UN RISQUE DE REPLI D'ARIEL SHARON

Publié le par Adriana EVANGELIZT

UN RISQUE DE REPLI POUR SHARON

Interview de Barah Mikaïl par Christine Gomez

Le Premier ministre Ariel Sharon a battu Benyamin Nétanyahou et a obtenu le soutien du comité central à sa demande de maintenir les primaires en 2006, cette victoire de Sharon évite t-elle la crise et la remise en question de ses choix sur le retrait de la Bande de Gaza ?

La crise au sein du Likoud semble reportée, mais pas vraiment évitée. Le Likoud a décidé de ne pas voter pour Nétanyahou pour différentes considérations : parce qu'Ariel Sharon a procédé au plan de désengagement de la Bande de Gaza mais ne compte pas pour autant céder aussi facilement sur le reste des Territoires palestiniens, certes, mais aussi parce que Benyamin Nétanyahou a très mauvaise presse auprès de la majorité de l’opinion publique israélienne. Le comité central du Likoud a ainsi voulu éviter que sa mauvaise image auprès de l'opinion publique rejaillisse négativement sur l’aura du parti. Mais les primaires du Likoud restent quand même prévues pour avril 2006, et la question de savoir qui des deux candidats pourra l’emporter reste donc posée. Mais avant cette échéance, la question importante est celle de l’adoption du budget pour l’année 2006 : il n'est pas sûr qu'Ariel Sharon puisse compter sur le parti travailliste pour le faire passer, et on n'est donc pas à l'abri d'élections anticipées qui pourraient intervenir avant mars 2006.

Benyamin Nétanyahou a reconnu sa défaite mais a annoncé qu'il continuerait sa campagne afin d'évincer le Premier ministre. Quelle va être sa stratégie et que peut-on dire de la division interne au sein du Likoud ?

Sa stratégie est claire et en rien nouvelle, elle est dans la continuité de celle qu’il avait adoptée en 1995, peu avant l'assassinat de Rabin. Benyamin Nétanyahou continue à essayer de déplacer le curseur du Likoud vers la droite, et il continue également à critiquer le plan de retrait de la Bande de Gaza. Il essaye de se concilier l'opinion des colons et de l'extrême droite. Il se positionne donc sur deux fronts essentiellement. Nétanyahou considère que Sharon est trop modéré, alors que sa propre stratégie est ultra nationaliste. Il axe donc sa stratégie en se présentant comme étant l'homme de la droite.

Le vote au Likoud a eu lieu alors que les violences ne cessent dans la Bande de Gaza, qu'en est-il de cette tension et la victoire d'Ariel Sharon va-t-elle avoir un impact ?

C'est l'enjeu central, l'action du plan de retrait ne s'arrête pas à Gaza… Ces conflits ont une réponse qui ne peut être que bilatérale. Il y a un risque de repli politique d'Ariel Sharon. Cette politique pourrait se traduire par une tentation pour Sharon de consolider son parti et de délaisser le conflit israélo-palestinien. Il y a deux directions parallèles. Les violences de ces derniers jours sont parties d’un malentendu, le Hamas accusant Israël et Israël accusant le Hamas. L'autre aspect est un danger d'embrasement, étant donné que l'Autorité palestinienne a pris fait et cause pour Israël dans cette histoire. Cela pourrait accentuer le clivage dans la Bande de Gaza. Le Hamas vient d'annoncer qu'il allait arrêter de s'en prendre au territoire israélien afin d'éviter justement cet embrasement sur la scène palestinienne intérieure. Sinon, la confrontation avec l'Autorité palestinienne compromet les chances de relance des négociations. Le Hamas et le Djihad semblent être en train de chercher à calmer la situation pour consolider leurs propres chances de victoire lors des élections législatives palestiniennes prévues pour janvier 2006.

Sources IRIS

Posté par Adriana Evangelizt

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