La honte
La honte
par T. Hocine
Palestiniens, serrez-vous la ceinture », cela relève déjà de l’évidence. « Accentuation du désespoir » sied parfaitement à la situation imposée au peuple palestinien. Un peuple est menacé de famine en raison de ses choix. Mais la famine, le peuple palestinien la connaît, et l’illustre professeur suisse Jean Ziegler, nommé rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, l’a abordée dans le détail dans un rapport commandé en 2003 par les Nations unies et que celles-ci ont refusé d’endosser. En raison de ses conclusions. Et elles sont sans appel, parce que, constate-t-il, c’est le chantage à la nourriture. « Plus d’un ménage palestinien sur deux n’a plus qu’un repas par jour... Plus de 60% des Palestiniens vivent sous le seuil de la grande pauvreté. » Des conclusions qui se passent de tout commentaire, sauf en ce qui concerne les causes, qui, elles, sont le fait de l’occupation israélienne. Et cette fois-ci, ce qu’on appelle la communauté internationale pourrait se rendre complice d’une catastrophe humanitaire. Tout d’abord, celle-ci n’assume plus ses engagements envers les institutions de l’ONU chargées de subvenir aux Palestiniens nécessiteux, dont le nombre, selon une estimation du Programme alimentaire mondial, est en constante augmentation. Israël a tué l’économie palestinienne ou ce qui tient lieu. Et l’Europe, les Etats-Unis et le Canada notamment ont décidé de ne plus aider le gouvernement palestinien, pourtant démocratiquement élu. Parce qu’il ne reconnaît pas Israël et refuse de souscrire à des engagements internationaux, lesquels pourtant ont cessé d’exister. Israël ayant décrété leur mort. En vérité, l’arrivée de Hamas au pouvoir - et, quelque part, cela était recherché par différentes mesures pour affaiblir et discréditer l’Autorité palestinienne - a servi de prétexte à cet embargo de fait, que les Palestiniens assimilent à du chantage et rien d’autre. Pour eux, l’équation est simple, il s’agit de les amener à renoncer à leurs droits nationaux. Le nouveau Premier ministre israélien n’a pas attendu cette ultime concession pour défier le monde en annonçant qu’Israël fixera unilatéralement ses frontières. Parce qu’ils veulent s’opposer à ce fait accompli, les Palestiniens sont contraints à d’autres considérations. Une honte pour tous ceux qui prétendent défendre le droit et la justice.
Sources : EL WATAN
Posté par Adriana Evangelizt