Amir Peretz

Publié le par Adriana Evangelizt

Amir Peretz, le second souffle des travaillistes

 

Le dirigeant travailliste Amir Peretz, considéré hier encore comme un outsider, a donné un second souffle à un parti moribond mais qui ne peut toujours pas espérer accéder à la direction du pays.

Néanmoins sous la houlette de ce syndicaliste et politicien chevronné, les travaillistes pourraient, selon les derniers sondages, s'imposer comme le partenaire incontournable d'une prochaine coalition gouvernementale.

Ce social-démocrate de 54 ans, ancien patron de la centrale syndicale israélienne Histadrout, issu d'un milieu populaire, a créé la surprise en remportant en novembre les primaires du parti travailliste face à Shimon Peres figure historique du parti, écrasant ses autres rivaux, tous des anciens généraux.

Né au Maroc, il est le premier sépharade (juif oriental) à conduire à des élections le parti travailliste, qui a régné sans partage sur le pays depuis sa création en 1948 jusqu'à l'arrivée au pouvoir du Likoud (droite nationaliste) en 1977.

Il a fait résolument campagne sur le front social tout en se gardant de sous estimer le volet sécuritaire qui a toujours dominé le débat politique en Israël.

"Combattre le terrorisme, vaincre la pauvreté" a été le slogan de son parti. Un Israélien sur quatre, soit 1,6 millions de personnes, vivent sous le seuil de pauvreté, selon un rapport officiel de l'Institut national des Caisses d'assurances.

Amir Peretz affirme vouloir porter le salaire minimum à 1.000 dollars, contre 700 actuellement, et assurer à tous un fond de pension.

Sur le dossier palestinien, Peretz est considéré comme une "colombe".

Partisan du dialogue, il est jusqu'ici le seul leader politique israélien a avoir rencontré le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas avec lequel Israël a pratiquement coupé les ponts depuis la victoire du mouvement islamiste Hamas aux élections législatives palestiniennes du 25 janvier.

"Cette rencontre est un message indiquant que nous ne perdons pas espoir et que nous faisons la distinction entre la guerre contre les organisations terroristes et l'action en faveur de la paix", a déclaré M. Peretz à l'issue de cette rencontre début mars.

Face au parti Kadima centriste du Premier ministre par intérim Ehud Olmert donné favori du scrutin du 28 mars, et au Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, le premier partisan de solutions unilatérales, le second de la manière forte, il se veut l'avocat d'une solution négociée.

"Notre tragédie, c'est notre paternalisme. Nous affirmons tout savoir, même ce qui est bon pour les Palestiniens", a-t-il récemment confié à la presse.

"Olmert croit aux mesures unilatérales. Il pense que s'il ferme la porte l'incendie dans la maison voisine ne l'atteindra pas. Les mesures sécuritaires ne suffisent pas, elles doivent s'accompagner d'initiatives politiques", a-t-il dit en faisant allusion au projet de M. Olmert de fixer unilatéralement les frontières d'Israël en Cisjordanie.

Peretz a grandi à Sderot, une ville pauvre du sud d'Israël, cible régulière des roquettes tirées par les Palestiniens à partir de la bande de Gaza.

Après son service militaire dans les parachutistes et une grave blessure qui le condamne pour un temps au fauteuil roulant, il se lance dans l'horticulture avant de ravir, sous les couleurs travaillistes, la mairie de Sderot qu'il occupe de 1983 à 1988 date de son entrée au Parlement.

En 1999, il est réélu à la Knesset à la tête de Am Ehad (Un seul peuple) sa propre formation résolument orientée vers le combat social. En mai 2004, il réintègre le parti travailliste.

De petite taille, avec sa moustache poivre et sel devenue son image de marque, l'homme interpelle à cause de son parcours atypique de leader issu du peuple, au point que deux biographies qui lui sont consacrées ont simultanément parues ces derniers jours.

Régulièrement interrogé sur ses impressionnantes bacchantes par la presse, il a confié qu'il s'était résolu à les tailler pour permettre aux malentendants de suivre ses harangues à la télévision et qu'il avait coutume, moustache oblige, de manger ses tartines beurrées à l'envers.

Sources : AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Livni-Barak

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article