Un référendum palestinien pour satisfaire les autres

Publié le par Adriana Evangelizt

Un référendum palestinien pour satisfaire la volonté d'autrui
par Ameer Makhoul
Traduit par Cirepal
 
Les forces dominantes dans le monde ont sanctionné les masses du peuple palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza parce qu'elles ont mené des élections démocratiques en vue d'élire le conseil législatif, élections pourtant menées sous occupation. Ces élections ont exprimé la volonté populaire de cette composante du peuple palestinien, elles ont traduit la volonté générale de notre peuple, déterminée à poursuivre la lutte pour balayer l'occupation, réaliser la libération nationale et le droit au retour, refuser de s'agenouiller devant les exigences américano-israéliennes et refuser de soumettre le droit palestinien aux critères de la force actuelle unilatérale et unidirectionnelle.
 
Si le document des prisonniers est raisonnable en tant que base pour le dialogue national, tant dans son contenu que dans la marge et les possibilités d'explication de ses articles, par toutes les parties, l'utilisation erronée de ce document et notamment par les dirigeants du Fateh et ceux qui sont proches de la présidence de l'Autorité palestinienne, l'a transformé en outil de conflit au lieu de dialogue national. La décision du président de l'Autorité palestinienne de le soumettre au référendum populaire lui fera perdre sa crédibilité étant donné qu'il aura une utilisation fonctionnelle, contrairement à son contenu et son but, en vue de supprimer la décision des masses palestiniennes au cours des élections législatives récentes, et sera utilisé pour rayer la volonté du peuple palestinien pour satisfaire les exigences et l'agression israélienne et internationale contre cette volonté.
 
Le référendum est en général utilisé pour élaborer et appuyer l'unité nationale dans de telles conditions vécues par le peuple palestinien, mais le référendum agité est en fait un contournement du dialogue national avec ceux qui ont été élus, soit ceux qui sont chargés de prendre la décision. Un tel coup peut être extrêmement dangereux pour l'unité nationale palestinienne, peut créer une coupure dont notre peuple paiera le prix fort. Il ne s'agit pas seulement des mesures pour un tel référendum mais des mesures formelles pour un dangereux recul national. Cela, au niveau palestinien.
 
Face à Israël, l'argument est que cette décision présidentielle est une initiative, impliquant un auto-encerclement du rôle de l'Autorité palestinienne vers l'intérieur palestinien et non plus vers l'extérieur, dans la conception de la souveraineté et de la protection. Une telle équation permet aux Etats-Unis et à Israël de fixer leur supériorité sur la volonté palestinienne indépendante, la chose la plus valeureuse que possède le peuple palestinien actuellement. Ce qui se passe, réellement, est que "l'initiative" se mène dans le cercle des exigences américaines et israéliennes et non dans le cadre de la souveraineté palestinienne. Briser la volonté palestinienne face aux exigences internationales, israélo-américaines, signifie abandonner un des piliers de la volonté palestinienne et du mouvement national de libération.
 
Israël et les Etats-Unis ont effectivement prouvé qu'ils pouvaient vaincre des armées et des régimes, mais non des peuples combatifs, ni des régimes qui respectent leurs peuples et leurs volontés. Si leurs agressions permanentes peuvent être défiées, sur le plan palestinien, par l'élaboration et le maintien d'une unité nationale et la résistance, la situation palestinienne actuelle sera un coup palestinien contre cette unité et cette résistance.
 
Notre peuple saura dépasser le référendum du contournement sur la volonté nationale et sa soumission à d'autres volontés, mais celui qui l'a décidé ne paiera pas le prix, seul notre peuple le paiera par sa cohésion interne et son unité dans la lutte.
 
Le fait même de procéder à un référendum libèrera Israël des conséquences de ses crimes quotidiens et historiques, et les crimes israéliens seront lavés par des mains palestiniennes, au nom du réalisme et avec le slogan de "la stratégie des négociations", négociations soumises dès le départ au rapport de forces israélien, qui écarte la volonté du peuple palestinien car elle n'exprime pas son esprit. De même, le référendum contribue, rien par l'initiative de le mener, à encercler la résistance palestinienne à l'occupation et à la criminaliser.
 
Il y a des forces palestiniennes locales, à l'intérieur de "la ligne verte", qui a considéré que son rôle est de mobiliser, aveuglément, au profit du Fateh au lieu de mobiliser pour la défense des résultats des élections législatives, et il y a ceux qui ont défini leur position sur une base partiale et non nationale, en référence à la volonté du peuple palestinien. Il n'est pas demandé aux forces politiques nationales de l'intérieur de soutenir une partie contre une autre, mais son devoir national est de respecter les résultats des élections et de les défendre.
 
Référendum, quel référendum qui limite des frontières futures à un Etat ou à la cause palestinienne, soit qui est rattaché à la solution définitive, dont la référence reste tout le peuple palestinien, et non les masses de notre peuple en Cisjordanie et la bande de Gaza. N'est-il pas du droit des réfugiés en exil de participer à la définition de l'avenir de question palestinienne, et n'est-il pas du droit des masses palestiniennes de 48 de participer à l'autodétermination, ou bien les deux dernières composantes sont devenues des poids pour les dirigeants palestiniens et ne sont pas des partenaires pour dessiner les orientations de l'avenir palestinien ?
 
Le président de l'Autorité palestinienne est officiellement le président du comité exécutif de l'OLP, et en décidant le référendum, il a soumis l'OLP à l'Autorité palestinienne, liée par les accords d'Oslo qui ont libéré Israël de ses engagements après qu'il ait procédé à leur éhec, tout en maintenant seuls les Palestiniens attachés par ces accords.
 
L'appel du devoir palestinien au président de l'Autorité et de l'OLP officielle est celui de leur demander de cesser de soumettre la volonté palestinienne, de respecter dans les faits les résultats des élections du conseil législatif et la victoire du Hamas, et d'accepter le partage du pouvoir entre la présidence et le gouvernement selon les références palestiniennes.
 
Le document des prisonniers est issu de véritables militants, mais le conseil législatif est constitué également de véritables militants, et celui qui a été élu a été chargé par les masses du peuple palestinien. La mauvaise utilisation du document par des directions palestiniennes supérieures peut mener à la division du mouvement des prisonniers et de l'unité nationale et islamique, plus précisément, qui a prouvé qu'elle est la base pour la résistance des prisonniers en tant que partie de la résistance de notre peuple.
 
Quiconque souhaite une volonté libre pour le peuple palestinien doit avant tout et tout d'abord respecter cette volonté et la défendre, sans hésitation, sur le plan palestinien et international, doit soutenir le gouvernement palestinien, sa légitimité, refuser de le contourner par un référendum qui semble soutenir la volonté palestinienne mais qui est appuyé en fait par la volonté imposée d'autrui.
 
Sources Cirepal
Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans HAMAS

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