Israël accusé de crimes de guerre au Liban
Selon l'ONG, Tsahal a délibérément détruit des infrastructures indispensables au transport de la nourriture et de l’aide humanitaire».
«Israël a attaqué les infrastructures au Liban qui étaient utilisées et qui servaient au Hezbollah», a répondu la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni. «C’est vrai qu’un pont sert aussi aux habitants de la région, a-t-elle dit. Mais si par ce pont transitent des armes qui sont fournies au Hezbollah et dont il se servira afin d’attaquer Israël, nous n’avons pas d’autre choix que de le détruire».
Il s’agit exactement du type d’argumentation qu’Amnesty International conteste dans son rapport, en soulignant que le droit humanitaire impose en tous les cas aux factions combattantes de protéger les civils. «L’utilisation des civils comme bouclier humain», ce dont Israël accuse le hzebollah, «est certes un crime de guerre, mais il ne libère pas la partie adverse de ses obligations vis-à-vis des civils», souligne le rapport. Quant aux ponts, le rapport examine particulièrement celui qui relie le mont Liban à la vallée de la Bekaa, un ouvrage d’art qui aux dires des autorités libanaises «n’avait aucune valeur militaire stratégique» mais était par contre «un symbole de la reconstruction du Liban après la guerre civile».
L’ONG américaine Human Rights Watch a également dénoncé la stratégie israélienne. Dans un article publié le 20 août par le Jerusalem Post, le directeur exécutif de HRW, Kenneth Roth, souligne qu’Israël affirme que le bilan des pertes civiles est dû au fait que le Hezbollah se cachait au milieu des civils. «Ce n’est pas toute l’histoire, souligne-t-il car «dans deux douzaines de cas impliquant un tiers des victimes civiles sur lesquels a enquêté HRW, le Hezbollah ne se trouvait nulle part à proximité au moment de l’attaque».
Les engins non explosés continuent de faire des victimes. «Tous les jours on entend parler de nouvelles victimes, il y en a un grand nombre» indique Dalya Farran, porte-parole du Centre de coordination de l’action anti-mines des Nations unies (Macc) à Tyr. «Nous sommes dans une situation d’urgence». Depuis l’arrêt des combats le 14 août, les bombes à fragmentation ont déjà tué 11 personnes et fait 43 blessés, dont plusieurs enfants, selon les derniers chiffres de l’armée libanaise jeudi. Ces victimes s’ajoute au millier de morts de l’offensive (dont un tiers d’enfants).
Sources : Libération
Posté par Adriana Evangelizt