Qui est Mohammed Dahlan ?
Dahlan, le collaborateur. Le Pétain palestinien ou le vendu à l'ennemi, au choix. Lui aussi, le sens de l'honneur, il y a longtemps qu'il a tiré la chasse dessus... des types de cet acabit, à vomir !
Qui est Mohammed Dahlan ?
par Arjan El Fassed
Certains ont appelé Mohamed Dalhan le Ahamd Chalabi palestinien, parce qu’on dit qu’il a négocié avec les Etats-Unis et Israël pour prendre le contrôle de Gaza après le plan de retrait d’Août 2005. En avril 2002, témoignant devant le Comité aux affaires étrangères et de défense de la Knesset (parlement israélien ndlt), le ministre de la défense Benjamin Ben Eliezer a dit qu’il avait offert le contrôle de la Bande de Gaza à Dahlan.
En échange, Dahlan, qui contrôlait la majeure partie des forces militaires dans la Bande de Gaza, serait obligé d’assurer le calme complet le long de la frontière. (1) On pense qu’auparavant il a établi un accord lors d’une rencontre en janvier 1994 à Rome avec l’armée israélienne et des responsables du Shin Bet pour contenir le Hamas, et a été activement impliqué dans des négociations qui ont suivis avec les israéliens. (2)
Aujourd’hui, Dahlan est devenu l’emblème d’une partie du Fatah alors que la violence s’accroît entre le Hamas et le Fatah. La semaine passée, il a fait son retour dans le cercle proche du président de l’Autorité Palestinienne (PA) Mahmoud Abbas. La semaine dernière, le Hamas a accusé Dahlan d’avoir planifié la tentative d’assassinat du premier ministre Ismail Haniya du mouvement Hamas. Haniya rentrait d’un tour au Moyen Orient pour recueillir des fonds dont les palestiniens sous occupation ont désespérément besoin et a obtenu la promesse du gouvernement syrien de libérer tous les palestiniens détenus dans ses prisons, suite au chaos.
La situation au point de passage entre la Bande de Gaza et l’Egypte était tendue car il n’avait pas été ouvert suffisamment longtemps pour les milliers de personnes attendant des deux côtés pour passer. Les israéliens ont fermé la frontière quand Haniya a d’abord essayé d’entrer alors qu’il ramenait des fonds, interdit après le blocus économique conduit par les US et le blocus politique imposé après que le Hamas ait gagné les élections législatives* en janvier.
Dahlan a commencé un tour des villes palestiniennes cette semaine pour rallier le soutien au Fatah, mais ce n’était pas un succès spectaculaire. Le 17 décembre, alors que Dahlan faisait le tour du camp de Jenin des hommes armés ont tiré en l’air au dessus de son convoi, lui tirant dessus jusqu’à ce qu’il parte de manière à la hâte. Il a blâmé le Hamas pour avoir provoqué l’assassinat de 3 enfants dans la Bande de Gaza, et a dit que le Hamas « n’avait pas de programme politique, laissant le peuple palestinien dans la précarité dans laquelle ils ont vécu depuis que ce gouvernement est entré en fonction. »
Pendant ce temps, les US ont accéléré les transferts d’armes pour le Fatah, via Israël. Dahlan est maintenant au commandement d’une campagne armée contre le Hamas à partir des quartiers présidentiels de Ramallah.
Dahlan est un membre fondateur de Shabiba, l’association de jeunesse du Fatah. En 1994, Dahlan a dirigé les célébres forces de sécurité préventive à Gaza. Il est connu pour avoir de bonnes relations avec la direction égyptienne et l’administration US, grâce à ses liens avec la CIA. Dahlan a construit une force d’au moins 20 000 hommes et a reçu de l’aide de responsables de la CIA pour les entraîner. Jibril Rajoub, un autre homme fort du Fatah, est le rival juré de Dahlan. Dahlan et Rajoub ont tous les deux été emprisonnés par Israël pendant la première Intifada. Sous Oslo ils sont devenus chefs des services de sécurité préventive respectivement à Gaza et en Cisjordanie. A cette époque, on les considérait tous les deux comme des pragmatiques, représentant une nouvelle génération de palestiniens qui pouvaient vivre avec Israël.
Dahlan et Rajoub tous les deux ont été impliqués dans des scandales financiers et des violations des droits de l’homme. Dahlan a travaillé avec les autorités israéliennes pour réprimer les groupes d’opposition, principalement le Hamas, arrêtant des milliers de membres. Dahlan était au commandement quand ses forces de sécurité préventive ont arrêté arbitrairement des centaines de palestiniens. Les premiers accrochages violents entre ses forces et des manifestants se sont produits le 18 novembre 1994. Ils ont fait au moins 15 morts et des centaines de blessés et des questions troublantes ont été posées sur ses troupes.
Au fil des années, les forces de Dahlan ont été impliquées dans des actes de violence et d’intimidation contre ceux qui critiquaient, des journalistes, des membres de groupes d’opposition, principalement du Hamas, les emprisonnant sans motif d’inculpation formelle pendant des semaines voire des mois. Un certain nombre de prisonniers sont morts dans des circonstances suspectes pendant ou après des interrogatoires menés par les forces de Dahlan.(3)
En 1996, les troupes de Dahlan ont été impliquées dans des arrestations arbitraires de masse d’opposants au Fatah. Dans la période qui a suivi les attentats suicide de février mars en Israël, on estime à 2000 le nombre de personnes qui ont été raflées souvent arbitrairement. La plupart de ceux détenus n’ont jamais été accusés d’une offense criminelle ou jugé devant un tribunal. La torture et les mauvais traitements par ses forces avaient régulièrement lieu au cours des interrogatoires et ont conduit à un certain nombre de décès.
En 2000, Dahlan a participé aux négociations de Camp David et les dirigeants israéliens l’ont considéré comme quelqu’un avec qui ils pouvaient faire des affaires. En tant que chef de l’une des principales organisations de sécurité palestinienne, Mr Dahlan a aussi négocié avec des responsables israéliens pour essayer d’arranger des cessez le feu à plusieurs reprises après le début de la deuxième Intifada en septembre 2000. Au début de la seconde Intifada, Dahlan a affirmé qu’il ne pouvait pas arrêté les activités de groupes militants tel le Hamas.
En 2001, il a provoqué la colère de feu le président palestinien Yasser Arafat en exprimant son mécontentement concernant l’absence de politique cohérente pendant le soulèvement en cours. Dahlan a démissionné en juin 2002, à cause de désaccords avec Arafat portant sur la réforme de l’Autorité palestinienne. Il a essayé de rassembler le soutien pour défier électoralement Arafat, mais a arrêté, quand l’Administration Bush a demandé un changement à la tête de l’autorité palestinienne en juillet de la même année. Avant de démissionner de l’AP en juin 2002, Dahlan était fréquemment un membre des équipes de négociations sur les problèmes de sécurité.
En mars et avril 2002, Dahlan fut l’un du « Gang des 5 « qui ont dirigé l’AP pendant le siège des quartiers généraux d’Arafat à Ramallah. Bien qu’Arafat ait conservé le pouvoir et nommé Dahlan conseiller à la sécurité nationale en juillet 2002, Dahlan a démissionnée 3 mois plus tard se plaignant du manque d’autorité et d’organisation au sein de l’AP. Contre les souhaits d’Arafat, Mahmoud Abbas, servant alors comme premier ministre, a nommé Dahlan comme ministre de l’intérieur, mais quand Abbas a démissionné, Dahlan a été laissé en dehors du nouveau cabinet formé.
Apres avoir été mis à l’écart du nouveau cabinet de l’AP, Dahlan a commencé à rassembler le soutien de responsables en bas de l’échelle du Fatah ainsi que d’anciens officiers des forces de sécurité préventive en réponse à ce qui était perçu comme une absence de réformes démocratiques parmi les dirigeants du Fatah.
En 2004, Dahlan a dirigé en coulisse l’agitation d’une semaine à Gaza suite à la nomination du neveu de Yasser Arafat, Mousa Arafat, à la tête des forces de police de Gaza, accusé largement de corruption. Certains ont pensé que cette nomination était un acte délibéré pour affaiblir la position de Dahlan avant le processus de retrait de la Bande de Gaza et a provoqué d’immenses protestations.
Dahlan est revenu sur le devant de la scène politique et dans l’arène sécuritaire cette semaine. Il est apparu lors d’une rencontre avec la secrétaire d’état US Condeleezza Rice à Jéricho, et lors de rencontres avec Javier Solana de l’Union Européenne et avec le ministre des affaires étrangères allemand. Il semble que quel qu’en soit la raison, les dirigeants mondiaux pensent que Dahlan est la bonne personne avec qui traiter.
Arjan El Fassed 20/06/07 www.electronicintifada.net
Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org
Arjan El Fassed est co fondateur d’Electronic Intifada
Notes
(1) Ha’aretz, Gideon Alon (30 Apr 2002) (2) Middle East International, 520. (3) Annual reports of Palestinian Independent Commission for Citizens’ Rights (PICCR) ; various reports from Addameer, PCHR and LAW ; Palestinian Self-Rule Areas : Human Rights under the Palestinian Authority, Human Rights Watch (September 1997) ; Annual reports Amnesty International and Human Rights Watch (1994, 1995, 1996).
Elections legislatives palestiniennes 2006, Information complèmentaire
*Contrairement à ce que veulent nous faire croire les medias propagandistes, et l’illusion entretenue sciemment par la Hasbara (propagande) israélienne (qui parle de Gaza comme Hamasland et de la Cisjordanie comme de Fatahland), le Hamas n’est pas seulement politiquement majoritaire dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.
Aux élections législatives de 2006, le Hamas a remporté une victoire décisive. A Ramallah la « capitale » du Fatah et de l’AP, le Hamas a remporté 4 sièges au parlement contre 1 seulement pour le Fatah. A Naplouse, 4 sièges sont allés au Hamas et 2 au Fatah, à Hébron, 9 sièges sont allés au Hamas et aucun au Fatah, à Jérusalem le Hamas a obtenu 4 sièges et le Fatah 2.
Au total dans les villes de Cisjordanie, le Hamas a remporté 30 sièges contre 12 pour le Fatah.
Remarque
On peut se demander si actuellement la politique poursuivie par les américanosionistes n’est pas de faire "d’une pièrre deux coups" : discréditer complètement Abbas et ses sbires, le Fatah en tant que mouvement de libération, puis une fois ce travail de "créative destruction " réalisé attaquer militairement le Hamas pour porter le coup final à la résistance palestinienne.
Sources ISM
Posté par Adriana Evangelizt