VIDEO : Guerre au Liban
Un montage d'images de la guerre au Liban avec une très belle chanson... eh oui, nous sommes romantiques...
Guerre au Liban
1920 : Vainqueurs de la Première Guerre mondiale, la France et la Grande-Bretagne se partagent le Proche-Orient, jusqu'alors partie intégrante de l'Empire ottoman vaincu. La France reçoit de la Société des Nations le "mandat" sur la Syrie (dont fait partie le Grand Liban).
1922 : La France détache le Grand Liban de la Syrie. Ce territoire, que domine la bourgeoisie chrétienne maronite, a des "liens privilégiés" avec la France depuis le 19ème siècle, comme en témoigne son nouveau drapeau.
1926 : Le Grand Liban devient la "République libanaise" et conserve son beau drapeau. Le pays restera dans le giron français jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
1941 : Après la défaite de la France en mai 1940, troupes britanniques et forces françaises libres occupent le Liban ; violents combats contre les "troupes françaises du Levant" fidèles au traître Pétain.
1943 : Le 22 novembre, l'indépendance est proclamée. C'est un compromis entre le maintien du "protectorat" français, souhaité par les chrétiens, et le rattachement à la Syrie, voulu par les musulmans.
1946 : Retrait des troupes étrangères.
1958 : En juillet, l'armée américaine intervient à Beyrouth pour porter secours au président chrétien Camille Chamoun et empêcher l'adhésion du Liban à la République Arabe Unie nouvellement fondée par la Syrie et l'Egypte.
1967 : Après la défaite arabe dans la guerre des six jours contre Israël, afflux de réfugiés palestiniens.
1968 : Attaque terroriste israélienne contre l'aéroport de Beyrouth : 13 avions des Middle East Airlines et d'une autre compagnie libanaise sont détruits.
1970-71 : Chassés de Jordanie, les combattants palestiniens de l'OLP se replient vers le Liban.
1973 : En avril, raid israélien sur Beyrouth et assassinat de trois dirigeants palestiniens.
1975 : Les immixtions incessantes de l'Etat juif au Liban finissent par provoquer une guerre civile qui durera jusqu'en 1990. Tout commence en avril 1975, à Beyrouth, lorsqu'un groupe armé chrétien attaque un bus et massacre 27 passagers musulmans, dont de nombreux Palestiniens. Le prétexte invoqué (attentat contre une église) sent la provocation à plein nez. Les milices chrétiennes, soutenues par Israël, se voient très vite confrontées à un front uni de toutes les forces musulmanes (sunnites, chiites, druzes) auxquelles viennent se joindre les Palestiniens.
1976 : L'intervention de troupes syriennes dans la guerre civile libanaise fait apparaître les premiers désaccords au sein de l'alliance musulmane. Les services israéliens savent exploiter ces divisions à leur profit. Il n'est pas exclu que l'entrée de la Syrie dans le conflit libanais ait été le résultat de pressions américaines (Henry Kissinger) exercées à l'instigation d'Israël. (La Syrie, qui a toujours oscillé entre les deux blocs, penche alors du côté américain.) Quoi qu'il en soit, l'entrée en guerre de Damas provoque l'inverse de l'effet voulu : la situation empire, les alliés de 1975 vont bientôt se combattre les uns les autres - c'est tout à fait ce que veulent les sionistes.
1977 : Les Israéliens ne se contentent plus de soutenir les milices chrétiennes mais interviennnent ouvertement dans le conflit en mettant en place une armée "sud-libanaise" de 3.000 hommes, sous le commandement de leur marionnette Saad Haddad.
1978-81 : En mars 1978, Israël envahit le sud du Liban (jusqu'au fleuve Litani) et ne se replie que trois mois plus tard, confiant le "pouvoir" à Haddad. Parallèlement, l'Etat juif accentue son soutien aux milices chrétiennes phalangistes de Gemayel et les aide à anéantir leurs concurrents chrétiens des clans Chamoun et Frangié. Les incursions israéliennes dans le sud du Liban sont incessantes.
1982 : En juin, invasion israélienne à grande échelle dans le but de détruire les forces de l'OLP. L'armée sioniste bombarde Beyrouth et fait le siège des quartiers musulmans de l'ouest de la capitale. En août, les combattants de l'OLP doivent quitter le Liban pour la Tunisie. Les non-combattants (femmes, enfants, vieillards) restent sur place. En septembre, les phalangistes chrétiens massacrent 3.500 d'entre eux à Sabra et Chatila. L'armée israélienne, commandée par le général Sharon, fournit aux tueurs l'appui logistique dont ils ont besoin et assure le bouclage des camps de refugiés afin d'empêcher la fuite des victimes. Une force multinationale, composée de militaires américains, français et italiens, a été mise en place quelques semaines plus tôt ; elle n'a pas empêché le massacre.
C'est en 1982 que se crée le Hezbollah (Parti de Dieu). Il résulte d'une scission de Amal (Espoir), jusqu'alors la seule grande organisation chiite libanaise. Les premiers militants du Hezbollah reprochent aux dirigeants d'Amal leur collaboration avec les phalangistes chrétiens et les occupants israéliens.
1983 : La force multinationale soutient de plus en plus ouvertement le clan Gemayel. (Après l'assassinat du chef phalangiste Béchir Gemayel en septembre 1982, c'est son frère Amine qui lui succède à la tête du clan.) Réaction : en avril 1983, un attentat à l'explosif détruit l'ambassade US à Beyrouth, où se trouvait le siège de la CIA pour tout le Proche-Orient. En septembre 1983, la force multinationale bombarde des positions druzes, intervenant ainsi directement dans les combats entre phalangistes et musulmans. Quelques semaines plus tard, à Beyrouth, des attentats contre des installations militaires des USA et de la France coûtent la vie à 240 marines et à 56 parachutistes français. Le message passe : la force multinationale se retire du Liban. (Ces attentats seront imputés au Hezbollah mais l'organisation chiite ne les a jamais revendiqués.)
1983-85 : Israël concentre peu à peu ses troupes d'invasion dans le sud du Liban (zone dite de "sécurité"). L'occupation durera encore une quinzaine d'années. Dans la région de Beyrouth, Amal et ses milices chiites attaquent les Palestiniens que soutient le Hezbollah.
1988 : La guerre civile continue, les alliances sont changeantes. Amine Gemayel, "président de la République" par la grâce des Occidentaux et d'Israël, nomme un nouveau "Premier ministre", le général Michel Aoun. Aoun est chrétien, alors que selon la constitution libanaise le poste revient à un sunnite ; d'ailleurs, il y a déjà un chef de gouvernement sunnite. Mais les extrémistes chrétiens, s'ils prétendent représenter le Liban, se fichent éperdument de la constitution. Ce qu'ils veulent depuis longtemps, c'est un Etat exclusivement chrétien, solidement ancré en Occident. Aoun veut transformer la guerre civile libanaise en croisade antisyrienne (les Syriens ont 40.000 soldats au Liban). La capitale (bientôt un champ de ruines) est coupée en deux ; à Beyrouth-Est, il y a un "gouvernement" chrétien soutenu par Paris, Washington et Tel Aviv ; à Beyrouth-Ouest, un "gouvernement" musulman soutenu par Damas. Dans le monde arabe et musulman, on se sent contraint de prendre position. L'Iran se range du côté de la Syrie, alliée des milices chiites, en particulier du Hezbollah. L'Irak de Saddam Hussein, en guerre contre l'Iran depuis 1980 et partenaire privilégié des USA, prend parti pour le général Aoun.
Dans le camp chiite, Amal lance une grande offensive contre le Hezbollah et échoue. A partir de là, le Parti de Dieu garde la main et devient le parti de la résistance anti-israélienne. Beaucoup de combattants quittent Amal pour rejoindre le Hezbollah dont l'influence ne cesse de s'étendre. Dans le sud, dans la plaine de la Békaa et dans les banlieues pauvres de Beyrouth, il prend de plus en plus la place de l'Etat inexistant, créant (avec l'aide financière de Damas et surtout de Téhéran) tout un réseau d'aide sociale qui assure sa stabilité.
1989 : Signés en octobre, les accords de Taëf (Arabie Saoudite) mettent fin à la guerre civile au Liban et reconnaissent le rôle de la Syrie dans ce pays. Un retrait progressif des troupes syriennes est prévu par les accords, mais aucun calendrier n'est fixé. Quinze ans plus tard, Damas maintient encore un contingent de 14.000 hommes au Liban. Sans cette présence syrienne, il est probable que la guerre civile aurait repris depuis longtemps (en quinze ans, elle a coûté la vie à 150.000 personnes). Alors que les diverses milices sont dissoutes ou intégrées symboliquement aux "forces libanaises", le Hezbollah conserve ses unités combattantes indispensables pour tenir tête aux envahisseurs israéliens. Qui pourrait prendre leur place ? Une armée régulière libanaise n'existe pratiquement pas, et Damas veut à tout prix éviter une guerre directe avec Tel Aviv.
1990-91 : Pour obtenir l'entrée de la Syrie dans la coalition anti-irakienne de la guerre du Golfe, les Etats-Unis (Bush père) laissent tomber le général Aoun et les extrémistes chrétiens libanais qui refusent de reconnaître les accords de paix. Washington permet ainsi à son allié de Damas de s'imposer au Liban. Aoun, contraint à l'exil va "se réfugier" en France en attendant des jours meilleurs. Après une longue "traversée du désert" (il se prend aussi un peu pour de Gaulle), Aoun deviendra en 2005 un des favoris de la junte Bush et des néo-cons likoudiens pour le poste de président dans un Liban "démocratisé".
1992 : Le sunnite Rafic Hariri est nommé Premier ministre. Il le restera jusqu'en 1998 et reviendra à la tête du gouvernement de 2000 à 2004. D'origine modeste, il devient homme d'affaires et s'enrichit en Arabie saoudite pendant la guerre civile libanaise. De retour au pays, il amasse plusieurs milliards grâce à la spéculation immobilière qui accompagne la reconstruction. Ses fonctions politiques lui facilitent la tâche. Ne serait-ce que par réalisme, Hariri a toujours accepté la présence syrienne au Liban comme un facteur de stabilité. Son assassinat, en février 2005, n'est certainement pas l'oeuvre de Damas - voir plus haut.
2000 : Après 18 ans d'occupation et face à la résistance opiniâtre du Hezbollah, les envahisseurs israéliens doivent évacuer le Liban. Mais leurs crimes (20.000 civils arabes tués) restent impunis comme tous les autres. Contrairement à ce que prétend la propagande sioniste, le Hezbollah, au Liban sud, adopte une attitude strictement défensive, se contentant de répliquer par des tirs de roquette aux pilonnages israéliens en provenance de Galilée ou des fermes de Chebaa - voir plus haut.
2005 : Le 14 février, assassinat de Rafic Hariri.
Posté par Adriana Evangelizt