Il y a 25 ans, les massacres de Palestiniens à Sabra et Chatila

Publié le par Adriana Evangelizt

Il y a 25 ans, les massacres de Palestiniens à Sabra et Chatila

Il y a 25 ans, le monde découvrait avec effroi les images de centaines de corps de femmes, d'enfants et de vieillards assassinés et mutilés, à Sabra et Chatila, à la périphérie sud de Beyrouth.

La question de la protection des camps de réfugiés palestiniens, où l'armée libanaise s'abstenait de pénétrer, s'est de nouveau posée lors des combats à Nahr Al-Bared (nord), où s'était retranché le groupe Fatah Al-Islam.

Après la victoire de l'armée sur les islamistes le 2 septembre, le Premier ministre Fouad Siniora a annoncé que Nahr Al-Bared passerait sous l'autorité exclusive de l'Etat libanais, amorçant une reprise en main de la sécurité dans les camps.

Retour en 1982. Le 14 septembre, le président Béchir Gemayel, ancien chef des Forces Libanaises (FL), milice chrétienne de droite, est assassiné. Elu en août grâce aux pressions d'Israël, qui a envahi le Liban deux mois plus tôt, il est tué dans un attentat à la bombe revendiqué par un parti prosyrien.



L'armée israélienne invoque cet assassinat pour pénétrer dans Beyrouth-ouest, contrairement aux termes de l'accord sur l'évacuation (fin août) des combattants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat, conclu sous médiation américaine.

Israël affirme vouloir "empêcher des effusions de sang et des actes de vengeance" et combattre "2.000 terroristes" qui y seraient embusqués.

Mais le 16 septembre au soir, des miliciens chrétiens pro-israéliens, aidés par Tsahal qui tire des fusées éclairantes, entrent dans Sabra et Chatila.

Pendant trois jours, dans un black-out total, ils massacrent sans intervention de l'armée israélienne déployée autour du camp. Le 19, des images insoutenables de corps amputés, éventrés, de nourrissons écrasés et d'animaux abattus bouleversent l'opinion mondiale.



Le carnage fait entre 800 et 2.000 morts civils, selon les estimations, dont une centaine de Libanais.

Les deux camps abritaient au total près de 8.000 réfugiés.

Depuis, Sabra s'est transformé en quartier populeux où vivent essentiellement des milliers d'ouvriers étrangers et des Libanais chiites. Chatila, lui, compte encore quelque 8.300 réfugiés, selon l'Unrwa (Agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés de Palestine).

Depuis plusieurs années, des commémorations se tiennent à Chatila, en présence de dizaines de militants internationaux.

La commission d'enquête officielle israélienne, présidée par le juge Kahane, attribuera en 1983 à Ariel Sharon, ministre de la Défense, la "responsabilité personnelle" mais "indirecte" des massacres, lui reprochant de ne pas les avoir ni prévus ni empêchés.



Il sera forcé de démissionner en février 1983, mais reviendra au gouvernement comme ministre sans portefeuille.

La commission attribuera la responsabilité directe à Elie Hobeika, chef des services de renseignements des FL. Assassiné le 24 janvier 2002, Hobeika avait assuré détenir des preuves innocentant les FL.

De nombreux rescapés ont fait état de la présence lors du massacre de miliciens de l'Armée du Liban libre, une milice créée par Israël au Liban sud.

En juin 2001, 23 rescapés palestiniens ont porté plainte en Belgique contre Ariel Sharon, alors Premier ministre, pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de génocide, en vertu d'une loi accordant une "compétence universelle" aux tribunaux belges pour ce type de crimes. La justice belge a abandonné les poursuites après l'abrogation de cette loi en 2003.

Ariel Sharon a depuis sombré dans un profond coma, à la suite d'une attaque cérébrale le 4 janvier 2006.

Sources Le Matin

Posté par Adriana Evangelizt

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