La Hamas accepte de l'argent de l'Iran
Le Hamas accepte de l'argent de l'Iran
par Orly Harlpern
Le jour où le cabinet a décidé d’arrêter de transférer à l’Autorité palestinienne (AP) l’argent des taxes levées par Israël, Khaled Mashaal s’est rendu en Iran pour récolter des fonds pour les caisses de l’AP.
Toutefois, Dr Aref Adwan, nouvel élu du Hamas au Conseil législatif palestinien (CLP) et professeur de sciences politiques à l’université islamique de Gaza, n’est pas forcément d’accord. Il pense que le Hamas devrait essayer d’obtenir l’aide des Etats-Unis et de l’Europe.
"Je pense qu’il n’est pas bon que l’Iran ait la main mise sur cette région", a-t-il dit au Jerusalem Post. "Recevoir des subventions d’un parti spécifique a des conséquences sur la politique que vous menez. Cet argent fera du Hamas un instrument de la politique Iranienne. Ce n’est pas bon pour le Hamas ni pour la région".
Lundi 20 février, les ministres des Affaires étrangères de la ligue arabe se réuniront à Alger. Un apport mensuel de 50 million de dollars à l’AP devrait être discuté. Cette somme est équivalente à celle normalement transférée par Israël.
L’année dernière, avant la victoire du Hamas, la ligue arabe avait déjà accepté de verser ces fonds. Toutefois, la décision sera confirmée au sommet de Karthoum le mois prochain.
Le budget de l’AP est largement pris en charge par les Etats-Unis, l’Europe et les pays arabes. Avant les élections, l’AP avait de lourdes difficultés financières, et la victoire du Hamas a rendu cette situation plus précaire encore.
La Secrétaire d’état américaine Condoleezza Rice a averti l’Iran et les états arabes de ne pas donner d’argent au Hamas. Elle sera en visite dans la région cette semaine afin de faire pression sur l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour qu’ils ne transfèrent pas de fonds à l’AP dirigée par le Hamas.
"L’Amérique va essayer de pousser les pays arabes et musulmans à ne pas subventionner l’AP, mais ces pays veulent aider les Palestiniens, nous ne sommes pas inquiets", a dit Hamad.
Israël et les Etats-Unis ont exigé que le Hamas reconnaisse Israël, renonce au terrorisme et accepte les accords passés. Le Hamas a fait part de son refus et précisé qu’il ne signerait que les accords "bénéfiques pour le peuple palestinien", et ne considérera une trêve que si on lui donne "quelque chose de bien en échange".
Adwan a prévenu Israël des conséquences du manque d’argent. "Si Israël refuse [de transférer les fonds], cela rendra la vie des Palestiniens de plus en plus difficile et poussera certains à agir de façon inattendue. Comme on dit, ’les plus courageux sont les plus désespérés’".
Adwan a confirmé que si les fonds n’étaient pas transférés, "le calme ne régnera pas. On se rendra compte que les Palestiniens ne sont pas seules à lutter contre Israël, mais épaulés par tous les pays arabes de la région. La Jordanie et l’Egypte ne sont pas assez fortes pour soutenir les Etats-Unis". D’après lui, Israël a maintenant une opportunité de conclure une trêve à long terme avec le Hamas.
"Si Israël fait une bonne proposition, le Hamas sera obligé d’accepter" explique-t-il. "Alors pourquoi ne pas faire cette offre pour le bien de nos enfants et les leurs ?".
Entre temps l’Arabie saoudite a autorisé un virement de fonds afin de payer 75 % de l’éducation de 19 000 palestiniens. La somme s’élève à 15 millions de dollars et sera distribuée par l’UNESCO.
Par Orly Halpern 20 février, 2006
Sources : ARMEES COM
Posté par Adriana Evangelizt