Sorces : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt