Le projet de loi américain ostracise la Palestine

Publié le par Adriana Evangelizt

Les Etats-Unis seraient donc en train de concocter un projet de loi où l'Autorité palestinienne se trouverait dans la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme. On se doute bien que tous les sionistes -qui sont bien peinards sur le sol américain- doivent certainement harceler Bush avec les lobbies qui n'existent pas, les évangéliques, l'Aipac et autres entités nocives pour la paix, pour qu'il vienne "au secours d'Israël", le pauvre Etat maltraité alors que c'est lui qui maltraite les autres depuis presque un siècle. Car tout a commencé bien avant 1947, ne l'oublions pas. Mais voilà, le Hamas victorieux aux élections ça ne passe pas. La seule organisation qui revendique son territoire, lutte contre l'occupation, la colonisation, la spolliation des terres, les exactions et le racisme se voit taxer de terroriste et l'Occident suit l'axe israélo-américain. Il est fort à craindre que tous les peuples du monde ne vont pas laisser faire. Soyez en sûrs. Et que si Bush et les dirigeants sionistes d'Israël ne calment pas le jeu, alors tout va vite dégénérer.  En tout cas, que les musulmans de tous pays n'associent pas les peuples occidentaux aux manoeuvres de nos dirigeants car nous ne sommes pas d'accord avec eux. Loin s'en faut. Et nous le prouverons. Ne mélangeons pas les torchons qu'ils sont et les serviettes que nous sommes...

Projet de loi américain mettant l'Autorité palestinienne dans la liste des Etats qui "soutiennent le terrorisme"
Dans le cadre de la position américaine hostile aux droits nationaux du peuple palestinien, appelant à punir ce peuple et combattre sa volonté populaire, des sources israéliennes ont affirmé que les Etats-Unis sont en cours de préparation d'un projet de loi décrétant que l'Autorité palestinienne est devenue le refuge des "terroristes".
Cette attitude américaine, si elle s'avère juste, dévoile exactement la signification de la démocratie en Occident : un masque derrière lequel se cachent toutes les haines, les ambitions impériales et la volonté d'écraser les peuples libres dans le monde.
L'événement palestinien : l'Occident et la démocratie combative
par Abdel Latif Muhanna
Ce furent des élections exceptionnelles jamais vues dans l'histoire. Elles se sont déroulées sous occupation, et furent pratiquées par une partie, pas plus que le tiers, du peuple qui continue à vivre jusqu'à présent une étape de libération nationale.. une étape de libération qui fut et qui continue à être, depuis qu'elle a commencé il y a près d'un siècle, la plus longue et la plus difficile, la plus complexe et la plus féroce, celle où il a fallu faire des sacrifices immenses, des luttes de libération des peuples sur cette planète...
 
Des élections ont eu lieu, et ceux qui les ont menées savaient à l'avance qu'elles se déroulaient dans le cadre d'Oslo qui en a fixé les règles et la dimension... Des élections ont eu lieu, le gagnant comme le perdant, ainsi que l'observateur, tous témoignent que leur déroulement fut presque parfait.
Avec tout cela, qu'ont donc fait les Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza pour que la terre tremble ainsi ? Lorsque nous disons la terre, nous voulons dire l'Occident qui ne voit sur terre que lui-même... Qu'ont fait donc les Palestiniens pour que la valeur du shekel chute d'un coup, et pour que ce désarroi silencieux saisisse la plupart des régimes de la nation ?
 
Tout ce qu'ont fait les Palestiniens, ces électeurs palestiniens, c'est qu'ils ont mis dans les urnes un seul "oui" et plusieurs "non" qui leur sont spécifiques, qui se sont transformés, à travers ces urnes, à des messages palestiniens au goût particulier, adressés à tous ceux que cela concerne, des messages qui disent en arabe clair, et utilement conçis, ce qui suit :
"Oui, à la résistance, comme moyen unique pour se libérer de l'occupation, malgré le prix des sacrifices, non à la soumission, par la méthode, la politique,  la logique, le comportement, la culture, l'action et la corruption... Non au destin américano-israélien, non à l'écrasement arabe officiel face à ses diktats".
 
Dans ces oui et ces nons, certains disent aussi :
"La lutte est ouverte, le mensonge de ce qui fut appelé "processus de paix" est tombé, et la tromperie sur  la possibilité de vivre avec cet ennemi a été dévoilée. Qui peut supprimer l'éternité du duel occupation et résistance ? Ainsi, à notre façon, nous les plus faibles, nous ripostons, en notre nom et au nom de la nation, à une agression qui innove tous les jours pour développer sa sauvagerie et sa barbarie en Palestine et en Iraq, et à tous ceux qui suivent ce même train... Ainsi est venue notre réponse à ceux qui nous menaçaient de famine si nous votons pour ceux qui résistent !"
 
Ce sont des élections qui se sont déroulées sous occupation, mais elles ont rappelé, à tous, aux occupants et au monde qui complote avec eux, et à ceux des proches qui regardent, derrière leurs grandes prisons, que la Palestine a été et continue à être l'essence du conflit, l'axe et le centre principal du projet occidental hostile à nos pays... Elle a été et sera la cause centrale de la nation arabe... la cause de ses causes qui résume tous ses problèmes, qui désigne toutes ses ambitions, elle est celle qui les unit ou autour de laquelle ils s'unissent.
 
Finalement, ces messages palestiniens ont dit, à tous : la démocratie dans nos pays arabes et notre monde islamique, et même en Amérique Latine, signifie encore plus de résistance et de refus de la domination américaine. C'est le passage de cette résistance et du refus, par le biais des urnes, de l'espace populaire à l'espace officiel, ni plus ni moins. Ce qui est arrivé dans cette partie de la Palestine, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, c'est un changement qui rend Bush anxieux, qui effraye l'Europe et épouvante les sionistes et qui pousse l'ensemble dont Kofi Anan, l'organisme international kidnappé au profit de la politique américaine, à lancer leurs conditions face à la démocratie.
"Jetez vos armes, et reconnaissez l'occupant, oubliez que nos règlements pacifiques que nous vous avons inventés sont égales à votre souffrance, sinon, votre démocratie équivaut pour nous à du terrorisme... Berloscuni l'italien l'a dit au nom de tous : c'est une démocratie dont les conséquences sont "très mauvaises" !!!
 
Les résultats de ces élections ont consolidé les îlots de la résistance arabe, qui avaient été encerclés en cette sinistre période arabe, en Palestine, au Liban, en Syrie, et en Iraq. Il semble qu'ils aient surpris tout le monde, en premier le Hamas victorieux. Les signes de cette surprise furent qu'il demanda la participation de l'adversaire, qui lui, semble satisfait de laisser le Hamas affronter seul cette épreuve, et celle des alliés qui ne pourront pas peser lourdement.
Il a demandé la participation de tous, afin qu'il ne soit pas seul au pouvoir ou la seule cible en ce tournant palestinien décisif, où deux impasses sont prévisibles : l'impasse du Hamas victorieux et celle du Fateh au pouvoir perdu, lors de ces élections.
Hamas s'est appuyé sur le peuple, et il a gagné, il a mis en avant la résistance pratiquée, les constantes affirmées et le refus de la corruption. Actuellement, après sa victoire due à ses positions, il va se trouver confronté aux boues accumulées lors du processus de règlement. Comment va-t-il composer entre d'une part, les principes et les constantes, qui considèrent toute la Palestine comme une terre musulmane qu'il ne faut pas brader, et d'autre part, la direction du navire de l'Autorité qui vogue dans les tumultes obscures de la mer d'Oslo ? Comment va-t-il raffermir ses constantes, qu'il a de nouveau confirmées après la victoire, face à ceux qui faisaient pression sur lui ?
 
Ceux qui avant lui ont dénoncé "le terrorisme" ont échoué. Que pourra-t-il faire face à ce qui lui est réclamé par un monde qui collabore, les Arabes impuissants et l'occupation qui détruit ? Hamas sait évidemment que sur sa victoire plane l'ombre écrasant d'Oslo, et que son passage au pouvoir n'est que dans le cadre d'une Autorité qui est sans autorité. De plus, la plupart de ses fonctions et des piliers de ses forces de sécurité sont du Fateh. Le règlement principal de cette Autorité, ou ce qui ressemble à la constitution, qu'il devra respecter, prône un système à mi-chemin entre le présidentiel et le parlementaire, soit comme le système français, qui accorde à Abu Mazen de vastes pouvoirs, dont l'un des plus importants étant la mainmise sur les appareils sécuritaires. Quant aux négociations et les accords signés avec les occupants, ils font partie des prérogatives d'un conseil indépendant, rattaché formellement à l'OLP qui, ce qui n'est pas un hasard, est en mort clinique depuis les accords d'Oslo.
 
Et de plus, Abu Mazen l'a affirmé, avant même la fin du dépouillement et l'annonce officielle des résultats, il est lui-même tenu par Oslo et son programme, puisqu'il a été élu sur cette base. Ce qui veut dire que nous sommes aujourd'hui entre deux délégations de pouvoir contradictoires : la première pour Abu Mazen et la seconde pour le Hamas ! Il est vrai que nous vivons une période maudite qui n'annonce pas que le meilleur restera.
Dans tous les cas, ni les Américains qui, même s'ils posent des conditions, agiront en fonction de la situation, ni les Israéliens, qui sont unanimes sur des désengagements liquidateurs, ni les Européens qui suivent en dernier ressort les Américains et font, comme d'habitude, leurs négoces avec les Israéliens, aucun de ceux-là n'accorderont à Hamas ce qu'ils n'ont pas accordé à Abu Mazen.
 
Qu'en est-il donc du perdant  ou ce qu'on appellé "le parti du pouvoir", dont les paris de sa direction ont conduit à la perte ?
Nous ne voulons pas parler de la base nationale militante d'un mouvement qui a une histoire de lutte authentique, qui a déclenché la révolution palestinienne contemporaine et l'a dirigée pendant des décennies, mais de ses barons qui sont la cause de son échec, lorsqu'ils se sont éloignés des constantes et des revendications de la révolution, qui a rassemblé un jour toutes les catégories du peuple palestinien, lorsque les premières balles furent tirées il y a quarante ans. Il y a peut-être de l'utile dans ce qui vient de se passer. L'échec sera peut-être l'occasion véritable pour gagner une autre fois, un gain qui a pour condition que la base du Fateh reconsidère son passé militant immense et reprenne les constantes et les revendications premières. En le faisant, le Fateh pourra retrouver son unité et aussi son rôle dirigeant dans le mouvement de libération palestinien.
 
L'évènement palestinien, c'est celui par lequel le peuple palestinien a habitué sa nation et le monde à le voir... A tous les tournants décisifs ou lorsque les attaques liquidatrices de sa cause s'accroissent, il adopte une position qui surprend le monde.
Dans les années 60, lorsque la cause est devenue une cause de réfugiés, alors que Golda Meir affirmait à propos des Palestiniens : les vieux meurent et les petits oublient, Fateh tira la première balle de la révolution contemporaine en affirmant "mon identité c'est mon fusil". Lorsque la conférence arabe de Amman tournait le dos officiellement à la cause, supposée être centrale pour la nation, la première Intifada fut déclenchée. Lorsque le processus d'Oslo mena à la situation que nous connaissons, puis à Camp David II, l'Intifada al-Aqsa fut déclenchée. Aujourd'hui, alors que la résistance est devenue dans le discours international, régional et chez quelques Palestiniens, du terrorisme, le peuple résistant donne de nouveau de l'importance à la résistance...
 
L'événement palestinien et ce qui suit... et le paradoxe auquel le monde, les Arabes et les Musulmans plus précisément, doivent s'habituer, à partir de maintenant, c'est qu'à partir des réactions occidentales à cet événement, nous pouvons considérer que toute démocratie qui ne produit pas une soumission à l'Occident deviendra, pour les auteurs de ces réactions, du terrorisme.
Sources :  www.arabs48.com
 
Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans palestine

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