64 dirigeants du Hamas arrêtés

64 dirigeants du Hamas arrêtés et survol de la Syrie. Tout leur est permis, absolument tout. Pourvu que ça dure.

Israël mène l'offensive à Gaza et arrête 64 dirigeants du Hamas

par Gilles Paris

Au deuxième jour des représailles à l'enlèvement de l'un de ses soldats, jeudi 29 juin, les objectifs du gouvernement israélien sont en passe d'être considérablement réévalués. La libération du caporal Gilad Shalit, fait prisonnier sur la frontière sud de Gaza, le 25 juin, reste officiellement une priorité. Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a même assuré, mercredi, qu'il était prêt à recourir à des "moyens extrêmes" pour y parvenir. Mais elle s'accompagne désormais de la volonté ouverte de démembrer le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien, et de tenter de mettre un terme aux tirs de roquettes artisanales sur Israël à partir du nord de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a en effet procédé, dans la nuit de mercredi à jeudi, à des rafles massives, en Cisjordanie, dans les rangs islamistes. De sources israéliennes, 64 responsables du Hamas, parmi lesquels huit ministres, 20 députés, le président du Conseil législatif, Abdelaziz Doueik, ainsi que des maires, ont été arrêtés à Ramallah, Hébron, Jénine et à Jérusalem-Est. Mercredi matin, le ministre israélien des infrastructures, Benyamin Ben Eliezer, avait estimé qu'Israël avait la capacité d'enlever "la moitié" du gouvernement contrôlé par le Hamas depuis sa victoire aux élections législatives du 25 janvier.

Dans la journée, le gouvernement palestinien s'était prononcé pour la libération du soldat israélien en échange de celles de prisonniers palestiniens. Les autorités israéliennes ont catégoriquement refusé.

Dans cette entreprise, elles ont reçu le soutien des Etats-Unis. "Israël a le droit de se défendre et de défendre la vie de ses citoyens", a déclaré, à Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, qui a toutefois invité le gouvernement israélien à "éviter toute destruction inutile de biens ou d'infrastructures", au lendemain du bombardement de l'unique centrale électrique de Gaza ainsi que de trois ponts situés sur le principal axe routier.

Après avoir directement mis en cause le chef du bureau politique du Hamas exilé en Syrie, Khaled Mechaal, jugé responsable de l'enlèvement, le gouvernement de M. Olmert a envoyé un message explicite à Damas en faisant survoler par ses chasseurs, dans la nuit de mercredi à jeudi, un palais du président syrien Bachar Al-Assad, au nord de Lattaquié.

A Gaza, l'incursion de blindés reste limitée dans le sud. Elle vise à accentuer la pression dans une zone où pourrait être détenu le soldat kidnappé. En revanche, dans la nuit de mercredi à jeudi, une trentaine de chars ont pénétré dans le nord de la bande de Gaza, à hauteur de la ville de Jabaliya. Cette incursion vise un tout autre objectif. Selon la presse israélienne, l'armée aurait averti les habitants du nord de la bande de Gaza qu'elle n'hésiterait pas à bombarder des zones habitées si des roquettes étaient à nouveau tirées en direction d'Israël.

Jusqu'à présent, Israël s'était contenté de bombarder les parties inhabitées du nord de Gaza en représailles à ces tirs. Les bombardements avaient même été suspendus après la mort de sept civils palestiniens victimes d'une explosion dont l'origine fait l'objet d'une controverse entre Israéliens et Palestiniens. Des tracts ont également été distribués invitant les habitants de Beit Lahiya à quitter leurs maisons dans la perspective d'une incursion plus profonde.

Le corps d'un jeune colon, Eliahou Achéri, kidnappé dans le nord de la Cisjordanie le 25 juin, a été retrouvé, mercredi soir, à Ramallah. Les Comités populaires de la résistance, qui avaient revendiqué le rapt, avaient menacé de le tuer si Israël poursuivait son offensive à Gaza. L'enlèvement, revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, d'un autre colon à Rishon Letzion, près de Tel-Aviv, n'a pas été confirmé.

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt