Point de presse du gouvernement sur la colonisation israélienne

Publié le par Adriana Evangelizt

Israël-Territoires Palestiniens :

Intensification des constructions dans certaines colonies


Intégralité des réponses du porte-parole au point de presse du 16 janvier 2007 :

Le gouvernement israélien a récemment annoncé une intensification des efforts de construction dans certaines colonies situées en Cisjordanie et à proximité de Jérusalem.

Conformément à la position constante de la France, nous considérons que cette démarche, qui est contraire au droit international et aux engagements pris par Israël au titre de la Feuille de route, constitue l'un des principaux facteurs de blocage du Processus de paix et complique les perspectives d'un règlement final.

Cette décision envoie un signal particulièrement négatif concernant la volonté de dialogue et de rétablissement de la confiance entre les parties telle qu'elle avait été exprimée lors de la rencontre importante, le 23 décembre dernier, entre le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne.

(Qu'en est-il du projet de tramway impliquant des sociétés françaises ?)

Notre déclaration fait référence à des appels d'offres qui ont été lancés récemment du côté israélien, d'une part pour la construction de nouveaux logements à Maale Adoumim et, d'autre part, pour la construction de 1000 unités de logements dans la colonie de Har Homa qui est située en face de Bethléem. C'est à cela que réagit notre déclaration.

S'agissant du projet de tramway, nous avons déjà eu l'occasion d'en parler ici. Nous considérons que cela ne remet nullement en cause la position française sur ces questions, qui est parfaitement connue. L'action de sociétés françaises dans le cadre de contrats de ce type ne marque évidemment en aucune façon un changement de position des autorités françaises.

Cela dit, je ne sais pas précisément où nous en sommes. J'avoue ne pas avoir entendu parler de ce dossier depuis un certain temps maintenant et je ne sais pas où en est une éventuelle implication de sociétés françaises dans ce projet.

Mais je voudrais redire ici très nettement et très fermement ce que nous avons dit aux Palestiniens : cela ne remet nullement en cause la position officielle qui est la nôtre.

(Une des parties peut-elle intenter un procès contre ces sociétés françaises qui violent le droit international ?)

Je ne veux pas me prononcer là-dessus. Je peux me prononcer pour ce qui est de la position des autorités françaises, qui n'a pas évolué.

(Lorsqu'il y a eu l'embargo contre l'Irak, les tribunaux français se sont occupés de plusieurs sociétés qui violaient cet embargo en traitant avec l'Irak. Pourquoi n'est-ce pas la même chose dans ce cas ? Lorsque Alstom, par exemple, signe des contrats contraires à la loi internationale et à la position de la France, les tribunaux français ne sont-ils pas censés réagir comme ce fut le cas pour l'Irak ?)

C'est un problème juridique, j'avoue que je ne peux pas me prononcer. Dans le cas de l'Irak, vous faites référence à la résolution ''pétrole contre nourriture'' et au fait qu'un certain nombre de constatations avaient été faites par les Nations unies et transmises ensuite aux autorités judiciaires nationales, ce qui a conduit, dans certains cas, à engager des poursuites. Je ne sais pas si, dans le cas que vous mentionnez, quelque chose de similaire existe.

(J'aimerais revenir à votre déclaration initiale qui semble assez ferme sur cette question des colonies. Etant donné qu'Israël continue la construction du mur de séparation qui semble tracer une frontière avec l'Etat palestinien, qui ne correspond pas du tout aux critères du Quartet, ni au souhait de la France de laisser cette frontière être négociée, ne pensez-vous pas que maintenant l'Etat palestinien est de plus en plus mis devant le fait accompli face à une frontière israélo-palestinienne tracée unilatéralement par Israël et que cette décision d'étendre et de construire de nouvelles colonies fait partie de cette stratégie israélienne ?)

Nous considérons que la colonisation et l'extension des colonies constituent en effet des actes unilatéraux de la part d'Israël. Comme nous le disons dans notre déclaration, cela complique les perspectives d'un règlement final qui devra être un règlement négocié. Tous ces actes unilatéraux de la part d'Israël ne font que compliquer la recherche d'un règlement final. C'est contraire au droit international et contraire aux engagements qu'Israël a pris au titre de la Feuille de route.

(Il y a une option qui a été évoquée en Israël et dans les Territoires palestiniens, consistant à remettre sur la table une vieille idée qui concernerait la mise en place d'un Etat palestinien provisoire, quel est votre avis ?)

Notre perspective est claire, c'est la perspective de deux Etats co-existant côte à côte et en sécurité.

J'ai vu les propos de M. Abbas qui se prononce contre une solution temporaire. Je dirai que c'est davantage un problème lié à la négociation et à la dynamique de négociation.

Je le redis, ce qu'il faut, c'est que les deux parties acceptent de dialoguer, de négocier. Ensuite, pour l'enchaînement des différentes étapes, nous avons la Feuille de route qui nous donne un cadre et cela dépend aussi très largement de l'accord des deux parties. Je n'ai donc pas à me prononcer directement sur ce point, mais la perspective est claire, c'est la perspective de deux Etats vivant côte à côte et en sécurité.

(Je souhaiterais revenir un bref instant sur le point de presse d'hier et sur vos commentaires concernant la visite de Mme Rice dans les Territoires palestiniens. Les Etats-Unis se sont engagés à fournir une quantité importante d'argent, plusieurs dizaines de millions de dollars, pour la formation et l'armement du Fatah dans un contexte qui est tout de même très difficile, très conflictuel dans les Territoires. Estimez-vous que ce type d'action à l'heure actuelle est productif pour trouver un apaisement dans cette situation et aussi pour favoriser la réconciliation palestinienne que la France souhaite ?)

Sur la visite de Mme Rice, nous avons eu l'occasion de nous exprimer en relevant un certain nombre d'éléments positifs dans ce qui a été dit et en relevant notamment la volonté américaine de relancer le Processus de paix. Il y a cette perspective de réunion tripartite, nous verrons ce qu'elle donne, mais si cela s'inscrit dans le prolongement de la rencontre entre M. Olmert et M. Abbas du 23 décembre, c'est quelque chose qui peut évidemment être positif.

De même, nous continuons à demander une réunion rapide du Quartet. Je ne sais pas précisément à quelle date il va se réunir, mais nous souhaitons que le Quartet se réunisse vite maintenant.

Pour répondre plus précisément à votre question sur le financement des forces de sécurité palestiniennes, c'est un choix qui est fait par les Etats-Unis. Ce que je peux vous rappeler, c'est la position de l'Union européenne.

L'Union européenne a mis en place un mécanisme qui finance notamment un certain nombre de secteurs sociaux, des salaires dans le domaine de l'éducation et de la santé. C'est le choix qui a été fait par l'Union européenne et je ne veux pas me prononcer sur les choix faits par les Américains dans ce domaine.

Nous souhaitons que les Palestiniens puissent travailler ensemble et puissent mettre en place ce gouvernement que l'on attend maintenant depuis quelque temps, qui prenne en compte les principes du Quartet.

(La décision américaine de n'armer qu'un seul côté et de ne former qu'un seul côté alors qu'il existe des forces de sécurité des deux côtés créera sans doute un déséquilibre. Cela poussera l'autre partie à rechercher des financements pour son armement ailleurs, alors que les Occidentaux ont indiqué plusieurs fois qu'ils souhaitaient soustraire le Hamas aux influences extérieures. Ne craignez-vous vous pas que cela conduise à un conflit durable entre les Palestiniens ?)

Je comprends bien votre raisonnement. Je le redis, je ne veux pas émettre de jugement sur le choix qui est fait par les Etats-Unis en la matière. Ce n'est pas le choix qui est fait par l'Union européenne qui concentre son aide dans des domaines sociaux, éducatifs, en ayant le souci d'apporter une aide là où elle est nécessaire et en ayant également le souci de favoriser le développement des Territoires et une réconciliation entre les Palestiniens. Je comprends ce que vous dites et je comprends vos arguments, mais je n'ai pas d'autre commentaire à faire à ce sujet.

Sources
TV5

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LA COLONISATION

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