NETANYAHOU AFFRONTERA SHARON
L'ancien ministre israélien des Finances, Benjamin Nétanyahou, a annoncé hier qu'il affronterait le premier ministre Ariel Sharon pour la direction du Likoud à l'occasion de primaires qui devraient avoir lieu avant la fin de l'année.
Nétanyahou, qui fut chef du gouvernement de 1996 à 1999, sera le principal candidat de la frange la plus dure du Likoud, qui a dénoncé avec virulence le plan de «désengagement» des colonies de Gaza et de quatre implantations de Cisjordanie mis en oeuvre par Ariel Sharon.
«Le Likoud a besoin d'une direction qui réparera les dégâts et apportera la victoire», a déclaré Nétanyahou. «Je pense que je peux le faire et je me présenterai à la direction du Likoud et au poste de premier ministre.»
Le Comité central du parti doit se réunir fin septembre pour programmer des primaires dans les 60 jours, ouvrant la voie à l'organisation d'élections législatives bien avant la date prévue de novembre 2006.
«Il s'agit d'une épreuve de force personnelle entre Sharon et Nétanyahou et, à la fin du mois, nous assisterons à un combat en face-à-face entre les deux», résumait hier l'analyste Hanan Crystal sur Radio Israël.
Le retrait de la bande de Gaza vaut aujourd'hui à Ariel Sharon l'hostilité d'une frange importante de son parti mais lui confère aussi, paradoxalement, un avantage certain sur Nétanyahou au sein de l'électorat israélien.
D'après deux sondages publiés récemment, Nétanyahou serait crédité de 47 % des voix contre 30,5 % à Sharon dans leur affrontement pour la direction du Likoud, dont l'aile nationaliste religieuse accuse le premier ministre d'avoir trahi les colons en cédant des terres acquises en 1967. Mais le retrait de la bande de Gaza et d'une partie de la Cisjordanie est approuvé par une majorité d'Israéliens et Sharon reste le mieux placé des deux pour conduire la droite aux législatives.
Selon un sondage publié par le quotidien Maariv la semaine dernière, Sharon permettrait au Likoud de remporter 38 sièges sur 120 s'il menait le parti à la bataille alors que Nétanyahou, qui a démissionné au début du mois de son poste de ministre des Finances pour protester contre le plan de retrait, n'en obtiendrait que 32.
Reste que, face à la concurrence de Nétanyahou, Sharon pourrait être tenté d'abandonner le Likoud et de monter sa propre formation, un cas de figure qui lui permettrait de sortir gagnant face à son rival par 34 sièges contre 20 lors des législatives, selon le sondage Maariv.
Interrogé lundi à la télévision sur cette éventualité, le premier ministre a répondu : «C'est une question que nous ne devons pas aborder aujourd'hui.»
De son côté, «Bibi» Nétanyahou, 55 ans, espère capitaliser sur sa réussite à la tête du ministère des Finances, où ses réformes libérales ont été saluées pour avoir permis de relancer une économie israélienne moribonde.
Sources : LE DEVOIR
Posté par Adriana Evangelizt