L'AIEA n'a pas de preuve d'un programme nucléaire militaire en Iran
L'AIEA n'a pas de preuve d'un programme nucléaire militaire en Iran
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohammed El Baradei, a déclaré dimanche qu'il ne disposait d'aucune preuve que l'Iran avait effectivement entrepris de fabriquer une bombe atomique.
"Je n'ai reçu aucune information sur un programme nucléaire militaire concret et en activité à ce jour", a déclaré M. El Baradei sur la chaîne de télévision CNN, estimant que les récentes menaces américaines ne faisaient que jeter "de l'huile sur le feu".
"Même si l'Iran essayait actuellement d'obtenir une arme nucléaire (...), il leur faudra encore au moins quelques années pour y parvenir", a-t-il ajouté, citant les estimations de hauts responsables américains.
"Nous devons continuer de travailler par les moyens d'une diplomatie créative. Nous avons le temps. Parce que je ne vois pas d'autre solution que la diplomatie et les inspections", a insisté M. El Baradei, estimant qu'une confrontation militaire mènerait "au précipice".
Les Etats-Unis accusent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique sous le couvert d'activités nucléaires civiles. L'Iran proclame que ces activités sont purement pacifiques et continue à enrichir l'uranium, malgré les pressions américaines et les sanctions infligées par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Face à l'attitude de défi de Téhéran, l'apparent durcissement récent de l'administration de George W. Bush, avec l'annonce jeudi de sanctions américaines unilatérales, a ravivé le souvenir de l'escalade ayant précédé la guerre en Irak.
Même si le président Bush a prédit ces derniers mois un "holocauste nucléaire" et "la Troisième guerre mondiale" si Téhéran parvenait à fabriquer une bombe atomique, la Maison Blanche a réfuté vendredi être sur la voie de la guerre.
Si les Etats-Unis disposent d'informations sur les ambitions nucléaires de l'Iran, "je serai très heureux de les recevoir", a insisté le directeur de l'AIEA, dont une équipe d'inspecteurs se trouve en Iran.
"Il y a toujours beaucoup de points d'interrogation. Mais avons-nous vu en Iran les éléments nucléaires qui peuvent être rapidement transformés en arme ? Non. Avons-nous vu un programme actif de militarisation du nucléaire ? Non", a-t-il ajouté.
Citant les progrès obtenus en Corée du Nord par la diplomatie, M. El Baradei a aussi critiqué les nouvelles sanctions américaines contre Téhéran, alors que les six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le nucléaire iranien doivent se réunir début novembre à ce sujet.
"Je pense que tout le monde est d'accord sur le fait que les sanctions seules n'apporteront pas de solution", a-t-il déclaré, rappelant qu'il fallait aussi inclure des incitations.
Parallèlement, le président de l'AIEA a condamné le raid israélien en septembre contre un site syrien soupçonné d'abriter des activités nucléaires, alors que Damas assure qu'il ne s'agissait que d'un bâtiment militaire désaffecté.
"Franchement, je suis très contrarié", a-t-il déclaré, assurant n'avoir pas reçu "la moindre information" sur des activités nucléaires clandestines en Syrie.
"Nous avons un système, si des pays ont des informations selon lesquelles un pays travaille sur un programme lié au nucléaire, ils doivent venir nous voir. Nous avons l'autorité pour aller sur place et enquêter. Mais bombarder d'abord et poser des questions ensuite, je pense que cela mine le système et n'apporte aucune solution", a insisté M. El Baradei.
Sources Edicom
Posté par Adriana Evangelizt