Netanhyahou le dangereux
Alors voici ci-dessous un interview de Netanyahou au Jérusalem Post qui s'adresse à la communauté francophone... il parle, c'est tout ce qu'il sait faire. Et encore quand il parle on se demande s'il se rend compte des énormités qu'il profère... à souhaiter qu'il ne devienne jamais premier ministre...
"Il y a chez le peuple juif une tendance à nier la réalité"
par Stéphane Elkaïm
Pour quelle raison avez-vous souhaité vous adresser à la communauté francophone par l’intermédiaire de notre journal ?
-C'est sans doute le public qui comprend le mieux la signification du sionisme et de l'identité juive, la lutte que nous menons pour établir et consolider notre présence en Erezt Israël.
Je connais bien la communauté juive de France. Elle est très fière de ses racines, très sioniste, très attachée à sa tradition. Je souhaite m’adresser à elle directement pour lui dire que je partage ces valeurs qui sont précisément celles du Likoud.
Pensez-vous que sur le plan du sionisme, les Juifs originaires de France ont quelque chose à apporter aux Israéliens de souche ?
-Il y a incontestablement un relâchement de ces valeurs et il faut les renforcer. Car c’est à cause de ces valeurs que nous sommes ici et pas au Danemark ou en Argentine.
Nous sommes ici parce que nous savons ce que cela signifie qu’être juif, nous comprenons quelle est notre vocation en tant que peuple. Nous savons qu’il faut se rassembler et reconstruire ici notre vie. Beaucoup de choses ont été faites en ce sens ces cent dernières années. Mais aujourd’hui, il faut réaliser que nous devons relever un nouveau défi.
Lequel ?
-C'est un défi qui se pose à l'échelle mondiale. Le problème, ce n'est pas quelques implantations qu'il faudrait évacuer. En France, je ne pense pas qu'il y ait des implantations isolées et pourtant il y a un vrai problème avec l'Islam. La guerre contre le terrorisme n'est qu'une partie du Djihad international. Les fondamentalistes musulmans ne se battent pas seulement contre Israël mais contre le monde entier.
En ce sens, que change l’arrivée au pouvoir du Hamas dans les territoires palestiniens ?
-Il faut comprendre que le Hamas ce n’est pas la même chose que le Fatah. La bande d’Arafat, c’était un ramassis d’assassins et de gangsters. Ils nous ont fait du mal, ils ont tué nos frères et nos enfants mais il ne s’agissait que d’un mouvement local.
Le Hamas, lui, est lié au Djihad international et il est notamment soutenu par l’Iran. Tout territoire que nous quitterons, le Hamas en prendra possession. Il y fera entrer des armes, y placera des missiles. Il s’en servira pour attaquer nos quartiers, nos rues, nos maisons.
Voyez ce qui se passe à Gaza, ils en sont déjà à attaquer Ashkelon. Si on n’empêche pas cela, ils viseront bientôt l’aéroport ou Jérusalem. Il faut donc se protéger et mettre en place une enveloppe sécuritaire autour d’Israël.
Quelle est la différence entre la politique que vous préconisez et celle que mène Ehoud Olmert ?
-En un mois, Olmert a laissé voter les Arabes de Jérusalem, leur donnant une légitimité internationale, et a décidé de rapprocher la barrière de sécurité de l’aéroport et de la route numéro 1 qui relie Jérusalem à Tel-Aviv. Olmert évacuera la vallée du Jourdain. Il n’y aucune différence entre lui et Peretz à ce niveau-là. La vallée du Jourdain et le désert de Judée, c’est déjà 40 % de la Judée-Samarie. Eux, ils sont prêts à céder 90 % de ces territoires.
Pour moi c’est hors de question. Si on ne contrôle plus la frontière avec la Jordanie, le Hamas s’y implantera et étendra son influence jusqu’en Irak. C’est une grande menace. C’est un deuxième Iran qui pourrait se créer. Il faut absolument mettre un terme à cette politique d’abandon et prendre le chemin inverse.
Si vous êtes élu, quelle sera votre attitude face au Hamas ?
-Je préconise de mener simultanément trois opérations "rempart". D'abord une opération "rempart" sécuritaire. Il faut protéger la vallée du Jourdain et éloigner la barrière de sécurité de la route numéro 1 et de l'aéroport. Nous devons aussi bien sûr utiliser tous les moyens militaires à notre disposition, défensifs ou offensifs, pour lutter contre le terrorisme.
La deuxième opération "rempart" est d’ordre politique. Il faut tout faire pour que notre partenaire américain lutte sans faiblesse contre le Hamas comme il le fait contre al-Qaïda. Nous devons convaincre non seulement le président Bush mais aussi le congrès et la chambre des représentants.
Aux Etats-Unis, c’est l’opinion publique qui fixe la politique. Nous devons donc travailler là-dessus. Il faut d’ailleurs que toute la communauté internationale fasse pression sur le Hamas. J’ai écrit à Poutine pour lui demander de renoncer à rencontrer le Hamas.
Je me rappelle qu’il avait dit en 2000 qu’il ne voyait aucune différence entre les terroristes tchétchène qui visaient Moscou et les Palestiniens qui se faisaient exploser à Jérusalem. Il faut tout faire pour qu’il revienne sur sa position.
Enfin, il faut mener une opération "rempart" financière. Il ne faut pas leur donner un shekel et bien sûr pas de travail tant qu’ils continuent à prôner notre destruction.
Pourtant, une majorité d’Israéliens semblent souhaiter une séparation unilatérale d’avec les Palestiniens et une trêve avec le Hamas.
-Il y a quelques semaines, Olmert a dit à New York qu’Israël était fatigué de se battre, de lutter contre un ennemi. Qu’il parle pour lui ! Le peuple est fort, il est capable de se défendre sur tous les fronts à condition qu’il soit bien dirigé.
La politique que je préconise est la seule qui puisse mener à la paix. Croire qu’on pourra faire la paix avec le Hamas est une illusion. On a déjà connu une telle illusion. Elle s’appelait "Oslo". Aujourd’hui il faut regarder la réalité en face. Il faut lutter contre le Hamas et forcer les Palestiniens à voir eux aussi les choses en face.
Changerez-vous d’attitude si le Hamas accepte de reconnaître Israël ?
- Qu'est-ce que cela veut dire "reconnaître" ? Vous voulez dire dans les mots ? Et en même temps ils continueront à éduquer leurs enfants dans la haine d'Israël, à leur apprendre dès la maternelle comment tuer le maximum de Juifs ? Ce n'est pas sérieux d'attendre d'eux un mot par-ci, un mot par-là.
C’est même puéril. Le problème est bien plus profond. Nous avons à faire à une épidémie mondiale qui vient de prendre racine ici. Ils ont reçu un Etat. C’est un deuxième Iran en plein coeur du Proche-Orient !
Pourquoi êtes-vous opposé à la politique de retraits unilatéraux ?
-Chaque retrait unilatéral, c’est-à-dire gratuit, offrira au Hamas un triomphe dans la rue palestinienne. Poursuivre cette politique c’est les conforter dans l’idée que les Juifs, malgré toutes les armes qu’ils possèdent, n’ont aucune volonté nationale à opposer à celle des musulmans.
Il faut casser ce fantasme et leur faire bien comprendre que nous ne plierons jamais devant eux, qu’ils n’auront rien, ni argent, ni terre. Il est encore temps d’arrêter ce processus. C’est ce que je ferais mais je ne peux pas vous garantir que dans quatre ans il ne sera pas trop tard.
Ceux qui au sein de la communauté francophone israélienne partagent vos positions n’ont pas compris votre attitude durant le retrait du Goush Katif. Ils vous reprochent d’avoir attendu le dernier moment pour démissionner alors que vous étiez probablement le seul qui aurait pu empêcher le démantèlement. Que répondez-vous à ces accusations ?
-Il faut se souvenir qu’il y avait une majorité à la Knesset et aussi dans l’opinion en faveur de ce plan. Je le regrette mais c’était ainsi. Les gens ne comprenaient pas notre position. Ils ne nous croyaient pas lorsque nous leur disions que ce retrait unilatéral donnerait le pouvoir au Hamas et que les Egyptiens ne tiendraient jamais leur promesse de garder la frontière Sud à notre place. On voit bien aujourd’hui toutes les armes qui y entrent...
A l’époque j’ai essayé sans relâche de convaincre le Premier ministre d’arrêter cela. Mais il était sur pilote automatique et je n’ai rien pu faire malgré tous mes efforts. Lorsque j’ai compris qu’il était impossible d’empêcher ce plan, j’ai alors quitté le gouvernement car je ne voulais pas en être complice.
Mais vous ne regrettez pas de ne pas être parti avant ?
-Non, je ne regrette pas. Je me suis battu jusqu’au bout. J’ai même demandé à Ariel Sharon, sinon d’abandonner son plan, du moins de réduire l’ampleur de ce retrait. De ne pas se retirer du nord de la bande, de continuer à contrôler tous les points de passage.
Je lui ai aussi conseillé d’annexer en contrepartie les villages juifs de la vallée du Jourdain. Cela aurait au moins pu servir nos intérêts nationaux. Il ne l’a pas fait et les Palestiniens en ont tiré les conclusions qui s’imposaient. Le Hamas a gagné du crédit et cela s’est traduit dans les urnes.
Malgré l’hospitalisation d’Ariel Sharon, malgré l’arrivée au pouvoir du Hamas, les sondages n’ont pas changé. Vous êtes toujours largement derrière Kadima. Comment expliquez-vous cela si la situation est aussi grave que vous le dites ?
-Il y a chez le peuple juif une tendance à nier la réalité. Il s'obstine à ne pas voir le danger. D'ailleurs, s'il le voyait, il y aurait plus de juifs sur terre. Nous sommes l'un des trois plus vieux peuples de la planète, avec les Chinois et les Indiens. Eux, ils sont chacun plus d'un milliard. Nous sommes seulement douze millions. En exil, nous avons oublié comment lutter pour défendre notre patrie, comment faire face au danger.
Peu de temps avant l’expulsion, Itzhak Abravanel, qui était très proche du roi, écrivait que la situation des Juifs d’Espagne était bonne ! Il n’avait pas vu le danger arriver... Idem en Europe où Jabotinsky se faisait traiter d’oiseau de mauvaise augure, d’alarmiste lorsqu’il parlait du danger nazi. Et pas seulement par les gens du Bund, aussi par les sionistes !
Si je suis votre raisonnement, il faudrait donc qu’un drame survienne pour que le peuple réagisse ?
-Je ne généralise pas. Le peuple se réveillera tout comme il s’est réveillé de l’illusion d’Oslo en 1996. Il va comprendre que ces retraits gratuits ne résolvent pas le problème mais ne font au contraire que l’aggraver. Ils rendent le conflit encore plus difficile. Le Hamas ne sera jamais un partenaire pour la paix. C’est un mouvement religieux extrémiste qui ne voit en nous que du mal.
Vous avez visiblement du mal à convaincre les électeurs...
-Par votre intermédiaire, je veux m’adresser à la raison des gens. Je veux leur redonner la force de défendre notre Etat, nos enfants. Je ne sais pas si je vais y parvenir mais c’est le rôle d’un leader politique de dire la vérité aux gens. Il y trois ans, lorsque je leur ai dit que j’allais remettre sur pied l’économie israélienne qui était en morceaux, c’est ainsi que j’ai agi.
Beaucoup vous reprochent cependant d’avoir creusé les inégalités sociales et créé de la pauvreté.
-Aujourd'hui nous avons une des meilleures économies du monde occidental et un des meilleurs taux de croissance. Le salaire moyen a augmenté de 300 shekels par mois et nous avons créé 200 000 emplois. Désormais tous ceux qui veulent travailler le peuvent tout en payant moins d'impôts.
Si je n’avais rien fait, nous aurions subi une terrible crise bancaire avec des centaines de milliers de chômeurs à la clé. Et donc encore plus de pauvreté. Bien sûr que je suis sensible aux situations très difficiles que connaissent de nombreux Israéliens. Mais il y a des sacrifices nécessaires. Maintenant que les caisses de l’Etat se sont remplies, nous allons pouvoir recommencer à verser des aides sociales et des allocations.
L’affaire des caricatures de Mahomet a mis une de fois de plus une fois en évidence la haine des nations à l’égard des juifs. Alors que l’affaire n’impliquait au départ que le Danemark et le monde musulman, l’Iran a cru bon de lancer un concours de dessins antisémites.
-On a beaucoup écrit à ce sujet. Les racines de l’antisémitisme sont très anciennes. Elles remontent à plus de 500 ans avant le christianisme, du temps des Grecs. C’est une maladie profondément ancrée dans l’humanité.
Les pères du sionisme, Herzl et Nordau n’ont jamais prétendu éradiquer l’antisémitisme en créant un Etat juif. Ils ont simplement dit que le peuple juif aurait alors les moyens de se défendre. Et ce qui est absurde c’est que maintenant que l’on a un instrument pour assurer notre défense, certains veulent s’en servir pour ouvrir les portes à ceux qui nous attaquent.
Ce n’est bien entendu pas ma politique. Je l’ai prouvé lorsque j’étais Premier ministre. Il n’y a eu "que" trois attentats durant les trois ans où j’étais au pouvoir. C’est trois de trop mais cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé avant et après moi.
Pourtant, ni Arafat ni le Hamas n’étaient pas subitement devenus sionistes à cette époque. Mais quand ils nous attaquaient, je leur coupais les vivres et je rognais leur pouvoir. Ils avaient simplement compris qu’ils ne recevraient rien par la violence. Ma politique était claire.
Je pense que vous n’êtes pas religieux mais ne pensez-vous pas que cette haine recèle quelque chose d’irrationnel ?
-Même si je ne me définis pas comme un Juif religieux, je fonctionne selon ma foi et je crois de tout mon être. Je crois en notre patrie, en l’éternité d’Israël. Je crois au destin de notre peuple qui est de se rassembler sur sa terre et rebâtir une souveraineté juive ici. Je ne crois pas que les Juifs aient de l’avenir en dehors d’Israël.
C’est pourquoi j’encourage l’aliya et je veux dire aux Juifs de France, ceux qui sont déjà montés et ceux qui monteront, que leur avenir est ici. Et c’est pour cela que je me bats.
Quelle attitude faut-il adopter face à l’Iran ?
-Il faut le dire sans ambiguïté : l’Iran ne doit pas avoir l’arme nucléaire. Si on peut atteindre cet objectif par la diplomatie et la pression internationale, tant mieux. Sinon il faudra envisager une autre solution.
J’ai lu récemment dans un hebdomadaire allemand le témoignage d’un survivant de la Shoah. Le journaliste lui demandait quelle leçon il avait tiré de tout cela. Il lui a répondu : "j’ai compris que si quelqu’un te dit qu’il veut t’exterminer, crois-le".
Sources : ARMEES COM
Posté par Adriana Evangelizt