Israël secoué par les affaires et les scandales
Israël secoué par les "affaires" et les scandales
Israël est secoué par une série d'"affaires" impliquant les plus hauts personnages de l'Etat, à commencer par le président Moshé Katzav et le Premier ministre Ehud Olmert, soupçonnés respectivement de viol et de corruption.
Jour après jour, les dessous du scandale Katzav s'étalent à la Une de la presse locale. Au terme d'une enquête de trois mois, la police a recommandé mi-octobre de poursuivre le chef de l'Etat pour viol et harcèlement sexuel à l'encontre de deux de ses employées, actes indécents, écoutes illicites, obstruction à la justice et prévarication.
Il encourt de 3 à 16 ans de prison. Mais, contrairement à un avis du procureur général de l'Etat, Menahem Mazouz, il refuse de se démettre de ses fonctions tant que ce dernier n'a pas prononcé son inculpation. Se disant "victime d'une basse campagne de calomnies" et d'un "lynchage médiatique", il s'accroche à son poste. Selon Moshé Negbi, un expert juridique, "en épuisant la procédure, M. Katzav peut rester en fonctions pratiquement jusqu'à la fin de son mandat en juillet 2007, et éclabousser ainsi la présidence, symbole de l'Etat et de la souveraineté".
Entretemps, M. Olmert, risque à son tour d'avoir maille à partir avec la justice. Au fil des ans, il s'est taillé une lourde réputation d'"affairiste" et s'est empêtré dans des affaires de contrats immobiliers douteux et de financement illicite de campagne électorale. Il a jusqu'ici habilement réussi à tirer son épingle du jeu, aucune charge n'ayant jamais pu être retenue contre lui, mais le quotidien Haaretz le qualifie de "suspect en série".
Il fait actuellement l'objet d'une "enquête préliminaire" ordonnée par M. Mazouz sur un délit d'initié relatif à la privatisation d'une banque, l'an dernier, alors qu'il était ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006). Le journal à grand tirage Yédiot Aharonot parlait lundi de pots de vin de 100 à 250 millions de dollars escomptés par M. Olmert à cette occasion. A la même époque, il aurait procédé à des nominations politiques abusives, et le contrôleur de l'Etat d'Israël, Micha Lindenstrauss, a recommandé l'ouverture d'une enquête criminelle à ce sujet.
Le dernier scandale en date en Israël, concerne le conseiller en chef de M. Lindenstrauss pour la lutte anti-corruption, M. Yaacov Borovsky, un ex-commandant de police. Selon les révélations des médias, ce dernier aurait proposé il y a deux ans d'enterrer les enquêtes sur des affaires de corruption concernant l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, en échange de sa nomination à la tête des forces de l'ordre israéliennes.
Un proche de M. Olmert, Tsahi Habegbi, le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, est pour sa part poursuivi pour prévarication, corruption, fraude, abus de confiance, et nominations politiques abusives alors qu'il dirigeait l'Environnement (1999-2003). Un autre proche collaborateur du chef de gouvernement, Haïm Ramon, accusé d'avoir "essayé d'embrasser de manière agressive" une jeune employée du gouvernement, a renoncé à son portefeuille de la Justice,
L'historien Tom Seguev estime cependant que cette valse d'affaires est purement fortuite. "Loin de refléter un émiettement des valeurs morales en Israël, elle montre au contraire une très bonne santé démocratique, personne n'étant au-dessus de la loi", explique-t-il. Mais, il met en garde contre la multiplication des enquêtes de police, estimant qu'"elle peut susciter une défiance de l'opinion pour les institutions de l'Etat, au moment où la classe politique et l'armée sont dans le collimateur pour leur conduite de la guerre au Liban" cet été contre le Hezbollah.
Sources : AFP
Posté par Adriana Evangelizt