Les Palestiniens piégés entre les luttes internes et la machine de guerre de Tel-Aviv

Publié le par Adriana Evangelizt

Les Palestiniens piégés entre les luttes internes

 et la machine de guerre de Tel-Aviv


Isolée, la bande de Ghaza sous le feu israélien

par Fares Chahine




La bande de Ghaza, partie la plus instable des territoires palestiniens, sous le règne du mouvement islamiste Hamas depuis le 15 juin, après son coup de force contre les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne fidèles au Fatah, vit aujourd’hui au rythme de l’escalade militaire israélienne.

Ghaza : De notre correspondant

Hier à la mi-journée, on décomptait 13 morts et plus de 50 blessés, tous tombés sous les balles et les éclats d’obus et de missiles israéliens, dans deux zones limitrophes de la ligne de démarcation qui sépare la bande de Ghaza et le territoire israélien. Dix morts dans la région de Chedjaiya, à l’est de la ville de Ghaza et trois autres dans la région de Khouzâa à l’est de la ville de Khan Younès au sud de la bande de Ghaza. Parmi les morts figurent des militants de toutes les factions palestiniennes armées, en l’occurrence Saraya Al Qods, branche armée du Djihad islamique, les brigades des martyrs d’Al Aqsa, branche armée du Fatah et les brigades Ezzeddine Al Qassam, branche armée du Hamas, qui a joué un rôle essentiel au cours du coup de force, et 3 civils dont un enfant de 12 ans. Dans les deux incursions effectuées de façon simultanée, l’armée israélienne a utilisé des chars, des bulldozers géants, des hélicoptères Apache, des drones (avions espions sans pilote) dotés de roquettes air-sol d’une très grande précision. Des dizaines d’hectares de terres agricoles ont été dévastés et une maison au moins a été complètement démolie. Plus de deux cents jeunes ont été arrêtés dans la région de Khouzâa et conduit dans un camp militaire proche où ils risquent de subir comme d’autres par le passé des interrogatoires musclés. Un porte-parole militaire israélien a confirmé que l’armée « a mené des opérations mercredi matin dans la ville de Ghaza et à Khan Younès » et a précisé que « des Palestiniens ont tiré des roquettes antichars contre nos troupes intervenues pour faire face à des menaces terroristes ». Les Israéliens ont reconnu que deux de leurs soldats ont été légèrement blessés au cours des accrochages avec les résistants. Par ailleurs, un militant du Djihad islamique, blessé dans un raid aérien israélien dimanche à Ghaza, est décédé hier, selon des sources médicales palestiniennes. Ce regain de violence, plutôt prévisible, survient deux jours après un sommet qui a réuni à Charm El Cheikh, en Egypte, le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, aux côtés du roi Abdallah II de Jordanie et du président égyptien, Hosni Moubarak. Ce sommet n’a pas vraiment renforcé le président Abbas dans son duel avec le mouvement islamiste Hamas, dont les responsables sentent aujourd’hui à quel point la situation de leur mouvement est difficile, suite à l’isolement mondial et arabe qui lui est imposé, et ce, malgré les appels du président Moubarak à une reprise des négociations avec le président Abbas et le mouvement Fatah. Un porte-parole de la présidence palestinienne a dénoncé « une escalade sanglante » qui jette selon lui « un doute sur la volonté d’Israël d’appliquer ce qui a été convenu à Charm El Cheikh ». Par la voix de son porte-parole, Faouzi Barhoum, le mouvement islamiste Hamas a, pour sa part, crié au complot. « Cette incursion entre dans le cadre du complot fomenté avec l’aide d’Abbas pour faire pression sur le Hamas et le peuple de Ghaza », a-t-il dit. Au nom du Fatah, Djamal Nazzal a également condamné l’opération, accusant Israël de prétexter de la partition de Ghaza pour justifier son « agression à l’encontre de civils palestiniens ».

« Le nœud se resserre »

D’un autre côté sur le plan humanitaire, dans la bande de Ghaza isolée du monde extérieur, la situation est de plus en plus difficile. Toutes les parties concernées, dont Israël, se disent attachées au maintien de l’aide essentielle au million et demi de Palestiniens qui vivent sur l’étroite bande côtière, mais l’Etat juif refuse de rouvrir le terminal de Karni, principal point de passage, en invoquant des raisons de sécurité. « Disons-le simplement : le nœud se resserre pour le moment », a déclaré Kirsty Campbell, coordinatrice du Programme alimentaire mondial (Pam) à Ghaza, en précisant que le volume de l’aide qui y parvient est « insuffisant ». Les prix des denrées alimentaires de base ont augmenté de 30 à 50%, bien que les autorités islamistes aient pris des mesures pour contrôler l’approvisionnement en farine, en tentant d’empêcher les commerçants de stocker, a-t-elle ajouté. Quant aux hôpitaux, ils sont à court de médicaments, et avec ces nouvelles agressions, on se dirige vers une véritable catastrophe.

Sources El Watan

Posté par Adriana Evangelizt

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article