Netanyahou le profiteur
Voilà donc que Netanyahou est encore accusé de corruption. Cela ne fera qu'une fois de plus et ceci ne l'empêchera pas de faire de la politique alors qu'il ferait mieux de faire autre chose, franchement. En voilà un qui n'a pas honte, c'est le moins que l'on puisse dire. On connait son arrogance, son orgueil, ses tendances de profiteurs, son opportunisme, ses propensions aux mensonges, ses promesses jamais tenues, bref, sur le fameux "Bibi", on pourrait écrire des romans et encore cela ne suffirait pas pour faire le tour du personnage. Il y a bien qu'en Israël ou qu'en Afrique que l'on peut trouver de tels individus à la tête de l'Etat... alors qu'il n'ont absolument rien à y faire. Du creux, du vide, du vent. Tout dans l'apparence mais dès que l'on gratte un peu c'est le néant le plus complet. On sait tout le mal qu'il a fait en Palestine d'abord lorsqu'il était ministre des finances et qu'il donnait généreusement l'argent aux colons alors que ces sommes étaient destinées à améliorer le sort des contribuables israéliens, second point. A lui non plus, l'argent des autres ne lui coûte pas cher... ainsi, il n'avait pas eu honte d'imposer pour 6 milliards de coupes dans le social lorsqu'il était encore ministre. Mais qu'à cela ne tienne, maintenant qu'il est à la tête du Likoud, il continue de promettre n'importe quoi pour se faire élire... et quand on lit les grandes lignes de son "programme socio-économique", on se pince très très fort pour ne pas s'esclaffer. Monsieur promet -ça ne lui coûte rien et ne le fera pas maigrir d'un gramme, soyons-en sûr- de faire baisser la TVA, les impôts et de réduire les frais d'université. Autant dire qu'il fait du vent et qu'il brasse de l'air car Netanyahou n'a rien à dire, il est nul. Nul au point d'oublier que c'est sous son égide que le fossé entre les riches et les pauvres s'est creusé... parce que Monsieur aime l'opulence et que les autres crèvent de faim, il n'en a rien à foutre. Le personnage nous sort par les yeux, il ne vaut pas chipette, nous ne lui reconnaissons aucun droit de régner sur quoique ce soit. Avec toutes les magouilles qu'il a faites, il devrait être en prison. Voilà sa juste place. Et nous espérons fortement que le Peuple israélien se souviendra de tous les torts qu'il leur a causé. Bibi, du balais !!
Tous nos articles sur Netanyahou, l'horrible profiteur, ICI
Et bien sûr, notre photo préférée de lui qui montre bien ce qu'il est.... et là, ce n'est pas une caricature, c'est une réalité !
Bibigate bis
par Marcel Péju
L'ancien Premier ministre une nouvelle fois menacé de poursuites pénales pour corruption, fraude et abus de confiance. Plus médiocre sera la chute...
Premier ministre, en 1997, Benyamin Netanyahou était parvenu, non sans mal, à se faufiler entre les accusations de corruption, de fraude et de prévarication portées, un moment, contre lui : la justice, après beaucoup d'hésitations et malgré de lourdes charges, avait renoncé à l'inculper. Ex-Premier ministre aujourd'hui, mais incorrigible et donc récidiviste, il risque cette fois de ne pouvoir lui échapper. Après sept mois d'enquête et l'audition d'une centaine de témoins, la police israélienne a recommandé, le 28 mars, de le poursuivre pour corruption, fraude, abus de confiance et entrave à la bonne marche de la justice, Sarah, son épouse, étant accusée pour sa part de vol et tentative de fraude.
À l'origine de l'affaire se trouve apparemment la frustration d'un ancien déménageur, Avner Amedi, devenu pratiquement l'intendant des propriétés du couple Netanyahou. Pendant des années, correspondant pour l'essentiel à celles du pouvoir de « Bibi », ce dévoué régisseur aurait été chargé par le chef du gouvernement des travaux les plus divers : du fréquent récurage de ses parquets à la pose de barreaux aux fenêtres de son domicile, en passant par la réalisation d'une installation électrique pour les divers appareils de sa salle de gymnastique. Tout cela, sans être payé, mais en bénéficiant, en retour, de juteux marchés publics attribués sans souci des règles légales.
La rétribution de ces bons et loyaux services lui parut-elle insuffisante ? Ou s'alarma-t-il de voir le filon se tarir ? On ne sait : toujours est-il qu'à peine Netanyahou eut-il perdu les élections qu'Amedi adressa aux bureaux du Premier ministère une facture antidatée de 110 000 dollars : laquelle éveilla évidemment le soupçon que « Bibi » voulait faire payer par l'État des dépenses engagées à titre privé. Bientôt révélée par le grand quotidien Yedioth Aharonoth, l'affaire conduisit la police à interroger l'ex-Premier ministre et son épouse. Puis Amedi, qui confirma sans difficulté le système mis au point avec son client : sans qu'on pût savoir exactement, jusqu'ici, à quel moment et pourquoi leur entente se rompit. Enfin, des dizaines de témoins qui permirent d'étayer substantiellement le dossier de police.
D'où le second volet du scandale. Dans le cours de leurs recherches, les enquêteurs découvrirent un discret entrepôt où « Bibi » avait rassemblé les multiples présents qu'il avait reçus dans l'exercice de ses fonctions : de l'épingle de cravate au tapis persan, en passant par l'argenterie, les tableaux et les candélabres. Le tout évalué à quelque 100 000 dollars. Or la loi israélienne impose de remettre à l'État ces cadeaux de caractère officiel, dès que l'intéressé quitte son poste. Ce que Netanyahou, semble-t-il, avait si peu l'intention de faire qu'il s'était déjà employé à effacer, sur les plus précieux de ces objets, toute marque de provenance.
Bref, il n'en fallait pas plus pour que la police, ayant bouclé son dossier, recommandât au procureur général, Elyakim Rubenstein, d'inculper l'ancien chef du Likoud. Et il en eût fallu moins pour que celui-ci criât, une fois de plus, à la persécution et à la chasse aux sorcières, ajoutant qu'on voulait ainsi l'empêcher de faire sa rentrée politique : une intention dont même ses amis les plus proches - devenus fort rares, il est vrai - ne s'étaient jamais doutés. Quant à sa défense, elle paraît aussi pauvre que son « crime » est, tristement, banal. Évitant de parler d'Avner Amedi, il assure avoir toujours eu l'intention de remettre à l'État ses cadeaux officiels. Mais, explique-t-il, ayant déménagé trop vite de ses appartements de Premier ministre, il les avait entreposés hors de chez lui, pour pouvoir en faire le tri...
La suite dira si le procureur Rubenstein décide de se contenter de cette explication. Ou si, regrettant sa mansuétude de 1997, il choisit cette fois d'être moins conciliant. Il vaut la peine, en tout cas, de rappeler que les accusations portées alors contre le Premier ministre étaient sensiblement plus graves - et de plus de conséquences politiques - que celles d'aujourd'hui. En deux mots : Netanyahou était soupçonné d'avoir cédé au chantage du rabbin Arieh Deri, chef politique du Shas - le parti ultra-orthodoxe des juifs séfarades, membre essentiel de la coalition gouvernementale -, en nommant comme conseiller politique du gouvernement un obscur avocat, Roni Bar-On, qui n'avait, pour ce poste stratégique - le troisième de la hiérarchie judiciaire - aucune des qualifications requises. Mais Deri, sous le coup d'inculpations pour fraude et détournement de fonds, comptait sur Bar-On pour les effacer et menaçait, en cas de refus, de faire tomber le gouvernement. Netanyahou céda donc et, le 10 janvier, nomma effectivement le candidat du rabbin. Choix si aberrant que, de la droite à la gauche et sans connaître encore les dessous de l'affaire, se leva aussitôt la tempête. Laquelle, en deux jours, emporta Bar-On qui, la Cour suprême ayant été saisie, préféra démissionner le 12 janvier.
La presse, dans le même temps, révélant les termes du marché, parlait de « Bibigate » et de méthodes mafieuses. C'est « le plus grand scandale politico-judiciaire de l'histoire du pays », tranchait un célèbre commentateur juridique. Après six mois d'agitation, néanmoins, le procureur Rubenstein, approuvé par la Cour suprême, préféra ne pas ouvrir une crise politique. Et l'ironie de l'histoire est que, deux ans plus tard, ayant épuisé toutes les procédures dilatoires, tous les moyens de retardement, le rabbin Arieh Deri se vit condamner à quatre ans de prison pour corruption, abus de confiance, fraude et fraude aggravée (Jeune Afrique, n° 1996).
Si cette affaire Deri, tout avortée qu'elle eût été, n'en est pas moins exemplaire des conceptions « gouvernementales » de Netanyahou, celle qu'il affronte aujourd'hui, par sa mesquinerie, achève de donner la mesure du personnage que les Israéliens eurent, un jour, la légèreté d'élire Premier ministre. Car enfin, Golda Meir ou Itzhak Rabin, Menahem Begin ou Itzhak Shamir avaient tous été, à leur manière - fût-elle odieuse -, des hommes de conviction. Avec Netanyahou, l'on descend au degré zéro de la politique. Démagogue sans principes, mentant aux uns et aux autres avec la spontanéité qui révèle une seconde nature, il finit par s'aliéner jusqu'aux plus proches de ses partisans. Sans rien perdre de sa suffisance. Au plus fort du « Bibigate », il proclamait encore : « Nous resterons à la place qui nous a été assignée par le peuple et par l'histoire. Et nous mènerons ce peuple vers la Terre promise. » Qu'il en arrive aujourd'hui, has been inconsolable, à risquer un procès pour avoir gardé un coupe-papier en or offert par Al Gore et fait polir ses parquets aux frais de l'État est dans l'ordre des choses. Plus arrogante avait été la performance, plus médiocre sera la chute...
Sources : JEUNE AFRIQUE
Posté par Adriana Evangelizt