COMMENT LES ETRANGERS SONT ACCUEILLIS EN ISRAËL

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Comme nous le disions dans l'article précédent, à partir du moment où vous réservez un billet d'avion pour vous rendre en Israël, les services secrets se mettent irrémédiablement en branle pour savoir qui est qui... qui fait quoi... qui aime qui ou quoi... et toutes les taupes mossadiennes qui sont sur notre territoire, éternelles têtes fouineuses, fouillent les moindres recoins de votre vie et envoient un rapport complet sur votre personne en Israël. Mais pour vous dire le vice de ces gens... normal quand on connait leur devise "Par la ruse, la guerre tu mèneras"... au lieu de vous prévenir avant votre départ et de vous dire "Votre gueule ne nous revient pas, vous n'aurez pas le sublime privilège d'aller en... Palestine", ils attendent que vous débarquiez de l'avion pour vous virer. L'argent des autres ne leur coûte pas cher ! Mais avant de remonter dans l'avion, il vous faudra subir un interrogatoire interminable, des menaces, du chantage... de charmantes méthodes qui vous laissent un souvenir mémorable de votre court séjour dans le pays où Jésus a dit : "Aime ton prochain comme ton frère..." S'il revenait maintenant, à coup sûr, il en attraperait une syncope !

Aéroport Ben Gourion : Lettre ouverte de Shora Esamilian


Par Shora




La lettre ci-dessous a été écrite par Shora Esamilian, alors qu'elle était interdite d'entrer et détenue à l'aéroport Ben Gourion par les autorités israéliennes. Elle été remise dans un avion accompagnée par la police et est en route pour l'Autriche.

Dès que je suis arrivée à l'aéroport Ben Gourion mardi à 15 h, j'ai été emmenée par la police israélienne. Après 5 heures d'attente, j'ai été interrogée par un homme du Département de la Défense Israélienne. Il m'a parlé en Farsi, ma langue maternelle.

La lettre ci-dessous a été écrite par Shora Esamilian, alors qu'elle était interdite d'entrer et détenue à l'aéroport Ben Gourion par les autorités israéliennes. Elle été remise dans un avion accompagnée par la police et est en route pour l'Autriche.Dès que je suis arrivée à l'aéroport Ben Gourion mardi à 15 h, j'ai été emmenée par la police israélienne. Après 5 heures d'attente, j'ai été interrogée par un homme du Département de la Défense Israélienne. Il m'a parlé en Farsi, ma langue maternelle.

Son accusation : Je suis un membre de l'International Solidarity Movement, ISM, et j'ai été impliquée dans des actions contre le Mur en Cisjordanie.

L'homme, qui s'est présenté lui-même comme "Sami" m'a dit qu'il savait qui j'étais – selon ses mots – "l'une des personnes les plus connues de l'ISM ici en Palestine et de l'ISM en Suède."

Il a affirmé qu'il possédait au moins 168 dossiers sur moi. Il m'a montré certains des documents : les communiqués de presse de l'ISM et des articles de journaux qui comportaient mon nom.

Sami a également prétendu qu'il était en contact avec les services secrets suédois, le Säpo. C'était sa source d'informations sur mes activités politiques en Suède.
C'est vrai que je suis membre de l'ISM. Lors du printemps et de l'été 2004, j'étais coordinateur dans les villages situés au nord-ouest de Jérusalem, et je travaillais en solidarité avec la résistance palestinienne NON VIOLENTE locale contre le Mur d'Apartheid israélien.

Nous avons organisé des manifestations pacifiques, semaine après semaine, pour essayer de stopper les bulldozers qui déracinent les arbres, détruisent les terres et transforment les villages en ghettos encerclés.

Cinq manifestants palestiniens ont été tués par des snipers pendant cette période; et au cours de ces derniers mois, trois autres ont été tués.

En tant qu'activistes de l'ISM, nous essayons de fournir aux Palestiniens une certaine protection et du soutien dans leur lutte contre le mur - un mur qui, selon la Cour Internationale de Justice, est indiscutablement illégal et doit être abattu immédiatement.

La Cour a également précisé que toutes les nations parmi la communauté internationale sont obligées de s'assurer que la construction du mur est arrêtée et que ses parties déjà construites sont démolies. Voilà, c'est mon "crime".

J'ai, ainsi que mes amis de l'ISM, travaillé à empêcher la construction de ce mur, considéré comme  illégal par la communauté internationale. En raison de ce "crime", je suis refusée d'entrer en Israel/Palestine.

Je partage ce sort avec plus de 20 activistes suédois de l'ISM  et des centaines, probablement des milliers d'autres qui ont essayé de venir ici pour montrer leur solidarité non-violente avec les Palestiniens. La semaine dernière, plus d'une centaine de pacifistes Européens ont été refoulés à la frontière.

Pour nous enpêcher d'entrer, les services secrets israéliens font tout ce qu'ils peuvent pour nous suivre à la trace, nous surveillent, traquent nos mouvements et rassemblent des documents "prouvant" nos activités "criminelles". Pourtant, cela n'est pas une grande suprise. Le plus frappant, c'est la collaboration évidente de Säpo.

De quelle manière, l'ISM et moi sommes-nous une menace pour la sécurité nationale de la Suède?

Comment les services secrets suédois pourraient être concernés pour contrôler nos activités en Suède, qui sont parfaitement légales?

Malgré tous les débats sur la surveillance inadmissible des activistes politiques en Suède dans les années 70 : cela continue en ce moment, et l'information est remise aux services secrets israéliens afin de nous empêcher de participer à la résistance non violente contre le mur.

"Sami" m'a interrogé pendant quatre heures. Il a menacé de me jeter dans une cellule d'où je ne pourrais joindre personne. Il a appelé ma mère en Suède et lui a crié dessus en Farsi.

Il a crié et a hurlé la majeure partie du temps et s'est comporté de façon très agressive, m'a photographiée et mes d'affaires de nombreuses fois. Il m'a dit qu'il avait formé lui-même des agents dans les infâmes services secrets iraniens, le SAVAK - "ces agents dont vous et votre mère aviez si peur" - avant la révolution de 1979, ou selon ses propres mots : "Quand l'Iran était l'Iran".

Mais le plus important : Il a exigé que je lui fournisse des informations sur d'autres personnes de l'ISM et sur certains Palestiniens. Ce genre de collaboration était sa condition pour me laisser entrer dans le pays. Naturellement j'ai refusé. Il m'a alors dit que je serais expulsée du pays. Hier j'ai été mise dans un avion de force, mais j'ai refusé de coopérer et la police a dû me ramener dans le centre de détention. Depuis lors, je suis en état d'arrestation.

Je refuse d'accepter que nous, qui résistons au mur, soyons traités de cette façon - par les services secrets israéliens et avec la coopération des services secrets Suédois - et j'insiste sur mon droit, selon le droit international, à travailler pour la démolition du mur.

J'invite tout le monde en Suède à faire tous les efforts possibles pour résister au mur et à l'occupation - ou à venir ici en Palestine.

Pour une Palestine Libre
Shora Esamilian
Aéroport Ben Gurion : 28 juillet 2005     

Source :
www.palsolidarity.org     
Traduction : MG pour
www.ism-france.org

Posté par Adriana Evangelizt



 

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